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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Politique

Le docteur Denis Mukwege est-il présidentiable ?

2016-04-29
29.04.2016
2016-04-29
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Credits: Flickr / Internaz

La scène remonte au 25 octobre 2012. Quatre hommes lourdement armés foncent sur le docteur Denis Mukwege dans le Sud-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Le gynécologue congolais réchappe à cette tentative d’assassinat mais voit mourir son ami et garde du corps Joseph. Tirant les leçons de ce raid planifié, il s’exile en Belgique avec sa famille. Au pays, ses patientes, victimes de viols de guerre, désespèrent.

Pensant qu’il ne peut rentrer, faute de moyens, elles s’organisent. Vente d’habits, de fruits et de légumes, elles récoltent rapidement le prix d’un billet retour Bruxelles-Kinshasa. Ne pouvant rester insensible à l’appel de ces milliers de femmes, le docteur retourne à l’hôpital de Panzi en janvier 2013.

Denis Mukwege : « Je ne souhaite pas devenir candidat »

Une histoire qui en dit long sur l’importance et la popularité du « docteur miracle » en RDC, pays rongé par la guerre civile et la corruption depuis 1996. Une situation et un pouvoir en place qu’il ne cesse de dénoncer sur la scène internationale, notamment lors de la remise du Prix Sakharov au Parlement européen en 2014 : « La région où je vis est l’une des plus riches de la planète ; pourtant l’écrasante majorité de ses habitants vivent dans une extrême pauvreté liée à l’insécurité et à la mauvaise gouvernance. Le corps des femmes est devenu un véritable champ de bataille, et le viol est utilisé comme une arme de guerre. [Les institutions] ne sont pas encore en mesure ni de protéger la population, ni de satisfaire à ses besoins de base ».

 

Affiche publiant le lauréat du Prix Sakharov 2014 devant le Parlement européen à Bruxelles (Crédits : Mediacongo.net) 

Si bien qu’aujourd’hui, certains voient en Denis Mukwege un sauveur, un homme providentiel. Des associations et des comités de soutien se sont même créés en RDC, en France et en Belgique pour l’encourager à briguer un mandat présidentiel lors des élections prévues en novembre prochain. Des partisans qui ne se laissent pas refroidir par les démentis du docteur : « Je ne souhaite pas devenir candidat, je suis un simple citoyen qui donne son avis sur la vie politique de son pays. Tout Congolais peut s’engager dans une action réformatrice de son pays », ne cesse-t-il de répéter. Sans pour autant ménager ses critiques contre le pouvoir du chef de l’Etat, Joseph Kabila.

« Le nouveau Mandela »

Le gynécologue est devenu, ces dernières années, un symbole d’espoir et de paix en RDC. En 1999, durant la seconde guerre du Congo, il fonde l’hôpital Panzi à Bukavu, dans le but de soigner gratuitement les femmes victimes de viols et d’excisions. A ce jour, son équipe aurait déjà opéré plus de 46.000 femmes agressées par des rebelles congolais et rwandais.

Au-delà des soins qu’il prodigue, c’est son discours de paix qui inspire. « C’est le seul Congolais aujourd’hui capable de rassembler. Il a une parole forte et indépendante qui fait du bien », estime Thierry Michel, réalisateur du documentaire « L’homme qui répare les femmes - la colère d’Hippocrate » dédié à l’action du docteur. « Ce qu’il fait est exceptionnel et l’homme l’est tout autant. C’est un modèle d’intégrité et de probité. Malgré toutes ces récompenses, il reste à l’écoute et dit toujours juste. Il est un véritable symbole. « C’est le nouveau Mandela », n’hésite pas à affirmer Hervé Kiteba, porte-parole du CEFOCK, le Collectif des Elus Français Originaires du Congo-Kinshasa.

D’autres de ses partisans estiment que le Dr. Mukwege pourrait ne pas avoir besoin d’être candidat pour se retrouver président. Selon la Constitution congolaise, il n’y aura plus de président légitime à partir du 20 décembre 2016. Le pouvoir tente de faire « glisser » le calendrier en 2017 alors que l’opposition et les organisations internationales insistent pour le respect de la date initiale. L’idée a ainsi surgi du Dr. Mukwege comme « président de transition », nommé par les Nations unies, le temps de mettre en place des élections dans de bonnes conditions. Pour l’instant, rien n’est prêt, ni les listes électorales, ni les cartes d’électeurs.

Le recours à une « présidence de transition » aurait notamment les faveurs des soutiens américains du Dr. Mukwege, au premier rang desquels se trouve Jill Biden, l’épouse du vice-président des Etats-Unis, qui a visité l’hôpital de Panzi en juillet 2014 et ne tarit pas d’éloges sur le gynécologue. Jill Biden, qui n’a pas pu être jointe pour cet article, signe cette année son portrait dans Time 100, le numéro de l’hebdomadaire américain qui recense les cent personnalités les plus influentes de la planète. Denis Mukwege est en effet très présent sur la scène internationale, aux Nations unies mais aussi au parlement européen, à la Maison Blanche, au Metropolitan Museum of Arts, ou encore à l’université de Harvard.

La candidate démocrate américaine Hillary Clinton remet en février 2014 le prix de sa fondation à Denis Mukwege à l'université Georgetown de Washington. Crédits : Mike Theiler/Reuters 

Pour l’instant, les puissances occidentales mettent en avant la résolution 2277 du Conseil de sécurité, laquelle exige la tenue des élections et la tenue d’un « dialogue » dans le pays, lequel est au point mort entre le pouvoir et l’opposition.

« Le dialogue ? Je suis contre le dialogue, car on ne peut pas se moquer de la volonté du peuple… a déclaré Denis Mukwege lors d’un débat à Bukavu fin janvier autour du film qui lui est dédié. En Occident, lorsque l’on dialogue, cela dure quinze jours et les décisions sont respectées. Ici, les palabres peuvent durer dix ans, sans résultat… Et ce n’est que lorsque le président arrive en fin de mandat que tout à coup il est question de dialogue avec la classe politique. Les élections locales n’ont pas eu lieu, les provinciales non plus : nous sommes déjà en pleine illégalité… ». Et de poursuivre : « En novembre prochain, toutes nos institutions seront illégales ».

Franche hostilité

Des propos qui dérangent le sommet de l’Etat, dont la réponse fut cinglante. « [Ce] discours politique du Dr. Mukwege […] n’a pas eu pour point focal les femmes violées du Kivu au nom desquelles il court le monde et se constitue un joli pactole sur lequel il refuse de rendre compte à quiconque, même pas au fisc de son pays », a déclaré le 24 mars Lambert Mende, ministre de l’Information.

Président ou pas, Denis Mukwege pourrait néanmoins jouer un rôle. Du côté du pouvoir actuel, qui a d’abord tenté d’interdire le film de Thierry Michel à son sujet, le gynécologue est considéré avec une franche hostilité. Davantage d’ouverture se manifeste dans les rangs de l’opposition, dont certains membres éminents sont récemment allés lui rendre visite à Bukavu, une initiative encouragée par la France. S’agit-il d’un projet politique concret ou seulement d’une tentative de profiter de sa popularité ? Pour l’instant, l’intéressé ne souhaite pas répondre à cette question.


Le Monde / MCN
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Anonyme @VUS1BRX   Message  - Publié le 05.05.2016 à 14:41
Cher Mr. MUKWEGE, je pense que tu feras un tres bon ministre de la sante a cote M Katumbi

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Anonyme @VUS1BRX   Message  - Publié le 05.05.2016 à 14:35
J'aime bien le docteur MUKWEGE, mais je pense qu'il devrais s'allier a ceux qui soutiennent M. KATUMBI pour le développement de la RDC.

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Ray @IS3MNGW   Message  - Publié le 02.05.2016 à 13:38
MUKWEGE n'a jamais assumé des responsablitiques politiques dans ce Pays pourquoi est ce que les opportuinistes veulent l'induire en erreur, il convient pour sa médecine

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2016 Constitution @6VV8UN4   Message  - Publié le 29.04.2016 à 13:40
Pour moi Dr Denis MUKWENGE EST L'HOMME aui peut faire mieux pour redresser ce pays. il va venir avec de fraiches idees contaminent. Il est intellectuel et un homme de terrain qui connait bien la realite du pays. Dr Denis ne vous sous estimez pas ceux qui sont au pouvoir ont fait quelle universite?????Nous allons te soutenir pour le bien etre du peuple congolais

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Anzuruni Baene Malis @ZDC728Y   Message  - Publié le 29.04.2016 à 11:49
Les éloges, l’estime et le bon travail qu’il a abattu pendant tout ce temps ne lui permettent pas de briguer un mandat politique car nous perdront un Mukwege qui représenta la RD Cong au rang mondial par ses bienfaits et son dévouement puis nous aurons un Mukwege trainer dans la boue et tâcher des injures et calomnies de politicien Congolais. Je ne peux pas conseiller a mon Docteur d’y allez. Mais il est libre de décider car la vie le choix, on peut choisir de salir son propre nom.

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Progrès @9HA1BWX   Message  - Publié le 29.04.2016 à 11:26
Le travail abattu par Dr Denis Mukwenge mérite des éloges de toute personne avertie sur les conséquences psycho-physicosociales chez une femme victime de viol. Quant aux ambitions de devenir Président de la RDC, c'est trop tôt pour lui. C'est à lui d'analyser combien sont politiciens, éminents professeurs en chirurgie qui n'ont eu la chance de l'égaler sur plan renommé. En réalité s'il est intéressé par la politique, je crois bien qu'il commence par les élections provinciales (député puis Gouverneur) afin de renforcer sans confiance vis-à-vis du peuple et c'est après qu'il pourrait penser à la présidence. Dans le cas contraire il trouvera que le peuple Congolais est ingrat vis-à-vis d'un travail louable qu'il a fait durant ces dernières décennies. Courage à Vous Dénis

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Hénoc @II89353   Message  - Publié le 29.04.2016 à 11:16
Ainsi les Congolais meurent de faim car tous les cultivateurs ont abandonné l'agriculture pour devenir des députés, des politiciens.

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Anonyme @72Y7KXU   Message  - Publié le 29.04.2016 à 10:33
On peut servir son pays partout ou on est; réparé les femmes c'est sa spécialité; et la popularité n'est pas synonyme d'un succès politique; donc la majorité arrête d'harceler le fils du pays pour nous fabriquer les candidats à la présidentielle.

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Hénoc @II89353   Message  - Publié le 29.04.2016 à 10:19
S'occuper de la politique ne signifie pas que tous doivent faire la politique. Chacun peut mieux s'occuper de la politique là où il se trouve. Aujourd'hui tous les médecins de formation ont tendance à fuir le chevet du malade pour devenir des gestionnaires, des politiciens pour de fin autre que servir. La médecine est une vocation. Mais lors que les gens ont trouvé que les médecins sont mieux, ils se ruent à ce métier sans vocation. Si les serviteurs de Dieu abandonnent la parole de Dieu pour servir à la table, qui prêchera encore? Ce qui tue le Kongo ce sont les ambitions démesurée qui poussent tous à se ruer vers un métier plus offrant même sans en avoir la vocation et négliger les petits métiers Ainsi nous mourrons de faim car tous les cultivateurs ont abandonné l'agriculture pour devenir des députés, des politiciens.

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NGESO @RQAY94N   Message  - Publié le 29.04.2016 à 09:52
Courage mon compatriote Nous avions assisté à la candidature du dr MATUSILA en 2006,Pourquoi pas vous aujourd'hui? occupez-vous aussi de la politique de peur qu'elle ne s’occupe de vous

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Anonyme @J1YPUMU   Message  - Publié le 29.04.2016 à 09:18
C'est possible car il jouit de tous ses droits civiques mais il faut dire qu'il a encore un très long parcours à faire sur le plan politique car soigner les femmes et s'occuper d'une nation c'est des niveaux de responsabilité très différents. Par contre je pense de mon point de vue que Laurent Désiré Kabila (paix à son âme) ne peut pas être considéré comme un digne dirigeant du Congo car malgré qu'il clamait son nationalisme, c'est lui qui a fait entrer les loups (rwandais, ougandais et burundais) dans la bergerie. Il n'est pas digne du KONGO Laissons les sentiments et voyons le KONGO.

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Hénoc @II89353   Message  - Publié le 29.04.2016 à 08:04
Denis Mukwege président de la RDC! NON!!! sinon qui réparera les femmes car les femmes tomberont toujours en panne. Il est spécialiste pour réparer les femmes or la présidence de la RDC exige un spécialiste robuste réparateur des hommes comme Laurent Kabila, Lumumba qui ne peut pas se laisser flatter ni par orient ni par occident pour servir leur cause. Le ministre de la santé, OUI, là il pourra davantage aider les femmes.

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