Economie
En plus de ses innombrables ressources du sol et du sous-sol, la République démocratique du Congo dispose d’un important potentiel énergétique. Rien que pour l’hydroélectricité (sans compter les autres énergies telles que solaires, éoliennes, etc.), des experts affirment que la Rdc est à même de produire une capacité de 100.000 mégawatts (Mw) d’énergie électrique, dont 40.000 Mw (40 %) sont concentrés au seul complexe énergétique d’Inga dans la province du Kongo central.
Cependant, en dépit de cet énorme potentiel énergétique de la RDC, l’on évalue aujourd’hui à seulement 15 %, la moyenne de la population congolaise ayant accès à l’énergie électrique. Conscient de cet énorme déficit, le Gouvernement de la République s’investit dans la construction d’autres barrages hydroélectriques en plus de ceux qui existent déjà dans le complexe énergétique d’Inga (Inga 1 et Inga 2 construits pendant la deuxième République).
Selon des experts, pour atteindre cette capacité de 40.000 mégawatts d’Inga, il faudrait construire des barrages jusqu’à Inga 8. C’est ainsi qu’il a été créé en date du 13 octobre 2015 par Ordonnance présidentielle, l’Agence pour le développement et la promotion du projet Grand Inga (ADPI-Rdc) qui est l’autorité compétente notamment pour la promotion, le développement et la mise en œuvre du projet hydroélectrique Grand Inga.
A ce jour, tout est mis en œuvre pour la construction d’une très grande centrale hydroélectrique, Inga 3 basse-chute (il y aura également Inga 3 haute-chute), d’une capacité de 4.800 Mw. C’est donc la première phase de l’aménagement du Grand Inga en une série de projets hydroélectriques, estime le Gouvernement.
En vue de la mise en œuvre dudit projet, un Comité interministériel (sept ministères) pour le développement du site d’Inga (CODESI) a été ainsi mis en place, et est présidé par le Premier ministre. Les travaux pour la construction de ce barrage Inga 3 Bc devront durer cinq à sept ans. Le projet comporte sept phases.
Le coût pour la réalisation de ce projet oscille autour de 12 milliards de dollars américains. Un consortium privé (ou développeur du projet) se chargera de ce fait, de la construction du barrage ainsi que d’autres infrastructures sur le site. A ce jour, il ne reste plus que deux développeurs en lice, un espagnol et un autre chinois, le canadien ayant désisté tout récemment.
Dans ces 4.800 Mw d’énergie électrique que va produire le barrage d’Inga3 Bc, la Rdc et l’Afrique du Sud (ESKOM) ont signé et ratifié en date du 29 octobre 2014, un traité pour l’achat de 2.500 Mw, lequel est entré en vigueur le 20 mars 2015. 1.300 Mw seront accordés à l’industrie minière de l’ex Katanga, et seulement 1.000 Mw destinés à la SNEL pour la consommation domestique de la population.
De la mobilisation de la Société civile
La Société civile mène des plaidoyers en diverses directions pour que ce projet Inga 3 Bc profite plus à la population congolaise. Voilà pourquoi, elle fait pression pour avoir une représentation de la Société civile au sein du Comité de facilitation du site d’Inga (CEFI).
En effet, pour la Société civile, ce projet Inga 3 Bc a une vocation commerciale et non sociale. Elle estime que les 1.000 Mw pour la population sont encore insuffisants. La Société civile réclame que ces 1.000 Mw soient augmentés jusqu’à 50 % des 4.800 Mw du projet Inga 3, au besoin de la population.
Signalons en outre que le Centre national d’appui au développement populaire (CENADEP) et le Réseau PRODDES (Promotion de la démocratie et des droits économiques et sociaux) avaient mis sur pied la Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes de l’action publique (CORAP). Celle-ci a ciblé comme première réforme celle du secteur de l’électricité à travers l’étude de faisabilité du projet Grand Inga (développement du Site d’Inga, d’Inga 3 à Inga 8, pour plus de 100 milliards de dollars américains).
A partir de la CORAP, est née l’idée de mettre en place le Projet d’appui au plaidoyer pour l’accès inclusif à l’énergie. Et la fondation OSISA (Open society initiative for southern Africa) a accepté de financer ce projet à hauteur de 100.265 dollars américains.
Dans le cadre de ce projet, des acteurs de la Société civile ont formulé des recommandations au Gouvernement de la République, à prendre en compte avant de lancer le projet de la construction du barrage Inga 3 Bc. Premièrement, ils demandent au Gouvernement d’indemniser les populations affectées par la construction des barrages Inga 1 et Inga 2, et aussi, celles qui seront affectées par la construction du barrage Inga 3.
Aussi, réclament-ils une implication totale de la Société civile et des communautés locales dans toutes les phases du projet. Que les populations concernées soient également informées en temps réel de tout ce qui se fait dans la mise en œuvre du projet.
Ces acteurs de la Société civile exigent également des études complémentaires au préalable (dont les études d’impacts environnementaux et sociaux) avant le démarrage du projet, et cela, jusqu’à Inga 8. Ils encouragent le Gouvernement à développer aussi beaucoup plus de micro-barrages, barrages à taille moyenne, et d’autres énergies renouvelables, « parce que moins chères, et accessibles dans toutes les provinces du pays ».
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Vue du barrage d'Inga