Politique
Les résultats de l’enrôlement et identification des électeurs dans le Nord Ubangui, qui atteint à ce jour plus de 760.000 enrôlés dans cette province pilote, suscitent de l’émulation à la Ceni de poursuivre les opérations, mais aussi du déploiement des kits électoraux.
La rencontre avec les élus nationaux et sénateurs du Nord et Sud-Kivu, en plus du Maniema hier jeudi 10 novembre 2016, a débouché sur une entente mutuelle de parvenir à la sensibilisation de la population pour se faire enrôler massivement, en raison de la compétitivité quant à la répartition des sièges, à l’Assemblée nationale, aux assemblées provinciales mais aussi au Sénat.
Après échange avec le bureau de la Ceni, conduit par le vice-président Norbert Basengezi Katintima, en l’absence du Président Corneille Nangaa en mission, quelques élus des provinces citées ci-haut se sont exprimés.
Justin Bitakwira Bihona Hayi (Député national élu d’Uvira/Sud-Kivu)
La Ceni est en droite ligne de l’application de l’Accord issu du Dialogue de la Cité de l’Union africaine, signé en date du mardi 18 Octobre 2016, la même date de la clôture. Il était question que la Ceni nous explique qu’elle a retenu trois dates essentielles : celle de la clôture de la révision du fichier électoral, le 31 juillet 2017 ; le 30 octobre 2017, la Convocation du corps électoral et le 30 avril 2018, la tenue des trois scrutins : la présidentielle, les législatives nationales et provinciales. C’est ça l’essentielle en plus de demander aux députés du Nord-Kivu ; Sud-Kivu et Maniema. Chacun sensibilise dans son coin pour qu’il y ait plus d’enrôlement, puisqu’il y aura une concurrence politique ; une concurrence électorale. Plus on s’enrôle dans votre fief, plus vous aurez des sièges ; plus on s’enrôle moins, plus vous aurez moins de sièges.
Il faut dire que les suggestions ont été multiples, elles viennent de toute part. Ce que j’ai retenu ce que, celui qui ne va pas sensibiliser chez lui, pour enrôler le maximum d’électeurs, il est le plus grand perdant.
Quant à la sensibilisation des femmes, c’est devenu un cas particulier pour toute la société en général, et congolaise en particulier. Pour nous, leader politique, chacun fera en sorte de sensibiliser chez lui les femmes beaucoup plus possible à s’enrôler. Nous qui sommes villageois, c’est un grand problème du fait de leur niveau d’études, mais en particulier, je le ferai au maximum et mon parti, l’Alliance pour la République et la Conscience Nationale va aligner sur ma liste deux ou trois candidates femmes à la députation pour que j’ai au moins une ou deux députées nationales de l’ARCN.
Omer Kambale (Député national/Unadef élu de Lubero/Nord-Kivu)
Si nous avons été invités par le vice-président de la Ceni, c’est pour nous mettre dans le bain de préparatifs des élections. Comme vous le savez, nous sommes les partenaires les plus concernés par la démarche dans la mesure où, les vacances auront lieu très bientôt et nous pourrons descendre chacun dans sa circonscription électorale. Il faudrait qu’elle nous arme, qu’elle nous donne la possibilité d’expliquer à nos bases comment la Ceni s’organise pour l’organisation des élections paisibles et qui ne seront pas contestables à la fin des opérations.
Quant aux observations pour nous du Nord-Kivu, plus précisément à Lubero en particulier, celles-ci ont porté sur la situation sécuritaire, mais aussi nous avons relevé la situation de certains agents de la Ceni qui ont été concentrés dans une seule chefferie par rapport aux autres. Le territoire de Lubero a trois chefferies et un secteur, il a fallu que ces agents qui seront recrutés pour gérer les opérations de la Ceni proviennent de différentes chefferies pour permettre à écarter toutes suspicions après les opérations parce que, les agents de la Ceni, sont exposés à tout exercice de la corruption pour favoriser X au détriment de Y.
C’est ainsi que nous avons demandé que ça soit proportionnel, c’est-à-dire que les agents de la Ceni proviennent et soient recrutés dans toutes les chefferies de tout le territoire de Lubero. De toute manière, nous avons demandé que la Ceni puisse faire que le fichier électoral ne comporte aucune une autre crise après les opérations, quand bien même que nous savons qu’on voudrait écarter toute possibilité de lamentation ou de critiques négatives. Sinon, toute œuvre humaine est perfectible. Ce, dont nous demandons les efforts supplémentaires de la Ceni.
Boris Maelezo ( Député national/AFDC, élu de Beni/Nord-Kivu)
Nous avons eu des échanges fructueux avec le vice-président de la Ceni. Il nous a expliqué la cartographie, il nous a parlé du déploiement des Kits électoraux qui vont se déployer d’ici la semaine prochaine. Il nous a invités à pouvoir s’impliquer à accompagner la Ceni pour que nous arrivions à aboutir à un processus qui va mettre tout le monde d’accord.
Pour nous qui sommes des zones rurales, nous avons essayé de donner de recommandations à la Ceni pour qu’elle puisse tenir compte, lorsqu’elle déploie ses matériels, de recrutements des enfants du milieu qui maitrisent la situation qui prévaut dans nos milieux respectifs ; qui peuvent accepter de travailler dans toutes les conditions étant donné qu’ils y vivent. Mais aussi, nous avions recommandé que la cartographie se rapproche du Kit pour avoir l’adhésion de tout le monde, du fait des distances qui séparent les territoires et parfois lorsqu’on parcourt plusieurs kilomètres. Cela implique le découragement.
Nous avions aussi compris que nous, entant que députés nationaux, les notables de s’impliquer dans la sensibilisation. Nous savons que c’est une compétition de circonscriptions en circonscriptions. Dans mon territoire de Beni, si les gens ne s’enrôlent pas massivement, nous avons le risque de perdre certains sièges. Or, nous voulons avoir le maximum de siège pour que nous soyons représentés à l’Assemblée nationale.
C’est là où nous avons compris que la collaboration doit s’intensifier entre la Ceni et l’Assemblée nationale et surtout les députés pour que nous puissions montrer la force que nous avons sur terrain et surtout au niveau de circonscription.
Elysée Munembwe (Députée nationale ARC/MP, élue de Walikale/Sud-Kivu et Questeur de l’Assemblée nationale)
J’ai apprécié la démarche, c’est vraiment une bonne entreprise de la Ceni de nous inviter pour cette question qui est très capitale pour l’organisation des élections parce que, nous députés et sénateurs, nous sommes directement en contact avec la population. Si nous comprenons ce qui se passe à la Ceni, c’est facile de l’expliquer et c’est facile de sensibiliser les électeurs.
Aujourd’hui, il a été question de nous sensibiliser par rapport au processus qui va commencer dans la deuxième Aire opérationnelle de la Ceni. Celle-ci concerne les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et le Maniema, mais aussi de l’Ituri, malheureusement il n’a pas été représenté aujourd’hui. Nous avons été dans les trois provinces de l’ancien Kivu.
C’était ça la grande question aujourd’hui. Nous avons été heureux, nous les députés parce que nous avons compris beaucoup de choses de ce qui se passe à la Ceni par rapport à l’identification et enrôlement des électeurs et c’est particulièrement pour la sensibilisation de ce qui va arriver, parce que nous sommes en train d’aller vers la fin de la session parlementaire. D’ici le 15 décembre, nous serons avec les électeurs. Ça sera une occasion pour les sensibiliser par rapport à l’enrôlement qui va commencer et je pense à la même période que les trois provinces.
Mukingi Osward Nahimana (Député national, élu de Masisi/Nord-Kivu)
Nous apprécions à juste titre, la démarche de la Ceni. Elle entre dans le cadre de la mobilisation et sensibilisation d’abord des élus qui vont aller bientôt à la base, pendant les vacances parlementaires de sensibiliser la population du bien fondé de l’enrôlement. Non seulement chez nous où il y a beaucoup des déplacements et d’insécurité, c’est l’occasion pour que chaque électeur ait sa carte d’électeur, mais aussi pour que, demain ou après-demain lorsqu’il y aura des élections, chacun aille voter. Mais la grande difficulté que nous avons senti de tous les députés, c’est notamment le jour des élections.
Un jour pour élire le Président de la République, le député national, le député provincial. C’est très fastidieux. Qu’est-ce que vous voulez, lorsque les politiques s’entendent, je pense que la Ceni devrait s’accommoder malgré les difficultés qu’elle rencontre. Mais, nous avons apprécié beaucoup cette démarche de sensibiliser d’abord les élus du fait que prochainement, ils doivent aller en vacances parlementaires pour sensibiliser la base. Voilà en grande partie ce que nous avons échangé avec la Ceni.
Les difficultés que nous avons exposées c’est d’améliorer ce qui ne va pas, notamment écourter les distances qui séparent les territoires. Nous avons le problème d’électricité et il faut le remplacer par les groupes électrogènes ; sensibiliser les gens qui doivent y travailler à ne pas être arrogant ou avoir l’excès des zèles, telles sont les améliorations proposées à la Ceni.
François Rubota (Député national/MSR, élu d’Uvira/Sud-Kivu)
Nous venons d’une rencontre d’échange avec la Ceni, en ce qui concerne le lancement de la Révision du Fichier Electoral dans la province du Nord-Kivu, Sud-Kivu et du Maniema.
Comme nous étions des députés venus de toutes ces provinces, pratiquement chaque député national ou sénateur est intervenu pour relever quelques aspects qui concernent chaque province. Les choses sont allées au mieux, mais ce qui est plus intéressant ce que nous devons nous lancer dans une compétition qui ferait en sorte que nous tous nous puissions nous mobiliser pour demander à nos populations de s’enrôler massivement. C’est ça le challenge. Si la population ne s’enrôle pas, ça comme répercutions sur le nombre des sièges.
Dans ma province du Sud-Kivu, dans ma circonscription du territoire d’Uvira, je prends un engagement, dès que l’opération va commencer, je vais me lancer dans cette mobilisation pour que nous ayons au lieu de 5 députés nationaux, nous ayons six ou sept députés nationaux dans l’Uvira.
Kolosso Sumaili (Député national/RCD/KML de Punia/Maniema)
Nous venons d’apprendre effectivement de la Ceni le lancement d’enrôlement des électeurs. La Ceni nous sensibilise effectivement qu’à notre tour allions sensibiliser nos bases respectives afin de se faire enrôler massivement. Cet enrôlement peut parvenir à ce que nous puissions atteindre 40 millions d’électeurs sur l’ensemble du territoire national. Chaque député a intérêt que les gens s’enrôlent de plus en plus dans sa circonscription afin d’avoir le quotient électoral de 80.000 habitants, ou dépasser pour avoir plus de députés nationaux.
Donc, la Ceni a fait du bon travail parce qu’elle nous sensibilise, immédiatement nous allons nous mettre au travail pour que la population ne puisse pas se rétracter à l’enrôlement.
Les difficultés de terrain sont au centre d’inscription des électeurs. Certains territoires sont très vastes mais les difficultés des routes ne sont pas à négliger. Il est vrai que la Ceni a fourni beaucoup d’efforts, mais nous souhaitons de rapprocher la population des centres, et chaque circonscription doit avoir un centre d’inscription pour que les villageois se rapprochent de ce centre. C’est un travail a loué ce que la Ceni fait, je crois que dans ma circonscription de Punia, au Maniema, la Ceni a ajouté 12 centres d’inscriptions. Personnellement, je suis en ordre de bataille pour la sensibilisation à l’enrôlement et je voudrais que nous soyons deux ou trois élus nationaux dans mon territoire, puisque je suis le seul élu.
Mwangachuchu Hizi Edouard ( Député national PPRD, élu de Masisi/Nord-Kivu)
Nous venons d’être reçus, puis édifiés sur les opérations d’enrôlement sir l’ensemble du pays, mais en particulier dans les trois provinces du Nord, Sud-Kivu et Maniema. Nous avons bien compris que c’est très nécessaire, mais ça va prendre du temps. Cependant, un échantillon des élus du Nord-Kivu seront appeler à assister au déploiement des kits dans chaque circonscription électorale. Ces élus, vont s’enquérir de toutes les informations sur terrain en vue d’expliquer à la population le bien fondé de se faire enrôler.
Les observations faites ce qu’il faille que la Ceni évite de fournir les Kits électoraux à des endroits qui ne conviennent pas, disons qui ne nécessite pas la présence de Kits, vice versa. Il est vrai que nous avons toutes les données susceptibles d’améliorer le processus électoral, de s’enrôlement massivement, mais aussi d’avoir plus de siège à l’Assemble nationale.
Les difficultés de ma circonscription de Masisi est d’ordre routier. L’accès à la population est contraignante, tributaire de beaucoup d’embuches, notamment les routes en très mauvais état de praticabilité ; les populations sont éloignées des unes aux autres, mais aussi les villages. Pour atteindre un village X vers Y, il faut parcourir des distances allant de 100 à 150 Km. Donc, pour y parvenir, il faut la voie aérienne, les moyens les plus sophistiqués parce que les véhicules ne peuvent accéder à certains endroits, imaginer le calvaire de la population qu’il faut déplacer dans un centre d’enrôlement.
Nous allons inventer une technique de regrouper les gens, pour se faire enrôler en diminuant les distances bien que cela sera très difficile. Demander à la population de se faire enrôler à une distance de 150 Km, je ne pense pas que cela soit faisable. Ce que nous pouvons demander de la Ceni, c’est de doubler ou tripler les Centres d’inscriptions pour permettre à tout le monde de s’enrôler. Là, il n’y aura pas de prétexte. Mais, nous sommes positifs et prêts à affronter ces difficultés.
Dans le Nord-Kivu, ma circonscription est en partie en sécurité mais, il y a d’autres endroits où il est difficile d’accéder à cause de groupes armés. Quand bien même le gouvernement s’emploie à les éradiquer, il y a toujours les poches d’insécurité. Qu’à cela ne tienne, nous sommes déterminés à y aller avec l’accompagnement de nos forces armées de la République démocratique du Congo, la police, la Sécurité pour y accéder.
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