Economie
L’exercice 2016 n’a pas été facile pour le secteur macroéconomique congolais. C’est ce qu’a reconnu le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Deogratias Mutombo Mwana Nyembo. Celui-ci l’a déclaré le jeudi 29 décembre à l’occasion d’un discours-bilan, prononcé au cours du traditionnel échange des vœux entre la haute direction de la BCC et le personnel de l’Institut d’émission.
A en croire le gouverneur de la BCC, l’année 2016 a été particulièrement éprouvante pour l’Institut d’émission qui, selon lui, a dû faire face à une conjonction de situations délicates et complexes liées notamment à la crise à la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC) et à la Fibank, toutes placées sous administrations provisoires de la BCC.
Ces difficultés étaient aussi liées notamment au décrochage du franc congolais face aux principales devises étrangères ; à la résurgence des inflations observées sur les marchés des biens et services ainsi qu’à l’effritement accéléré des réserves de change au cours de douze derniers mois.
Dans un contexte de faible mobilisation de recettes, a reconnu Deogratias Mutombo, la situation des opérations financières de l’Etat pour 2016 affiche un déficit cumulé d’environ 520 milliards de francs congolais au 28 décembre 2016.
En l’absence de marge budgétaire, cet état de chose a entrainé d’importantes injections de liquidité, alors que les chocs extérieurs ont induit une contraction importante face à l’offre de devises en expansion pour les besoins d’importations. Une situation qui a « exacerbé les tensions sur le marché de change ainsi que sur le marché des biens et services ».
Instabilité persistante
Après une longue période de la stabilité de la parité franc congolais - dollar américain entre 2009 et 2015, le cours indicatif de la monnaie nationale a atteint 1.215 francs congolais le dollar au 28 décembre 2016, accusant une dépréciation de 25% en seulement une année.
Le marché de biens et services a également été marqué par d’intenses tensions inflationnistes à partir du deuxième trimestre. A mi-décembre, le taux d’inflation s’établit à plus de 7% en glissement annuel, selon les statistiques fournies par l’Institut national de statistiques (INS), contre un accroissement de 0,8% en 2015 et 1% en 2014. La cible d’inflation annuelle fixée à 4,2 connait un important dépassement. A la BCC, le chiffre non encore publié situe l’inflation à 20 %. L’importation des denrées alimentaires en est pour beaucoup.
« Du fait que le pays importe une large fraction des produits consommés sur le plan intérieur, la forte dépréciation monétaire se traduit par une spirale haussière du prix des biens de première nécessité, notamment ceux des denrées alimentaires », dénonce Deogratias Mutombo.
Ainsi, la BCC encourage le gouvernement à mettre en œuvre des programmes qui puissent mettre fin à l’importation des biens de première nécessité. Une importation qui entraine une absorption de réserves et accentue sa vulnérabilité face aux chocs exogènes.
« Il est temps de donner un contenu à la diversification de la base productive pour espérer échapper à terme à l’emprise du taux de change sur les prix intérieurs ainsi qu’à l’impact prépondérant des cours de matières premières sur la croissance et les finances publiques », espère le gouverneur de la BCC.
Face à la dégradation du cadre macroéconomique, avance-t-il, la BCC a, sur le plan conjoncturel, organisé une riposte appropriée durant l’année 2016, en recourant à tous les instruments de politique monétaire et de change dont elle dispose.
S’agissant de la politique monétaire, un resserrement a été opéré en plusieurs phases. Globalement, il faut souligner le relèvement du taux directeur qui est passé de 2 % à 7 %, l’augmentation par pallier du coefficient de la réserve obligatoire, lequel a été de 8% à 13% et de 7% à 12%, respectivement pour les dépôts à vue et les dépôts à terme en monnaies étrangères.
L’ajustement du coefficient de la réserve obligatoire a induit à la stérilisation de 150 milliards de francs congolais tandis que les opérations d’adjudication hebdomadaire de bons de la BCC ont continué au même moment que la filtration de la liquidité bancaire.
En matière de politique de change, la BCC a été très active, eu égard à la volatilité effrénée du taux de change. Au cours des mois de février, avril, juin, septembre et novembre 2016, la BCC a opéré une série d’interventions sur le marché interbancaire de change avec la vente de 50 millions USD en moyenne par opération. Soit près de 250 millions USD sur la période.
Les interventions réalisées visaient à améliorer l’offre de devises, satisfaisant les besoins des banques pour couvrir les besoins en devises de leurs clients et importateurs de biens de première nécessité.
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