Henri-Thomas Lokondo : "Seul Kabila peut mettre fin au pourrissement actuel"

Pour les obsèques de Tshisekedi, l’élu de Mbandaka propose que le gouvernement Badibanga démissionne pour les organiser en exécution des affaires courantes.

Tout au long de la semaine écoulée, Henri-Thomas Lokondo Yoka, l’élu du 1er degré de Mbandaka, la métropole de l’ancien et actuel Equateur a plusieurs fois échangé avec les hommes des médias de divers organes de presse. En analysant à la loupe les sujets abordés, on réalise qu’ils ont trait à l’actualité brûlante. Grosso modo celle-ci porte, elle-même sur deux événements majeurs. Il s’agit du blocage de l’exécution de l’Accord du centre-interdiocésain par la non-signature par les parties prenantes de l’Arrangement particulier qui est le Protocole additionnel au compromis global et la mort du Sphinx de Limete, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, le Lider Maximo de l’UDPS et de l’Opposition congolaise.

L’absence de l’avènement du gouvernement très attendu par le peuple congolais issu de l’Accord du centre-interdiocésain et l’impasse dans le processus du rapatriement de la dépouille du Président du comité des sages du "Rassemblement" induisent pour le politologue de l’ULB Henri-Thomas Lokondo Yoka un climat de pourrissement général perceptible partout et qui peut rapidement dégénérer en tensions politiques inutiles et préjudiciables aux Congolais et aux Africains. Raison pour laquelle comme à son habitude, l’élu de Mbandaka ne se limite pas uniquement à ce triste constat. 

Mais il livre plutôt des pistes de sortie sur chacun des points de blocage entre la MP et le "Rassemblement sur la signature de l’Arrangement particulier. Pour lui, l’homme-orchestre, qui a dans son escarcelle les solutions pratiques et immédiates à tous ces blocages et au pourrissement ambiant, s’appelle Joseph Kabila, chef de l’Etat et Président de la République. Lokondo Yoka Henri-Thomas le démontre aisément avec à la clé des arguments inattaquables à foison.

LA MP REND COMPLIQUEE LA PROCEDURE DE DESIGNATION DU PREMIER MINISTRE PAR LE "RASSEMBLEMENT"

Lokondo s’étonne en ce qui concerne par exemple la présentation par le "Rassemblement" d’un seul nom du Premier ministre comme le stipule l’Accord du centre-interdiocésain que la majorité rend la procédure compliquée et complexe en exigeant 7, 5 et finalement trois noms. Sur cette question, l’élu de Mbandaka est intraitable. Kabila, assure-t-il, a des capacités nécessaires de travailler avec n’importe quel Premier ministre, de quelque acabit que ce soit. 

Le chef de l’Etat l’a indiscutablement prouvé pendant la Transition 1+4 en travaillant avec quatre Vice-Présidents dont deux venaient de l’Opposition armée avait sur place à Kinshasa leurs "forces armées" pour assurer leur sécurité. Kabila les a bien gérés, poursuit Lokondo Yoka et il n’y a pas eu un quelconque blocage du fonctionnement des Institutions de la Transition. Et de demander alors quel est ce Premier ministre-là qui sera si puissant pour Joseph Kabila que l’ont été les deux Vice-présidents de l’Opposition armée notamment Jean-Pierre Bemba Gombo du MLC et Azarias Ruberwa Manywa du RCD. 

Pour l’élu de Mbandaka, la MP pose un faux problème. L’élu-1er degré s’inscrit aussi en faux contre l’interprétation qui est faite à ce jour de l’article 78 de la Constitution. Là aussi l’élu de Mbandaka est formel. Le Premier ministre est désigné dans la majorité parlementaire et nommé par le Président de la République. Nulle part, cette disposition ne donne un quelconque pouvoir discrétionnaire au chef de l’Etat comme faussement allégué par la MP. 

C’est ici où Henri-Thomas Lokondo Yoka interpelle le chef de l’Etat. Il ne perd rien du tout dans l’application de l’Accord du centre-interdiocésain. C’est même à son avantage sauf à ceux qui s’agitent par la peur de perdre leurs intérêts personnels de position actuels qui n’ont rien à voir avec ceux du peuple congolais. 

Pour l’élu de Mbandaka, Joseph Kabila est placé devant sa propre conscience. Mais, à ce jour, il faut qu’il sache évaluer le rapports des forces en présence, interne avec le peuple congolais et externe avec toute la Communauté internationale. Celle-ci, dans son ensemble porte à bout des bras l’Accord du centre-interdiocésain et qui exige son application immédiate.

LE RAPATRIEMENT BLOQUE DE LA DEPOUILLE DU LIDER MAXIMO A BRUXELLES

Le pourrissement gagne aussi le secteur de la sécurité avec la rébellion des fidèles du chef Kamwena Nsapu qui continue à sévir dans tout le Kasaï et celui des adeptes de Bundu dia Kongo de Ne-Mwanda Nsemi qui opèrent à Kinshasa et dans le Kongo central. Pour le député Lokondo, tout ceci ne présage rien de bon. Il n’a pas oublié d’évoquer le rapatriement bloqué de la dépouille du Lider Maximo à Bruxelles. 

Lokondo rappelle les préalables aussi bien de la famille, de l’UDPS, du "Rassemblement" que du peuple congolais qui est que ce soit un gouvernement issu de l’Accord de la Saint-Sylvestre qui organise les obsèques nationales de cet Héros national. Lokondo Yoka estime qu’il s’agit d’une procédure qui risque d’être longue au point d’éterniser le corps de l’illustre disparu Bruxelles. Sa trouvaille, est simple. 

Dans tous les cas de figure, qu’on ait un deux, trois ou sept candidats Premiers ministres, logiquement Samy Badibanga est toujours partant. C’est la raison pour laquelle l’élu de Mbandaka propose sa démission maintenant car elle est inévitable. Il tomberait dans le cas d’un gouvernement démissionnaire expédiant les affaires courantes. 

A ce titre personne ne trouverait à redire à ce qu’un gouvernement expédiant les affaires courantes organise les obsèques du Lider Maximo de l’UDPS. On peut rappeler qu’Henri-Thomas Lokondo Yoka est parmi les rares députés qui s’expriment pour montrer la voie à suivre chaque fois que la RDC est à la croisée des chemins. Il le fait en dehors tout comme au sein de l’hémicycle. On comprend dès lors pourquoi son nom est toujours cité dans les palmarès de meilleurs députés des sessions parlementaires où il fait briller son étoile et où il jouit de la considération aussi bien dans le camp de la MP que de l’Opposition.