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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Style et Beauté

L’utilisation de l’hydroquinone : un complexe d’infériorité ?

2017-02-20
20.02.2017 , Kinshasa
2017-02-20
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Il est constaté dans les grandes villes de l’Afrique subsaharienne, une tendance à l’utilisation massive des savons et lotions à hydroquinone. Plusieurs industriels qui œuvrent dans les cosmétiques ont compris qu’avec l’hydroquinone, on peut se faire beaucoup alors beaucoup d’argent. C’est ainsi que de Bamako à Luanda en passant par Libreville, Brazzaville, Kinshasa, Bangui et autres villes de populations majoritairement noires, l’usage de l’hydroquinone a encore de beaux jours devant lui. Et ce, à cause d’un facteur totalement culturel. La mentalité de plus d’un qui pense qu’avoir une peau blanche ou assimilée au blanc est un signe de beauté et de civilisation.

Cas de la RDC

Kinshasa étant le miroir de la RDC, tout ce qui est copié en mal ou en bien dans toutes les provinces trouve son début d’exécution à Kinshasa la capitale. Les asiatiques sont généralement des commerçants mais surtout des observateurs sociaux. Ils adaptent leurs stratégies commerciales à la culture du milieu. Ceux d’entre eux qui ont foulé les premiers le sol de ce pays l’ont si bien compris : le kinois attachait beaucoup d’importance à l’aspect extérieur de sa personne. La parure avait une grande attention dans le budget du kinois qui y cachait sa misère. C’est ainsi qu’il utilisait les savons et lotions à hydroquinone pour blanchir sa peau et se donner une meilleure allure auprès du public.

Avec la prolifération de ces produits sur le marché, beaucoup de congolais ont été finalement pris dans le piège. Des millions de gens sont devenus accrocs à l’hydroquinone au point où ils préfèrent même ne pas manger, mais présenter un visage coloré. Si au début, cela touchait essentiellement les vedettes (musiciens, joueurs de foot, acteurs de théâtre, etc.), l’usage s’est généralisé au point de s’étendre à une bonne partie de la population congolaise dont la couleur de la peau n’est connu que d’elle-même et de Dieu le père.

Il n’est pas rare de croiser sur nos rues ici bien à Kinshasa qu’à l’intérieur du pays, des hommes et femmes, des jeunes et vieux complétement déformés par l’hydroquinone. C’est généralement le visage qui est brûlé et qui n’a plus de forme. Une partie est noire et l’autre brune ou rouge. Parfois, c’est des visages complétement hideux et burinés au point d’effrayer les âmes sensibles. Ces victimes de l’hydroquinone n’aiment pas être fixées alors que le public n’a aucune responsabilité dans ce qui leur est arrivé. D’autres sont rouges de visage avec des pieds complétement noirs ou vice-versa. Tous les avertissements donnés aussi bien par les médecins que les hommes de Dieu n’ont rien produit. Les cancers issus de ces usages sont présents tout autour de nous mais convainquent difficilement les "apôtres de la beauté" qui ne jurent que par ces produits éclaircissants.

Une question culturelle

Les psychanalystes ainsi que les psychologues analysent à leur façon cet attachement à l’hydroquinone. L’utilisateur, sans le savoir, s’accroche à une identité qui n’est pas la sienne, mais à laquelle il veut s’identifier. Un complexe d’infériorité qui fait croire à cet usager qu’il y a lieu de paraitre bruni devant le monde pour être apprécié ou considéré. Ceux qui avancent en études réalisent que c’est une honte grave que de changer sa peau pour ressembler à une personne. La vraie personnalité c’est de demeurer soi-même. Etre noir et fier est une valeur que l’on ne saurait brader pour rien au monde. Plusieurs conférences et symposiums ont été tenus ici au pays pour exhorter toute la population à se méfier des produits éclaircissants qui laissent des conséquences irréparables. Le "tshioko" est une pratique culturelle de bas étage. Les femmes particulièrement liées à cette pratique doivent écouter les médecins ainsi que leurs pasteurs qui conseillent l’originalité dont il faut se prévaloir, aussi bien en vivant au pays qu’à l’étranger.

La peau et la dépigmentation : l’usage des produits éclaircissants, un véritable problème de société

De nombreuses femmes africaines utilisent des produits cosmétiques avec des effets éclaircissants. Aujourd’hui, bon nombre d’hommes en font également usage. Abraham Lincoln disait : «  Ce n’est pas la couleur de la peau qui détermine le destin de l’homme… ».

Les observateurs constatent que cette pratique de dépigmentation entre à la mode en raison de la beauté. Aujourd’hui à Kinshasa comme à Lubumbashi, cette pratique n’épargne personne et ne tient plus compte de l’âge ni du sexe. Elle est aussi observée chez des enfants de moins de 15 ans et des personnes adultes.

Une étude a été menée par le chercheur Denis Mwamba Kongolo de l’Université de Lubumbashi en 2012, sur la « Problématique et conséquence de l’emploi des produits cosmétiques ».  Elle a démontré les effets indésirables cutanés observés dans plus d’un pays et qui sont nombreux et méritent qu’on y attire l’attention

L’utilisation des produits éclaircissants représente un véritable phénomène de société depuis de nombreuses années. Apparu dans les années 60 aux États-Unis avec la découverte fortuite du pouvoir dépigmentant de l’hydroquinone par les travailleurs noirs de l’industrie du caoutchouc, le blanchiment s’est rapidement répandu en Afrique noire. Cette situation dévastatrice touche presque toutes les races et tous les continents du monde. Elle existe également dans d’autres pays tels que le Zimbabwe, le Nigeria, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Malawi, le Kenya, la Tanzanie… De plus, il semblerait que certains pays d’Asie soient également concernés tels que le Viêt-Nam, la Malaisie. Par ailleurs, en RD Congo, une étude menée par une ONG « femme et famille » estime qu’environ 90% des femmes en milieu urbain utilisent des produits cosmétiques au mépris du danger pour leur santé, renseigne la source. En plus, l’hydroquinone se présente dans toutes les catégories de produits cosmétiques éclaircissants et qui est en première position pour le résultat de blanchissement de la peau. Le consommateur peut légitimement être trompé, notamment au vu de la très grande ressemblance de certaines copies, d’allégations erronées sur l’emballage, le plus souvent la vraie composition n’est pas écrite sur les produits illicites ainsi que l’argumentation de vente utilisée par la plupart des vendeurs. Or, les risques d’achats des produits cosmétiques ne respectent pas la directive cosmétique, sont réels, ces produits échappent par hypothèse à tout contrôle de sécurité.

Leur fabrication peut être réalisée par une main d’œuvre non qualifiée, sans aucun respect des règles d’hygiène les plus élémentaires, à l’aide d’ingrédients de médiocre qualité, voire interdits par la réglementation et leur distribution assurée de manière clandestine.

Effets indésirables

L’utilisation de ces produits présente donc de sérieux risques pour la santé et la sécurité du consommateur ; parmi ces risques, notons ceux de brûlures, de poussée d’acnés, de diabète, hypertension, aucun test dermatologique n’étant effectué et les informations figurant sur le packaging pouvant être fausses.

Une ONG a déjà organisé une conférence-débat à l’intention de jeunes de la ville de Kisangani. C’était pour les sensibiliser sur l’usage abusif de produits éclaircissants de la peau.

Les experts ont tablé  sur le thème : «  Les inconvénients de l’usage abusif de produits éclaircissants sur la peau », à l’intention de jeunes de la ville de Kisangani, que les produits éclaircissants ont de nombreuses conséquences néfastes sur la peau des utilisateurs.

Il s’agit entre autres, au minimum, d’une irritation de la peau sous forme de démangeaison ou brûlure, et au maximum, de lésions cancéreuses : apparition de lésions noires sur la peau et apparition de l’épaississement de la peau. Il a cité également le vieillissement précoce de la peau et autres maladies qui peuvent aller jusqu’à l’atteinte du mental, par exemple la névrose. Deux raisons profondes incitent les gens à l’utilisation abusif de produits éclaircissants, à savoir les spots publicitaires au niveau des médias ainsi de commérages entre les personnes qui utilisent ces produits.

L’orateur du jour a, enfin appelé à l’éducation des enfants dès le jeune âge, afin que ceux-ci puissent croître dans le milieu où les parents les plus âgés ne se mettent pas à corriger ce que Dieu a créé, a-t-il martelé. Autrement dit, il faut le respect de la peau et de la création avant d’exhorter les autorités politico administratives à redoubler d’efforts pour que la recherche de l’intérêt commercial ne puisse pas prendre le dessus sur le respect de la création.

 

Simon Kabamba
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