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Infos congo - Actualités Congo - 08 Mars 2024
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"Les droits des femmes ont plus progressé ces cinquante dernières années qu'en 2 000 ans d'histoire"

2017-03-08
08.03.2017
Femme
2017-03-08
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A l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, franceinfo a interrogé Michèle Idels, co-présidente de l'Alliance des femmes pour la démocratie et militante du Mouvement de libération des femmes.

Légalisation de la pilule, droit à l'avortement, lois sur la parité, les violences faites aux femmes ou le délit d'entrave à l'IVG... En France, la situation des femmes a énormément évolué depuis la fin des années 1960. Mais quels combats restent à mener ? A l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, mercredi 8 mars, franceinfo a interrogé Michèle Idels, co-présidente de l'Alliance des femmes pour la démocratie et militante du Mouvement de libération des femmes (MLF).

Franceinfo : Quelles ont été les plus grandes avancées en matière de droit des femmes depuis Mai 68 ?

Michèle Idels : Lorsque la loi Neuwirth sur la légalisation de la contraception a été adoptée, en 1967, la France était totalement patriarcale. Les femmes n’avaient le droit de travailler et d’ouvrir un compte sans l’autorisation de leur mari que depuis trois ans. Mais elles étaient encore totalement dépendantes et assujetties au chef de famille. Les violences faites aux femmes, et notamment les violences conjugales, n’existaient pour ainsi dire pas, car le mari avait toute autorité. C’était la préhistoire des femmes !

Mais, depuis 50 ans, nous sommes entrés dans une nouvelle ère de liberté et de libération des femmes. A partir des années 1967-1968, les lycéennes sont devenues aussi nombreuses que les lycéens à passer le bac. Les filles ont de plus en plus souvent entamé des études supérieures. Aujourd’hui, elles réussissent mieux à l’école que les garçons.

Elles ont également obtenu la maîtrise de leur fécondité, grâce aux acquis considérables que sont la légalisation de la contraception et, bien sûr, le droit à l’avortement, adopté en 1974. Le MLF s’est mobilisé sur la question de l’IVG car il s’agit non seulement de pouvoir dire non à une grossesse non-désirée, mais aussi de pouvoir dire oui et de sortir de la maternité esclave. Jusque-là, les femmes étaient contraintes de faire des enfants. Elles ont pu, grâce à ces mesures, décider de travailler mais aussi d’être mères lorsqu’elles le souhaitaient.

L’ONU a également fourni un important travail à partir des années 1975 pour souligner la nécessité de la parité. Les statistiques des Nations unies ont montré que les femmes produisaient les deux tiers des richesses de la planète, mais qu’elles ne recevaient que 10% des revenus mondiaux. Cela a prouvé que pour sortir de la pauvreté, pour aller vers plus de démocratie, il fallait permettre "l’empowerment", soit l’accès des femmes au pouvoir de décision. La loi sur la parité, adoptée en France en 2000, a ainsi reconnu que les femmes étaient des citoyennes à part entière.

Quels sont les combats qui restent à mener en matière de droits des femmes ?

Les droits des femmes ont plus progressé ces cinquante dernières années qu’en 2 000 ans d’histoire. Certains pensent donc que, dans les pays occidentaux, l’égalité en droit des hommes et des femmes est réalisée. Mais elle n’est pourtant pas effective ! Les femmes sont, par exemple, sous-représentées dans les médias. Les inégalités salariales, les difficultés d’accès aux financements pour les entrepreneures, le manque de formation, les entraves à l'obtention d'un temps partiel sont autant de problématiques qui persistent.

Contrairement à ce que certains affirment, il n’y a pas moins de violences contre les femmes, il y en a plus ! Les agressions sexuelles sont nombreuses, le harcèlement de rue commun, le sexisme omniprésent. Et ce malgré l'action du gouvernement. La différence, c’est que les femmes sont désormais en colère et refusent ces violences. La jeune génération a conscience de ses droits. Ces femmes de 18, 20 ou 25 ans font tout leur possible pour éviter que la société ne régresse. Elles n’ont donc pas nécessairement besoin de plus de protection, mais de plus de reconnaissance.

Le MLF a d'ailleurs réclamé dès 1982 que la Journée des droits des femmes soit officialisée en France. Le Front populaire a fait du 1er-Mai la journée de reconnaissance des travailleurs. Nous proposions que le 8 mars devienne un jour férié pour la reconnaissance des femmes, qui sont trois fois travailleuses : elles s'occupent des enfants, des tâches domestiques et ont un métier. Nous n’avons pas obtenu que ce jour soit chômé, mais cette date est désormais l'occasion de faire le point sur la situation des femmes et sur leurs luttes.

Certains droits des femmes considérés comme acquis sont pourtant remis en cause aujourd'hui, dans des pays comme la Pologne ou les Etats-Unis. Comment expliquez-vous ce phénomène ?

Comme le disait Antoinette Fouque, la libération des femmes est une révolution anthropologique. Les grands monothéismes affirment que l’homme a créé la femme, comme Eve qui est née d’une côte d’Adam. Mais c’est bien la femme qui donne la vie à l’homme. L’entrée des femmes dans l’histoire, l’affirmation de leurs droits crée donc une blessure narcissique chez les hommes.

Antoinette Fouque prédisait que cela mènerait à une contre-révolution sanglante, qui se manifesterait par une protestation virile, une restauration du phallocentrisme. Trois ans après sa mort, on ne peut que constater à quel point elle avait raison. Le droit à l’avortement a été menacé ou remis en cause en Espagne, en Pologne et aux Etats-Unis. La Russie a dépénalisé les violences conjugales. La Turquie a même essayé d'adopter un texte [qui aurait permis aux auteurs d'agressions sexuelles sur mineures d'échapper à la condamnation, en épousant leurs victimes].

Mais, à chaque fois, les femmes résistent. Elles ont lutté pour préserver le droit à l’avortement en Espagne. Elles ont été les premières à manifester contre Donald Trump aux Etats-Unis. Si je devais donner un conseil aux femmes d’aujourd’hui, ce serait d’ailleurs de continuer à ne rien lâcher de leur désir de libération. Carrière, création, enfants… Elles peuvent réaliser tout ce qu’elles veulent. Qu’elles continuent à mener tous ces projets et ces combats de front.


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