Kikwit : les "Wewas" s’insurgent contre les "tracasseries administratives".

Les taximen de la ville de Kikwit, principalement les taxi-motos communément appelés "Wewas" sont en colère. Ils s’insurgent contre ce qu’ils appellent "tracasseries administratives" dont ils sont victimes. Pour manifester leur colère, ils ont été sur la rue mardi 23 mai 2017, les uns torses nues, les autres, rameaux en mains ou attachés aux motos qui klaxonnent. Ce mouvement a créé des perturbations de la circulation.

Face à cette situation la police est intervenue, a lancé des "gaz lacrymogène". L’intervention de la police a permis de maitriser l’évènement. Selon les manifestants, il y a plusieurs documents administratifs qui constituent des tracasseries : « Nous achetons une moto à plus ou moins 1000 dollars. Mais lors de l’exploitation via des services de taxi, nous sommes en face de plusieurs taxes, une dizaine au total. Tantôt ce sont des vignettes, tantôt la Sonas, tantôt le service de transport, etc. Nous travaillons à perte. », regrette un manifestant qui a requis l’anonymat.

De son côté, Steve Amanako, un autre manifestant, a aussi des larmes aux yeux : « Je regrette beaucoup face à ce que nos autorités font. Moi, j’ai pratiquement tous les documents : l’assurance, l’autorisation de transport, contrôle technique obligatoire, plaque d’immatriculation…  Hier ma moto était saisie. Je me suis plaint auprès du Chef du service urbain de transport, car, selon lui, il n y a pas de note de perception et le numéro délivré par la mairie. Ma plainte n’a pas eu de succès. Je me demande finalement combien des documents ma mototaxi doit avoir ?  Ce sont des tracasseries administratives. »

Ce qui a alimenté le courroux des moto-taxis ce sont des opérations des bouclages depuis lundi 22 mai dernier dans cette ville, bouclage qui, selon les autorités urbaines, doit obliger les "Wewas" d’être en règle.

Contacté à ce sujet, le maire adjoint de Kikwit, Jean-Claude Mungala, affirme que toutes les taxes sont légales : « Il n’y a aucune taxe perçue qui soit hors la loi. Toutes les taxes sont donc légales. Notez bien : dans notre nomenclature nous avons 51 taxes. Mais jusqu’ici il n’y a que 14 qui sont perçues. Cela veut dire qu’il y a une très grande difficulté dans la perception des taxes. Les taxes sont parmi les devoirs des citoyens. Nous avons fait pratiquement deux ans sans percevoir une seule taxe. Comment allons-nous diriger la ville avec ce comportement ? Les opérations de bouclage reprendront mardi de la semaine prochaine. », a-t-il martelé.