Kinshasa : la hausse de prix du carburant provoque la spéculation du coût de transport en commun

Les conducteurs des transports en commun et des véhicules personnels à Kinshasa ont eu la désagréable surprise de constater une augmentation du prix du carburant hier, jeudi 8 juin. Le prix d’un litre de carburant est passé de 1650 à 1730, voire à 1750 francs congolais dans les stations d’essence. Cette tendance haussière a été à la base de la spéculation des prix des transports sur certains tronçons de la mégapole congolaise hier dans la matinée.

Selon certains pétroliers rencontrés hier, jeudi 8 juin 2017 à Kinshasa, cette hausse de prix du carburant est due à l’instabilité du taux de change observée actuellement sur le marché monétaire congolais.

"Pour s’approvisionner en produits pétroliers, nous les achetons en devises étrangères. Tandis que nous les vendons essentiellement en francs congolais. Ce qui nous fait perdre beaucoup d’argent rien qu’en cherchant à trouver des devises", a indiqué le gérant d’une station service à la place Sainte-Thérèse, dans la commune de N’djili.

Troublés par cette tendance haussière du prix du carburant, la plupart des conducteurs des transports en commun se sont hasardé à augmenter le prix du transport sur certains tronçons hier au début de la journée. C’est le cas du trafic Kimbanseke cimetière-Kingasani. Initialement négocié à 400 FC, la course sur ce tronçon a coûté 500 FC dans la matinée.

SPECULATION DES PRIX DE TRANSPORT

"Nous n’avons pas de choix. Le montant qui m’a été remis par le patron pour acheter 25 litres de carburant, ne me le permet pas. Je ne peux qu’augmenter de l’ordre de 100 FC le prix de transport pour compenser ce déficit", s’est plaint un conducteur.

Le même constat a été fait sur plusieurs routes secondaires de Kinshasa où les chauffeurs ont convenu d’augmenter le prix du transport de l’ordre de 100 FC. Les autres, par contre, se sont décidés de déserter la chaussée.

"Nous nous sommes concertés ce matin et avons décidé d’augmenter de l’ordre de 80 FC, le prix du transport, afin de nous permettre de bien faire face à la hausse du prix du carburant", a confié un chauffeur desservant la route de Mbala-Mbala, dans la commune de Mont-Ngafula.

Les responsables de l’Association des chauffeurs du Congo (ACCO), rencontrés hier au Rond-point Ngaba, reconnaissent que cette augmentation du prix du carburant de l’ordre de 80 FC, ne peut pas, d’emblée, influencer l’augmentation du prix de transport. 

Ils ont invité les chauffeurs à la retenue. "Nous demandons à tous les chauffeurs de ne pas se permettre d’augmenter le prix de la course à dessein. Nous sommes conscients, qu’ils sont les premiers à pâtir de cette décision. Nous allons discuter avec les autorités et nous leur communiquerons les mesures qui seront prises à l’issue de ces pourparlers", a indiqué l’un des cadres de l’ACCO.

Se confiant à Radio Okapi, le vice-président de la plateforme regroupant les sociétés pétrolières privées du Congo, Emery Mbatshi Bope, a précisé que cette augmentation est de l’ordre de 80 francs congolais par litre d’essence, de gasoil et de pétrole. Et elle ne peut pas avoir une influence sur le prix du transport.