Kikwit : le nombre des déplacés du Kasaï accroît et les autorités lancent un S.O.S.

La problématique des déplacés qui fuient l’insécurité dans le grand Kasaï pour se réfugier à Kikwit, province du Kwilu dans le sud-ouest de la République démocratique (RDC) continue à faire couler beaucoup d’encre dans cette ville de plus d’un million d’habitants.Le nombre de ces  déplacésidentifiés et enregistrés accroît régulièrement. Leurs conditions de vie demeurent toujours précaires.

Si en mai dernier ces déplacés identifiés dans le commune de Kazamba étaient de 511, la situation n’est plus la même. « Actuellement dans le site de Kazamba, le nombre des déplacés que nous recevons vient d’augmenter. Jusqu’à la première semaine de ce mois de juin 2017 ils sont déjà 797. Parmi eux 162 enfants de zéro  à quatre ans dont 75 garçonnets et 87 fillettes ; 219 enfants de cinq à 11 ans dont 90 garçons et 129 filles ; 201 enfant de 12 à 17 ans dont 97 garçons et 104 filles ; 202 adultes de 18 jusqu’à 59 ans dont 88 hommes et 114 femmes ; les restes sont les gens de plus de 60 ans», déclare Suzane Kuzatuka, bourgmestre de la commune de Kazamba qui gère le site du même nom.

Kuzatuka  ajoute que deux déplacés viennent de mourir faute des soins appropriés. «Il n’y a pas d’argent pour hospitaliser tous les malades. Quant à la restauration, c’est pire. Malgré l’apport de l’ONG ADESSE  (Association pour le développement social et la sauvegarde de l’environnement), cela ne suffit pas», dit-elle.

Il y a deux autres sites où ces déplaces sont accueillis et recensés  et hébergés. Il s’agit du site de Kanzombi et du site de Kimpwanza.

«Chez nous, nous avions commencé à les accueillir depuis le mois de mars 2017. Jusqu’au 31 mai ils sont 706 déplacés déjà enregistrés, dont 101 hommes, 202 femmes et 403 enfants de 0 à 17 ans.  Parmi tous ceux-ci il y a 20 femmes enceintes, 25 malades dont neuf hospitalisés à l’hôpital secondaire de Kanzombi. Personne d’autre ne vole à notre secours à part l’ONG ADESSE. Ces gens n’ont pas d’habits et manquent de tout. Mon secrétaire détient la liste de ceux que nous venons d’enregistrer pendant le mois de juin. Ces nouveaux sont plus de 200», affirme Kafuti Musinga, infirmière à l’hôpital secondaire de Kanzombi dans la commune de Lukemi et responsable de ce site de Kanzombi.

De son côté, maman Passy Kiyungu, responsable du nouveau site de Kimpwanza toujours dans la commune de Lukemi, est inquiète : «Ce site vient d’être créé il y a juste une semaine. Nous venons déjà d’enregistrer 350 déplacés  dont 280 enfants, 120 femmes et 20 hommes. Parmi ces déplacés il y a 200 malades sans traitement approprié», indique-t-elle.

Face à cette situation, deux autorités politico-administratives lancent un S.O.S. «La situation est sérieuse. Nos compatriotes souffrent. Que les structures caritatives ou des âmes de bonne volonté puissent voler au secours de ces déplacés. Leurs dons, en nature ou en espèce, doivent être déposés auprès de la  Caritas du diocèse de Kikwit, car cette structure est dans le ‘’Comité de crise’’  mis en place à ce sujet», déclare Claude Mungala, maire adjoint de la ville de Kikwit.

De son côté, la bourgmestre de la commune de Kazamba pense aux  organismes humanitaires : «Je lance un cri d’alarme à l’endroit aux organisations humanitaires comme le PAM, OCHA et consorts pour aider ces compatriotes en difficultés» !