Afrique
Le président des Etats-Unis Donald Trump a prolongé de trois mois la période probatoire décidée par son prédécesseur Barack Obama avant une éventuelle levée totale des sanctions économiques frappant le Soudan, a annoncé mardi soir 11 juillet 2017 le département d'Etat.
Dans les derniers jours de sa présidence, le 13 janvier dernier, M. Obama avait levé certaines sanctions frappant Khartoum depuis 20 ans, mais avec une période probatoire de six mois avant une possible suppression complète de ces mesures punitives.
Cette période s'achevait mercredi 12 juillet.
Par un décret présidentiel, M. Trump a prolongé cette période de trois mois supplémentaires, soit jusqu'au 12 octobre, a indiqué dans un communiqué la porte-parole de la diplomatie américaine Heather Nauert.
Les sanctions seront définitivement "révoquées si le gouvernement soudanais poursuit ses actions positives, notamment le maintien d'une cessation des hostilités dans des zones de conflits au Soudan, l'amélioration de l'accès humanitaire au Soudan et le maintien de sa coopération avec les Etats-Unis pour traiter les conflits régionaux et la menace du terrorisme", a-t-elle fait valoir.
"Tout en reconnaissant que le gouvernement du Soudan a fait des progrès importants dans beaucoup de secteurs, l'administration [américaine] a décidé qu'elle avait besoin de plus de temps pour cette période probatoire", a encore expliqué Mme Nauert.
Les sanctions économiques contre le Soudan avaient été imposées en 1997 pour son soutien présumé aux islamistes dont le chef d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden, tué dans un raid américain au Pakistan en mai 2011.
Washington a à l'égard de Khartoum des exigences en cinq points : la fin du soutien aux groupes rebelles au Soudan du Sud -pays devenu indépendant en juillet 2011, sous les auspices des Etats-Unis- la fin des hostilités dans les provinces du Darfour, du Nil-Bleu et du Kordofan-Sud et une coopération avec le renseignement américain contre le terrorisme.
Donald Trump avait jusqu'à mercredi trois choix à sa disposition : lever définitivement les sanctions, prolonger la période probatoire ou faire machine arrière en rétablissant complètement l'embargo.
Justement, le chef de la diplomatie soudanaise Ibrahim Ghandour avait prévenu lundi soir qu'un maintien de l'embargo était "inacceptable" et que son pays ne s'attendait "pas à autre chose qu'à la levée des sanctions".
"Une autre décision serait illogique et inacceptable", avait insisté le ministre, avertissant que son pays pourrait retomber dans "la guerre".
Même si les relations américano-soudanaises se sont bien améliorées, le département d'Etat maintient Khartoum depuis 1993 sur sa liste noire des "Etats soutenant le terrorisme", au même titre que l'Iran et la Syrie.
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