Session de septembre : Aubin Minaku juge les attentes de la population « pressantes »

Le président de l’Assemblée nationale estime que l’heure est grave. Dans son discours d’ouverture de la session de septembre, Aubin Minaku a fait savoir que les préoccupations et les attentes économiques et sociales de la population sont sérieusement pressantes.

« Il est évident que la crise économique actuelle impacte fortement sur le vécu quotidien des Congolais. C’est pourquoi, dis-je, il ne faudrait pas que l’Assemblée nationale et le gouvernement apparaissent comme étant en décalage avec ce que nombre de nos concitoyens considèrent comme prioritaire, voire urgent, à savoir le social. Il est clair qu’actuellement, l’économie congolaise connaît de sérieuses difficultés et fonctionne, je l’ai dit, dans un contexte de crise de plus en plus aiguë. Aussi, voudrais-je rappeler que les signes de cette situation remontent au deuxième semestre de l’exercice 2015 et se sont prolongés dans le temps, en affectant gravement les matières premières d’exportation qui constituent les principales sources des recettes budgétaires dans notre pays », a-t-il expliqué.

Et de s’interroger : « Pourquoi, contre toute attente, nous nous sommes retrouvés dans une situation de profonde précarité au moment où le pays devait bénéficier des retombées d’une croissance proche de 10% enregistrée durant trois exercices d’affilée ? Pourquoi la persistance de la crise, en dépit de la remontée des cours des matières premières qui demeure apparemment sans impact sur les recettes publiques ? Quels sont les facteurs ayant justifié la stabilité d’antan ? »

Les contraintes qui maintiennent au rouge l’économie nationale n’ont pas été oubliées. Le speaker de la chambre basse a fait allusion à la non diversification de l’économie qui, selon lui, demeure une des causes principales de l’étroitesse de la base imposable et de la persistance du chômage des masses. Il a également évoqué les mesures d’urgence prises, il y a peu et qui ne font pas jusque là, l’objet d’un suivi optimal et rigoureux de janvier 2016 à ce jour.

Aubin Minaku a fustigé les pesanteurs du système fiscal en général et l’imperfection de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) en particulier. Ceux-ci ont réduit, selon lui, les capacités des régies financières dans la mobilisation des recettes.

Il a stigmatisé le fossé entre la fiscalité et le climat des affaires ainsi que les droits et garanties des contribuables.

La corruption, l’évasion fiscale ainsi que le détournement des fonds publics ont été listés parmi les causes de la crise et de la baisse des recettes publiques. Sur cette liste, Aubin Minaku a ajouté entre autres l’application complaisante et/ou partielle de différents textes des lois et réglementaires qui régissent les secteurs économiques et financiers du pays.

La représentation a pris l’engagement de contribuer à juguler la crise. Pour ce faire, ils promettent de traiter avec diligence tous les projets de lois à caractère économique et financier déposé à l’Assemblée nationale durant la session de septembre 2017.

Ce qui, selon les députés, permettra au gouvernement de disposer de textes des lois nécessaires à l’accomplissement de ses objectifs socioéconomiques et à l’accroissement des recettes publiques. Allusion faite au Code minier, aux textes relatifs au partenariat public-privé, à la concurrence et aux prix.