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Infos congo - Actualités Congo - 08 Mars 2024
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Kwilu : le maire de Kikwit lance de nouveau un SOS pour voler au secours des déplacés de Kasaï

2017-09-18
18.09.2017 , Kikwit, Kwilu
2017-09-18
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http://www.mediacongo.net/dpics/filesmanager/actualite/2017-actu/09-septembre/18-24/mutangu_leonard_maire_kikwit_17_0002.JPG Kikwit, Kwilu-

Léonard Mutangu, maire de Kikwit

Plus de 10.000 Congolais qui ont fui l’insécurité suite au phénomène Kamwena Nsapu au Kasaï au centre de la République démocratique du Congo (RDC) vivent toujours dans des conditions inhumaines et précaires à Kikwit dans le sud-ouest du pays. Malgré l’intervention de quelques humanitaires, la situation est quasiment critique. La société civile et les activistes des droits humains s’indignent. D’où un nouveau cri d’alarme de l’autorité urbaine.

Pour le maire de Kikwit, la situation est critique et il y a un danger. « Il y a effectivement un danger dans la mesure où nos frères et sœurs qui ont fui l’insécurité dans le Kasaï sont en train de souffrir. Jusque là il n’y a pas une assistance consistante. Il n’y a que des actions sporadiques. A par l’ONG ADSSE (Association pour le développement social et la sauvegarde de l’environnement) et la Croix rouge qui ont pris en charge leurs alimentations depuis un certain temps, il n’y a plus rien. Ces aides seront limitées aussi. C’est pourquoi je lance de nouveau un SOS afin que des partenaires, tant nationaux qu’internationaux puissent voler au secours de ces déplacés de façon durable », déclare-t-il.

Léonard Mutangu affirme également que le gouvernement central de la République démocratique du Congo (RDC) n’a pas encore réagi face à cette situation à Kikwit. « Nous nous battons nous-mêmes avec l’aide de quelques partenaires. Nous croyons que cette aide ne va pas durer dans le temps ».

Mutangu affirme également que malgré une paix précaire que connaît l’espace Kasaï à l’heure actuelle, plusieurs déplacés ne sont pas prêts à y retourner : « Ils ont encore à l’esprit le traumatisme qu’ils ont vécu. Ils ont vu la mort en face. Ils ont aussi vu leurs frères, sœurs, épouses ou époux être décapités. Ce traumatisme et leurs situations critiques risquent de durer. Il y a donc nécessité de secours », martèle-t-il.

Richard Kawaya, environ 40 ans d’âge, a des jambes brûlées. Il marche difficilement. « Lorsque j’étais devant les miliciens, ils m’ont demandé de choisir entre mourir décapité et brûler les jambes. J’ai choisi qu’on me brûle les jambes pourvu que je sois en vie. C’est pourquoi ils m’on brulé par le feu à l’aide des bois de chauffage.  J’étais creuseur des diamants, mais maintenant je souffre. Les amis ici et moi nous n’avons pas d’aides consistantes. Nous n’avons pas de famille ici. Je dors dans une famille d’accueil », raconte-t-il.
Chantal Watusila, 42 ans, est au site de Kanzombi qui héberge plus de 3 000 déplacés. Ce site est difficile d’accès par véhicule. Se rappelant son mari décapité à Kasanzo toujours au Kasai, elle a des larmes aux yeux.

« Ils ont tué mon mari en ma présence. C’est pourquoi j’ai fui. Je n’ai ni argent, ni habit. Beaucoup de gens sont morts en cours de route. C’est grâce à la maman Kafuti Musinga, chef de ce site de Kanzombi, que nous vivons. Faute de place, nous dormons dehors, d’autres dans des familles d’accueil, d’autres encore dans des églises », témoigne-t-elle.

Reprenant la parole, le maire de Kikwit a également fait savoir qu’il y a cinq centres hospitaliers qui ont été choisis par la CUU pour soigner les déplacés malades. « Il y a une dette de 5.000.000 des Francs congolais [3.300 dollars] pour des soins déjà administrés. Ces centres risquent de tomber en faillite. Les médicaments ne sont pas suffisants », dit-il.

« Il y a des problèmes d’infections hautes et d’infections basses. Il y a aussi le problème de kwashiorkor, de diabète, de tuberculose, de grossesses, des vers intestinaux, etc. Mais nous sommes dépourvus des moyens financiers pour une meilleure prise en charge des déplacés malades », indique le Dr Jean-Paul Namwisi, un des médecins traitants des déplacés.

Suzane Kuzatuka, bourgmestre de la commune de Kazamba, chargée d’accueil et de sensibilisation à la Commission urbaine des urgences (CUU), une structure mise en place pour secourir les déplacés, est la première à recevoir et à héberger ces déplacés.

« Le mouvement vers Kikwit avait commencé au mois de février 2017. J’avais reçu des familles et des pasteurs que j’ai aidés à atteindre Kinshasa, la capitale de la RDC et d’autres coins de la province du Kwilu. Mais au mois d’avril et de mai il y a eu pléthore. Et les déplacés continuent toujours à venir. C’est grâce aux journalistes des droits humains que l’information est allée loin et qu’il y a quelques aides qui arrivent, bien qu’insuffisantes », déclare-t-elle.

« Le nombre de déplacés internes en République démocratique du Congo [RDC] a doublé en six mois, de deux à quatre millions à la suite notamment des violences dans le Kasaï et des conflits entre Pygmées et Bantous dans le sud-est », a déclaré samedi dernier Okoth-Obbo, le numéro 2 du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR).
« Par ailleurs, quelque 33.000 Congolais se sont réfugiés en Angola pour fuir des violences. Les conditions aujourd’hui au Kasaï sont telles qu’on ne peut pas encourager ou promouvoir le retour des refugiés », a-t-il indiqué.

Les violences dans le Kasaï a causé la mort de plus de 3 000 personnes et deux experts de l’ONU, Michael Sharp et Zaida Catalan, selon la Conférence épiscopale nationale du Congo.

Quant à lui, maître Davin Nzwanga, juriste à Kikwit et activiste des droits humains au sein de Amis de Nelson Mandela, une ONG de défense et de la promotion des droits de l’Homme en RDC, ne mâche pas ses mots : « Les miliciens de Kamwena Nsapu ont commis des infractions de torture, d’assassinat, de viol sur les femmes. Ils doivent répondre de leurs actes devant la justice. »

« Tous les déplacés ont droit à une vie décente, droit à l’intégrité physique, droit à la nourriture, etc. car la vie de l’homme est sacrée. La Constitution du pays et la Déclaration universelle des droits de l’Homme garantissent tous ces droits », ajoute-t-il.

Badylon Kawanda Bakiman / Correspondant
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