Monde
L'Union européenne a mis en garde ce lundi 13 novembre contre toute « interférence extérieure » au Liban, déstabilisé par l'annonce surprise il y a dix jours de la démission du Premier ministre Saad Hariri dans un contexte de regain de tensions entre l'Arabie saoudite et l'Iran.
Par la voix de sa Haute représentante Federica Mogherini, l'UE a demandé ce lundi qu'il n'y ait « aucune interférence extérieure » au Liban. « Nous jugeons qu'il est essentiel d'éviter d'importer au Liban des conflits régionaux, des dynamiques régionales, des tensions régionales qui doivent rester en dehors du pays », a martelé la chef de la diplomatie européenne.
Cette déclaration intervient neuf jours après la démission surprise du Premier ministre libanais Saad Hariri annoncée depuis Riyad, que beaucoup interprètent comme un nouvel épisode de la guerre froide entre l'Arabie saoudite et l'Iran.
Plus tôt dans la journée, les ministres allemand et français des Affaires étrangères ont insisté sur la nécessité d'une « non-ingérence » au Liban. S'inquiétant du risque de nouvelles confrontations politiques, voire militaires, Sigmar Gabriel a appelé à un retour à Beyrouth du Premier ministre Saad Hariri, une réconciliation dans le pays et à empêcher « une influence de l'extérieur ». Le Liban « ne doit pas devenir un jouet de (...) la Syrie, de l'Arabie saoudite ou d'autres », a-t-il poursuivi.
La France inquiète
« Pour qu'il y ait une solution politique au Liban, il faut que chacun des responsables politiques ait évidemment sa totale liberté de mouvement et que la non-ingérence soit un principe de base », a estimé Jean-Yves Le Drian. Car la France est inquiète, a-t-il dit. Elle qui a toujours eu des relations privilégiées avec le pays du cèdre suit avec attention ce qu'il s'y passe.
« Nous sommes soucieux de sa stabilité, nous sommes soucieux de son intégrité, nous sommes soucieux de la non-ingérence et nous sommes soucieux de la Constitution libanaise », a répété le chef de la diplomatie française.
De son côté, l'Elysée a salué une « certaine détente » après que Saad Hariri a assuré hier dans un entretien télévisé qu'il rentrerait prochainement au Liban, sans toutefois préciser quand. « Nous restons très vigilants. Nous allons voir ce qu'il va vraiment se passer dans les jours qui viennent et continuerons à prendre les initiatives auxquelles nous pensons pour un avenir proche, notamment en lien avec le secrétaire général des Nations unies », a cependant prévenu la présidence française.
Emmanuel Macron s'est entretenu dimanche par téléphone avec le secrétaire général de l'ONU António Guterres pour discuter de ces « initiatives ». Les deux hommes ont convenu de faire le point mercredi 15 novembre en marge du sommet de Bonn consacré à la COP 23. Avant cela, le chef de l'Etat français doit recevoir ce mardi le ministre libanais des Affaires étrangères, dépêché à Paris par le président Michel Aoun.
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La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a jugé «essentiel» ne pas importer des conflits régionaux au Liban.