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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 05 mars 2024
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Les Etats-Unis abrogent la neutralité du Net

2017-12-15
15.12.2017
2017-12-15
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La Commission fédérale des communications américaine (FCC) a décidé jeudi 14 décembre 2017 de mettre un terme à la neutralité d'internet. La décision, majeure, fait d'ores et déjà polémique, même si elle était attendue. La neutralité du Net est en effet un des principes fondateurs du réseau.


Tous les matins, vous vous rendez sur le site internet de votre radio préférée pour consulter les dernières nouvelles du monde. Mais voilà, aujourd'hui, la page met un temps fou à charger. Au bout de cinq minutes d'attente, vous perdez patience et un petit message apparaît : « pourquoi ne pas payer votre abonnement un peu plus cher pour consulter ce site plus rapidement ? »

Ce n'est pas le site de la radio qui est en cause : c'est votre fournisseur d'accès.

Bienvenue dans un monde sans « neutralité du Net ». Un monde où internet a plusieurs vitesses : plus vous payez cher, plus ça va vite. A l'inverse, moins vous payez, moins les informations chargent rapidement.

Les fournisseurs d'accès en rêvaient. C'est un moyen pour eux de faire payer les services qui génèrent beaucoup de trafic, comme les vidéos en streaming, qui nécessitent des infrastructures de plus en plus lourdes et chères, qui sont à la charge des fournisseurs.

L'abandon de la neutralité du net peut également avoir d'autres effets. Un fournisseur d'accès à internet qui possède également un journal d'information, ça existe. Sans neutralité, rien ne l'empêchera de dégrader l'accès aux sites de ses concurrents. C'est un effet qui ne touche pas au porte-monnaie, mais est bien plus pernicieux.

Les Etats-Unis franchissent un pas

Avec cette décision, «nous restaurons la liberté d'internet»... (PHOTO AP)

 

Le président de la Commission fédérale des communications

Aux Etats-Unis, le principe d'un accès égalitaire à internet a été abrogé par 3 voix contre 2 ce jeudi 14 décembre par le président de la Commission fédérale des communications, Ajit Pai, nommé par Donald Trump. Selon lui, cette neutralité du net édictée par l'administration Obama en 2015 était un frein à l'investissement et à l'innovation.

Désormais, aux Etats-Unis les fournisseurs d'accès vont donc pouvoir moduler à leur guise la vitesse du débit internet de leurs abonnés, comme le demandent les géants du secteur depuis près de 10 ans. « Nous restaurons ainsi la liberté d'internet, assure le président de la commission. Nous aidons les consommateurs et la concurrence ». Ce vote a été salué par la Maison Blanche, dont la porte-parole, Sarah Sanders, a néanmoins assuré qu'elle « soutenait et soutiendrait toujours un internet libre et équitable ».

Le démocrate Mignon Clyburn, qui lui a voté contre, estime à l'inverse que le régulateur américain « donne les clés d'internet à une poignée de sociétés multi-milliardaires ». Ces dernières ont de leur côté fait valoir qu'internet a très bien fonctionné pendant les deux décennies qui ont précédé l'adoption du principe de neutralité en 2015, et assuré que les utilisateurs ne verraient aucune différence dans les services qui leur seront fournis.

Mais les défenseurs de la neutralité craignent un internet à deux vitesses où des sites web sans argent ne seraient plus visibles, au profit des sites qui paieraient plus. Ils s'inquiètent également de voir à terme des services comme la vidéo, les moteurs de recherche ou la téléphonie en ligne bloqués s'ils appartiennent à un concurrent du fournisseur d'accès.

« C'est un grand problème pour notre démocratie », s'inquiète Scott Wiener sur Twitter. Ce parlementaire démocrate de San Francisco promet d'entrer en rébellion en faisant passer une loi dès janvier pour préserver la neutralité du net en Californie.

«Cadeau de Noël»

La décision «va affecter les pauvres, les marginalisés, les Noirs, les femmes (qui) n'auront plus accès aux communication, à l'information», a affirmé l'artiste et réalisateur Damon Davis.

Juste après le vote, le procureur général de New York, Eric Schneiderman a annoncé son intention d'attaquer, avec d'autres États, la décision de la FCC, «coup dur porté aux consommateurs de (l'Etat) et à quiconque est attaché à un internet libre et ouvert». Selon lui, «la FCC vient d'offrir leur cadeau de Noël en avance aux géants des télécoms».

Le sénateur démocrate Ed Markey espère pour sa part qu'une action des parlementaires puisse annuler cette décision.

Les fournisseurs d'accès combattaient fermement la «neutralité du net», considérant que cette règle les assimile à des services publics et empêchent les investissements dans de nouveaux services comme les vidéo-conférences, la télé-médecine et les véhicules connectés qui ont besoin du haut débit.

Les gros FAI américains avaient d'autant plus d'intérêt à voir la fin de la «neutralité du net» qu'ils sont eux-mêmes créateurs de contenus et donc en concurrence avec des entreprises technologiques comme Netflix, Amazon ou Apple : ComCast possède par exemple NBCUniversal (chaînes télé et studios). AT&T cherche de son côté à racheter le groupe Time Warner (qui possède des studios mais aussi des chaînes comme CNN ou HBO).

Et si les FAI imposent des frais supplémentaires aux entreprises qui fournissent du contenu gourmand en bande passante - comme les films ou les séries - ces derniers pourraient alors décider de répercuter cette hausse des coûts sur les abonnements.

De leur côté, les FAI promettent de gérer leur réseau de façon ouverte et transparente tandis que la FCC assure que les plaintes éventuelles seront traitées par une autre agence, la Commission fédérale de la concurrence (FTC), spécialisée dans la protection des consommateurs et les règles anti-monopole.

«Il est illusoire de penser que ces entreprises ont pu dépenser des millions en lobbying (en faveur du projet de la FCC) sans qu'elles aient l'intention d'utiliser leur puissance sur le marché pour récupérer ces sommes auprès des clients», a réagi Ed Black, du lobby des géants technologiques comme Google ou Facebook (Computer & Communications Industry Association)

Le débat sur la «neutralité du net» concerne indirectement de nombreux autres pays qui fondent leurs législations internet sur le modèle américain.

La neutralité, c'est fini ?

Les grands opérateurs dont AT&T, Comcast et Verizon assurent que le fonctionnement d'Internet ne changera pas et qu'ils auront les mains libres pour investir dans de nouvelles technologies.

«Il y aurait beaucoup de résistance» en cas de blocage de contenus, estime Doug Brake, de la Fondation des technologies de l'Information et de l'Innovation, un centre de réflexion basé à Washington. Il cite la «pression sociale», alors que 83 % des Américains sont opposés à un changement de statut, selon un récent sondage, et la possibilité d'enquête des autorités anti-monopole qui pourrait aboutir au retour d'une neutralité stricte après un nouveau changement d'administration.

Mais les défenseurs de la neutralité craignent qu'une différenciation imposée par les opérateurs n'entraîne une hausse des coûts des gros utilisateurs de données comme Netflix ou d'autres services de vidéo en continu, qu'ils compenseraient ensuite en augmentant leurs abonnements.

Pour les jeunes entreprises technologiques, qui n'ont pas les ressources de Google ou de Facebook, la nouvelle directive est «une barrière à l'innovation et à la concurrence», estime Ferras Vinh, du Centre pour la démocratie et la technologie, qui défend la neutralité. «C'est un combat pour que la prochaine génération de jeunes pousses ait un espace pour innover et diffuser de nouvelles idées».

La FCC promet la «transparence» et assure que les plaintes seront traitées par une autre agence, la Commission fédérale de la concurrence (FTC), spécialisée dans la protection des consommateurs et les règles anti-monopole. Ses opposants assurent que la FTC n'a pas d'autorité légale pour gérer certains dossiers.

La nouvelle directive pourrait aussi être attaquée en justice.

La neutralité, c'est mondial ?

De nombreux pays basent leurs législations Internet sur le modèle américain. L'Union européenne a voté des directives, mais chaque État membre a sa propre régulation.

La situation américaine est unique, car ce sont des opérateurs privés qui créent et investissent dans leurs propres réseaux, alors qu'ailleurs, les infrastructures appartenant à un actuel ou ancien monopole sont partagées. «Cela va pousser les opérateurs à explorer de nouvelles voies pour être compétitifs dans un secteur où les coûts fixes sont élevés», estime Doug Brake.


RFI / AFP / MCN, via mediacongo.net
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