Société
La Société commerciale des Transports et des Ports (SCTP SA) traverse actuellement un moment de crise inédit. Et pour cause, des accumulations des arriérés de salaires dans le chef des travailleurs. Le Directeur Général, Daniel Mukoko Samba, qui passait pour un homme-miracle, lors de sa nomination à la tête de ce géant des transports, au mois de juillet 2017, n’est plus en odeur de sainteté avec ses administrés, qui comptent dix mois de non-paiement.
Dix mois d’arriérés de salaire, c’est une première dans l’histoire de l’ex. Onatra, confie-t-on dans les couloirs du bâtiment administratif de cette entreprise. La masse ouvrière en a marre de patienter et n’arrive plus à survivre. Le vendredi dernier vers 17 heures, le ras-le-bol a été exprimé.
Certains agents s’en sont pris au DG pendant qu’il prenait place à bord de sa jeep, d’autres lui ont lancé des pierres et autres projectiles, allant même jusqu’à bousiller son pare-brise arrière. Une scène macabre aurait pu se dérouler, n’eût été la vigilance de la police, appelée bien avant pour prévenir d’éventuels dérapages. Pendant que les hommes en uniformes dispersaient la foule, le numéro un de l’ex. Onatra se voyait traiter de tous les mots par ses travailleurs lassés d’attendre des promesses non suivie de faits.
La situation a failli dégénérer le jour suivant, c’est-à-dire le samedi 30 décembre 2017. Comme personne ne pouvait s’y attendre, dès 8 heures du matin de cette journée, non ouvrable à la SCTP, des agents se sont amassés devant et derrière leur bâtiment administratif, dans l’espoir de toucher leurs gratifications (le 13ème mois), en vue de passer de bonnes fêtes de fin d’année avec leurs familles.
C’est tard la nuit qu’une solution a été trouvée. La haute direction de l’entreprise s’est battu bec et ongles auprès des banquiers pour pallier tant soit peu la situation, qui ne cessait de prendre des allures inquiétantes. Entre 18 heures et 23 heures, une partie des agents de bas niveau (catégorie exécutant et maîtrise), touchant entre 200.000 FC et 250.000 FC ont finalement été gratifiés. Certains cadres (catégorie touchant entre 450.000 FC et 500.000 FC) ont reçu des avances sur leur gratification, 55.000 FC pour les uns, 80.000 ou 100.000 FC pour les autres. Ceux qui appartiennent à la catégorie " dirigeant " ont fêté mains vides, sans salaires ni gratification. Une situation difficile à expliquer par des agents de la SCTP, qui jusqu’à présent, n’ont pas la bonne information sur ce qui mine leur société.
L’ETAT CONGOLAIS APPELEE A LA RESCOUSSE
A en croire un employé rencontré sur l’esplanade de la SCTP, " l’entreprise est tombée très bas. Depuis que je travaille ici, ça fait plus de vingt ans, je n’ai jamais fêté sans ma gratification ; l’année dernière, nous l’avons eue le 31 décembre. Bien que tard, mais tout le monde avait quand même son argent en poche. Mais cette fois-ci, le Dg nous a déçus ".
Plusieurs analystes démontrent à ce jour, que sans l’apport des capitaux frais, la SCTP ne pourra sortir de l’ornière. Ces capitaux frais ne peuvent provenir que de l’Etat congolais, seul actionnaire principal de cette entreprise, transformée depuis 2008, en société commerciale. Le tonnage au niveau des ports maritimes, pourvoyeurs à plus de quatre-vingt-dix pourcent des recettes de la société, a sensiblement baissé (une baisse de plus de 50 %). Ce qui met en difficulté le DG Mukoko à faire face aux multiples engagements pris par ses prédécesseurs auprès des banquiers, ainsi qu’à la charge sociale.
Le chemin de fer, qui parait comme le nouvel " Eldorado " de la SCTP avec l’arrivée de nouveaux cimentiers dans le Kongo central, traine le pas. Sa relance est encore loin d’être une réalité. Les indicateurs sont toujours au rouge, malgré le transport des ciments (CIMKO, CILU, etc.) par rail et le retour de certains grands clients de la Société (Upak, Minocongo, etc.). Le Directeur des transports au Département de chemin de fer de cette entreprise, a même laissé entendre qu’à ce jour, "l’indice de rentabilité de chemin de fer est de 0,49. Toute chose restant égale par ailleurs, rien ne présage un avenir meilleur. "
LE PRAGMATISME
Face aux difficultés de trésorerie rencontrées dans cette entreprise, le pragmatisme, c’est le profil qui convient à un dirigeant susceptible de relever le défi de la souffrance qui mine l’agent de la SCTP. Des théories de management de gestion mises en place par le professeur Mukoko Samba contrastent avec la réalité congolaise, pensent certains hauts cadres de la société. Il faut un homme de terrain, qui peut tactiquement maîtriser les méandres des négociations avec les banquiers. C’est de cette façon qu’il pourra trouver les moyens de sa politique. Car, l’Etat congolais a déjà fait montre de manque de volonté de compatir à la souffrance de la population travailleuse de cette entreprise.
Le plan d’urgence de sortie de crise mis sur pied par le DG Mukoko souffre d’être exécuté, faute de financement. Alors que ce dernier avait déclaré obtenir toutes les facilités du Gouvernement pour le décaissement de 30 millions US sollicités, à travers les banques commerciales. Une partie de cette somme, comme le prévoit ledit plan, devrait servir à l’apurement simultané de deux mois de retard de salaire et une autre à la relance des exploitations, au niveau des ports maritimes, ports fluviaux et du chemin de fer. Où en sommes-nous à ce jour de financement ? La réponse est détenue secrètement au niveau de la Direction générale de l’ex. Onatra.
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