Style et Beauté
Au Japon, le choix d'une école publique de Tokyo d'adopter des uniformes dessinés par Armani ne plait guère aux parents.
Le choix du luxe. Une école élémentaire publique de Tokyo se retrouve sous le feu des critiques après avoir annoncé sa volonté d'adopter des uniformes dessinés par la maison de couture italienne Armani pour ses élèves.
600 euros pièce
Sur cette photo fournie par l'école, on peut voir les nouveaux uniformes signés Armani. (© Taimei Elementary school/AP National)
Située dans le quartier chic de Ginza, qui concentre les enseignes de luxe dans la capitale japonaise, l'école Taimei exige ainsi le port d'un uniforme de la griffe italienne, à 80.000 yen pièce, soit environ 600 euros, pour ses nouveaux élèves, rapporte le Guardian, citant le Huffington Post japonais.
Un prix trois fois plus élevé que celui des costumes actuels. Hasard ou non : le siège japonais d'Armani est situé dans le même quartier de Ginza, à seulement 200 mètres de l'école.
La décision avait été annoncée par la direction de l'établissement scolaire en novembre dernier, dans un courrier adressé aux parents. Le directeur, Toshitsugu Wada, y justifiait son choix par le fait que l'école Taimei était une référence à Ginza, et que ces uniformes avaient pour objectif de contribuer à cette image d'école de qualité.
Parents consternés
Les uniformes coûtaient jusque-là 17.000 yen (l'équivalent de 127€) pour les garçons et 19.000 yen pour les filles (142€) et comprenaient une veste, un pantalon ou une jupe, une chemise ou une blouse et un chapeau.
Les nouveaux devraient atteindre 40.000 yen, soit la modique somme de 300€. Avec la possibilité d'ajouter des accessoires comme un sac d'école, un gilet de costume, un pull et des chaussettes, on peut atteindre le double, 80.000 yen (598€).
L'annonce avait été faite aux parents d'élève au milieu du mois de novembre dernier, pour la rentrée d'avril. Elle a suscité de nombreuses plaintes de la part de parents consternés par ce fardeau financier aussi impromptu qu'aberrant.
Une mauvaise notion inculquée aux enfants
Un choix étonnant, qui suscite des interrogations chez les parents des enfants scolarisés dans cet établissement. "J'ai été surprise, et je me suis demandée pourquoi des uniformes conçus par une telle marque de luxe ont été choisis pour une école élémentaire publique", explique ainsi une mère de famille, pour qui le message envoyé par cette décision est néfaste.
"Je m'inquiète du fait qu'une notion erronée soit inculquée aux enfants, notion selon laquelle ce qui est cher est bien, et ce qui n'est pas cher mauvais", estime-t-elle, alors que son enfant commencera l'école au mois d'avril, qui correspond à la rentrée scolaire au Japon.
Face aux nombreuses critiques, le directeur de l'école a promis de donner bientôt de nouvelles explications aux parents.
Affaire d'Etat
L'affaire a même été relayée au Parlement par un député de l'opposition, qui s'est interrogé sur la logique d'un uniforme aussi cher dans une école publique avec des élèves issus de différents milieux.
Interrogé sur le sujet, le ministre des Finances Taro Aso, connu pour son goût des costumes bien coupés, a lui aussi estimé que l'uniforme était « cher pour une école élémentaire ». La marque italienne Armani conserve un prestige empreint de nostalgie pour certains Japonais, qui l'associent aux années d'expansion économique du pays. Mais alors que cette époque de croissance est révolue, d'autres jugent d'autant plus incongru le choix de cette marque pour un uniforme scolaire.
Obligation sociale sinon administrative
L'école élémentaire de Taimei à Tokyo.
Mais le chic ne se négocie pas: si les anciens élèves pourront continuer à porter leur vieil uniforme, les primo-arrivants ne couperont pas au prix du luxe. L'école Taimei en attend soixante nouveaux pour avril, qui grossiront les rangs de ses 334 élèves.
Selon le conseil scolaire, le port de ce nouvel uniforme n'est pas obligatoire, seulement «souhaitable»... Il est de toute façon porté par tous: l'obligation est sociale sinon administrative.
Le 8 février, Toshitsugu Wada, le principal de l'école Taimei, publiait sur le site de l'école une déclaration réaffirmant le verdict: "J'ai pris cette décision pour l'avenir de l'école élémentaire Taimei. J'ai été ému par les plaintes au sujet du manque d'explications et de l'annonce tardive, et je ferai de mon mieux pour l'expliquer correctement (pour être compris)."
"Une discussion approfondie entre l'association de parents d'élèves, les parents et les autres parties concernées aurait dû avoir lieu", a déclaré un responsable du bureau de l'éducation cité par le Asahi Shimbun.
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Dans le très luxueux quartier de Ginza à Tokyo, les écoles élémentaires et leur marmaille encostumée ne font pas tache.