Provinces
À la suite des affrontements des militaires des deux pays, le 13 février, dans la zone frontalière de Mikeno (dans le Nord Kivu), le Mécanisme conjoint de vérification de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) a promis d'ouvrir une enquête pour déterminer la responsabilité de chacun des deux États.
Entre la RDC et le Rwanda, les relations ne sont plus au beau fixe sur le plan militaire. Les deux pays qui partagent pourtant une frontière commune sont constamment sujets à des ennuis d'ordre sécuritaire via leurs armées respectives avec, à la clé, des incursions répétitives de part et d'autre, lesquelles incursions sont liées aux difficultés de démarcation. Le dernier épisode est celui relatif à l'incursion, en territoire congolais, des éléments de l'armée rwandaise qui, d'après les renseignements fournis à ce sujet par l'Institut congolais pour la conservation de la nature, auraient pris position depuis le 13 février à l'intérieur du Parc des Virunga.
Plusieurs sources concordantes ont confirmé cette présence en République démocratique du Congo (RDC) des soldats rwandais avant que la hiérarchie militaire ne se décide de les déloger. Ce qui a été fait non sans casse puisque l'intervention des Forces armées de la RDC (FARDC) a donné lieu à des affrontements musclés avec l'armée rwandaise, visiblement déterminée à s'établir dans cette partie de la RDC.
« Des troupes rwandaises avaient occupé trois positions sur le territoire congolais et y ont creusé des trous de fusiliers, ce qui signifie qu'ils étaient venus pour faire la guerre », a déclaré le général Bruno Mandevu, commandant de l'opération Sokola 2, chargée de la traque des rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda.
C'est sur ces entrefaites que les deux armées s'étaient livrées, le 13 février, à des affrontements d'une rare intensité au pied du mont Mikeno, près de la frontière avec le Rwanda. Si du côté rwandais les sources officielles ne se sont pas empressées de donner le bilan de ces affrontements, il est cependant fait état, du côté congolais, d'un total de six morts et de quatre blessés dont deux graves.
L'on continue de s'interroger sur les vraies motivations de cette incursion rwandaise en territoire congolais. Réfutant en bloc la version congolaise par rapport aux faits, le Rwanda rejette la responsabilité de ce qui est arrivé à son voisin qui aurait été le premier à relancer les hostilités en s'attaquant, il y a quelques jours, à une position des Forces armées rwandaises (RDF) dans le village d'Iterambere.
Une version appuyée par le général rwandais, Eugène Nkubito, commandant de la deuxième division des FAR. Pour les responsables militaires rwandais, le fait pour les FARDC d'avoir attaqué une de leurs positions dans le district de Musanze, dans le nord du pays, devrait nécessairement appeler une contre-réaction.
De part et d'autre, on a appelé à un cessez-le-feu tout en plaçant le Mécanisme de vérification conjointe devant ses responsabilités. Il est demandé à cette structure régionale d'ouvrir une enquête sur les circonstances dans lesquelles les deux armées se sont affrontées alors que sur le plan diplomatique, les relations entre la RDC et son voisin rwandais sont plutôt excellentes.
Rappelons aussi que l'Est congolais est déchiré par des conflits armés depuis plus de vingt ans. Des dizaines de groupes armés soutenus parfois par des pays voisins se battent pour le contrôle des zones riches en ressources naturelles.
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