Rapatriement de Tshisekedi : le gouvernement n'a pas encore libéré le financement !

Dans le compromis coulé sous forme d’Accord signé le mois dernier entre le gouvernement congolais, l’UDPS et la famille biologique du Sphinx de Limete au sujet du rapatriement de sa dépouille de Bruxelles à Kinshasa, le point qui était flou c’est qu’il n’yait pas une date arrêtée à cet effet. Cette question était ramenée à la compétence de la Commission ad hoc composée de délégués de trois composantes signataires du compromis à savoir le Gouvernement, l’UDPS qui est la famille politique et la famille biologique.

La famille biologique d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba était représentée par le chef de famille en l’occurrence son jeune frère qui est par ailleurs le chef de famille, Mgr Gérard Mulumba, évêque émérite de Mweka. C’est encore lui qui était en contact avec la Présidence de la République pour le même objet avant la signature de l’Accord proprement dit. 

Il a donné de la voix pour expliquer le niveau d’exécution de l’Accord portant rapatriement de la dépouille mortelle du Lider Maximo de l’UDPS. Rien n’a encore été fait jusqu’à ce jour, déplore Gérard Mulumba. La date du rapatriement n’est pas encore fixée. Cette date est tributaire des travaux de construction du caveau funéraire à effectuer sur le site retenu qui est la concession d’Etienne Tshisekedi située dans la commune de la N’Sele, 54Km à l’est de la ville-province de Kinshasa où sera posée la sépulture du leader historique de l’Opposition congolaise. 

Or, à ce jour ces travaux n’ont toujours pas encore connu un moindre commencement, fait savoir avec regret le Prélat catholique à la retraite. Pourquoi alors ? Faute de financement, martèle-t-il. C’est pourtant le Gouvernement qui s’était engagé dans l’Accord d’assurer la prise en charge financière de l’organisation des obsèques avec un Comité officiel déjà à pied d’œuvre et le budget y afférent déjà certifié à la chaîne des dépenses. 

D’où la question légitime qui est de savoir à quel niveau se situe le blocage du décaissement des fonds du Trésor public prévus pour les obsèques officielles de Tshisekedi wa Mulumba, ancien Premier ministre de la République. Depuis son décès à Bruxelles en février 2017, beaucoup d’eau avait coulé sur les conditions de rapatriement de sa dépouille à Kinshasa. Le gouvernement et l’UDPS n’émettaient pas alors sur la même fréquence en ce qui concerne le site de la sépulture. 

Les millions de sympathisants du Sphinx de Limete ainsi que l’UDPS tenaient coûte que coûte à ce qu’on lui érige un mausolée dans la ville, particulièrement dans le périmètre situé à l’entrée de la 10ème Rue Limete considéré comme son fief. Le Gouvernement n’avait rien voulu entendre et avait plutôt décidé à l’entrée du cimetière de la Gombe pourtant désaffecté à ce jour. 

Ce qu’avaient rejeté avec virulence les combattants de l’UDPS ainsi que la direction politique du parti. Après un long moment de flottement sans que les deux parties parviennent à s’accorder, l’UDPS a décidé d’ériger un mausolée à l’intérieur de son siège national, 11ème Rue Limete pour la sépulture où reposera son chef charismatique. Les travaux de construction avaient même débuté avec l’étude d’un architecte belge venu expressément de Bruxelles pour cette fin. 

Mais l’architecte belge avait été arrêté et la Police avait arrêté les travaux de construction du mausolée. Depuis, l’UDPS et le gouvernement se regardent en chiens de faïence en ce qui concerne les obsèques de Tshisekedi wa Mulumba. L’UDPS tout comme la famille biologique sont convaincues que le gouvernement use de divers stratagèmes pour empêcher le rapatriement de la dépouille mortelle du Lider Maximo. C’est ce qu’on a entendu dans l’homélie prononcée par Mgr Gérard Mulumba à la Cathédrale Notre Dame du Congo au cours de la messe de requiem dite lors du premier anniversaire de la mort d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Selon l’évêque émérite de Mweka, le Gouvernement a peur d’un coup d’Etat qui interviendrait le jour du rapatriement de la dépouille du Sphinx de Limete.