Monde
Après une première vague de sanctions, plusieurs pays occidentaux ont renforcé leurs mesures punitives contre la Russie en réaction à l'invasion de l'Ukraine.
Une salve de sanctions sans précédent. Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, plusieurs pays, principalement occidentaux, ont annoncé une série de mesures punitives visant à isoler la Russie du reste du monde. Tour d'horizon.
Union européenne
L'Union européenne a décidé d'un premier paquet de sanctions jeudi soir. La liste des mesures, les plus "dures" jamais prises par l'UE, selon son chef de la diplomatie Josep Borrell, prévoit entre autres de limiter drastiquement l'accès des autorités, banques et grandes entreprises russes aux marchés de capitaux européens.
Bruxelles va aussi réduire l'accès de la Russie à des "technologies cruciales", en la privant de composants électroniques et de logiciels. Cela inclut notamment l'interdiction d'exporter vers la Russie des avions, pièces et équipements de l'industrie aéronautique et spatiale, ainsi que des technologies de raffinage pour l'industrie pétrolière.
En outre, des dizaines de responsables russes sont désormais persona non grata dans l'UE et leurs avoirs bloqués. Depuis vendredi, le président russe Vladimir Poutine et le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov figurent également sur la liste des personnes concernées par ces sanctions, tout comme l'ensemble des membres de la Douma, la chambre basse du Parlement.
Toutes ces sanctions "auront un impact sur nos économies européennes", a reconnu vendredi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. "mais ce qui est en jeu se sont nos valeurs de liberté, et ses valeurs ont un prix. Nous sommes prêts à payer ce prix ", a-t-il poursuivi.
Le Bélarus, accusé d'être impliqué dans les opérations russes, sera aussi frappé de sanctions supplémentaires. A noter enfin que trois pays orientaux de l'UE -la Pologne, la République tchèque et la Bulgarie, ont annoncé vendredi la fermeture de leur espace aérien aux compagnies russes.
États-Unis
Le président américain Joe Biden a durci vendredi les mesures prises à l'encontre de la Russie, ajoutant comme l'ont fait les 27 et Londres, Vladimir Poutine et Sergueï Lavrov à la liste des responsables russes sanctionnés, qui sont désormais interdits de se rendre sur le sol américain. Un acte rarissime et fortement symbolique. Les États-Unis vont aussi sanctionner le "Russian Direct Investment Fund", un fonds souverain de la Russie ayant vocation à attirer des investissements dans l'économie russe.
La première tranche des sanctions américaines concerne quatre banques russes, dont les deux plus grandes du pays, Sberbank et VTB Bank, et plus de la moitié des importations technologiques de la Russie supprimées. Le géant de l'énergie Gazprom et d'autres grandes entreprises du pays -13 au total- ne pourront plus pour leur part lever d'argent sur les marchés financiers occidentaux, une sanction qui avait déjà été prise contre le gouvernement russe lui-même.
Les États-Unis ont également allongé la liste des oligarques russes pénalisés et restreint les exportations vers la Russie de produits technologiques destinés aux secteurs de la défense et de l'aéronautique. Washington a également annoncé des sanctions contre 24 personnes et organisations bélarusses, accusées d'avoir soutenu et aidé l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Royaume-Uni
Le Royaume-Uni a également gelé les avoirs de Vladimir Poutine et Sergueï Lavrov et banni les avions privés des oligarques russes du ciel britannique. Londres avait auparavant interdit à la compagnie aérienne Aeroflot de desservir le Royaume-Uni et avait décidé de sanctions ciblant le secteur bancaire, les exportations de technologies et cinq hommes d'affaires.
En plus de cinq banques déjà sanctionnées mardi, le géant public bancaire russe VTB est visé et voit ses actifs sur le sol britannique gelés, tout comme le fabricant d'armes Rostec.
Canada
Le Premier ministre Justin Trudeau a lui aussi décidé de sanctions contre Vladimir Poutine et Sergueï Lavrov, et indiqué être favorable à la suspension de la Russie du système de paiements bancaires international, SWIFT. Il a également annoncé des sanctions à l'encontre du Bélarus. Au total, environ 60 individus et entités, appartenant au cercle du pouvoir russe, dont la firme privée de sécurité Wagner, seront sanctionnés.
Le Canada a également suspendu les permis d'exportation pour la Russie, pour une valeur de plus de 700 millions de dollars canadiens (487 millions d'euros) et visant notamment des entreprises du secteur aérospatial, minier et des technologies de l'information.
Asie-Pacifique
Les réactions dans cette partie du monde sont moins unanimes. L'Inde, qui a des relations étroites avec la Russie, s'est jusqu'à présent refusé à prendre des sanctions. Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a en revanche imposé des mesures visant les exportations de semi-conducteurs et des institutions financières. Fumio Kishida a également annoncé d'autres mesures "sur les exportations vers les organisations russes liées à l'armée" et sur des "biens à usage général comme les semi-conducteurs et les articles figurant sur une liste restreinte basée sur des accords internationaux".
Taïwan a également annoncé son intention de prendre des sanctions, contrairement à la Chine. L'Australie a accentué samedi ses sanctions en ciblant notamment des oligarques et tous les membres du Parlement russe, ainsi que des figures du gouvernement du Bélarus. Canberra se prépare à sanctionner personnellement Vladimir Poutine et Sergueï Lavrov.
L'Australie avait précédemment annoncé des sanctions à l'encontre de huit des principaux conseillers en sécurité de Vladimir Poutine et de 25 autres personnes, ainsi que de quatre entités fournissant des équipements militaires et de quatre institutions financières.
Suisse
La Suisse a décidé jeudi de ne pas s'aligner sur les sanctions occidentales envers la Russie, mais va prendre les mesures nécessaires pour éviter d'être utilisée comme base de contournement par Moscou, a déclaré le président suisse Ignazio Cassis.
La Suisse va donc élargir ses mesures afin de tenir "compte des diverses décisions adoptées par l'Union européenne", indique ministère de l'économie dans un communiqué. Il sera ainsi interdit aux intermédiaires financiers, telles que les banques ou assurances, de nouer de nouvelles relations d'affaires avec les 363 personnes ainsi que les quatre nouvelles entités visées par des sanctions.
Ces établissements auront de surcroît l'obligation d'annoncer "immédiatement" au Secrétariat d'État à l'économie les liens qu'elles entretiennent avec ces clients visés par des sanctions. Ces personnes "n'auront plus le droit d'entrer en Suisse", a précisé le Conseiller fédéral Guy Parmelin, chargé du ministère de l'Économie, lors d'une conférence de presse.
Les sanctions vont-elles assez loin ?
Non, de l'avis du président ukrainien Volodymyr Zelensky. "La pression sur la Russie doit augmenter", a-t-il tweeté. Les pays occidentaux se sont pour l'instant gardés de couper la Russie du réseau bancaire Swift, qui permet de recevoir ou d'émettre des paiements dans le monde entier.
Hors Swift, les sanctions évoquées ne sont "ni faibles, ni lourdes", résume Stephen Le Vesconte. Elles sont le fruit "d'un compromis pour faire mal sans se tirer une balle dans le pied". La Russie dispose par ailleurs de réserves de change qui atteignaient quelque 640 milliards de dollars au 18 février (soit environ le double du montant constaté en 2014, selon une note de Natixis) et d'un fonds souverain évalué à 175 milliards. De quoi potentiellement aider à financer des entreprises stratégiques en grande partie publiques.
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