M23 : et si le rapprochement RDC-Burundi donne des insomnies à Kigali

Le Président congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a effectué une visite de trois jours au Burundi en vue de réchauffer les relations diplomatiques entre Giteka et Kinshasa. La stabilité régionale a été au cœur de cette visite de trois jours du président congolais.

Avec son homologue burundais, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a affiché sa volonté de rapprochement entre la RDC et le Burundi, en vue de ramener la paix dans la région des grands lacs africains, partie minée par les violences de mouvements armés de toute part. Mais cette démarche entre les deux présidents serait mal perçue du côté de Kigali qui sert d’appui aux différentes forces négatives contre la RDC.

C’est curieusement en ce moment qu’il se relance dans la diversion en accusant l’armée congolaise d’avoir attaquée une partie de son territoire à l’aide de roquettes comme indique le communiqué de l’armée rwandaise datée du lundi soir. Selon plusieurs observateurs, le communiqué de l’armée rwandaise est une fuite en avant au regard de l’offensive foudroyante menée par les FARDC contre les positions des rebelles du M23 à Rutshuru, au Nord-Kivu où les hommes de Sulutani Makenga ont toujours cherché à faire régner la terreur avec une logistique de Kigali.

Rapprocher les Burundais et Congolais

A Gitega, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a exprimé son soutien à Evariste Ndayishimiye qui a obtenu récemment la levée des sanctions européennes qui pesaient sur son pays. «Je vous exprime toute ma volonté de vouloir rapprocher nos peuples qui sont déjà si proches mais je voudrais vraiment voir ces relations se développer davantage, au-delà d’Uvira jusqu’à Kinshasa.

Ce pays qui avait été injustement placé sous sanctions mais qui malgré ces difficultés a pu relever ce challenge. Il faut compter avec le Burundi dans les années à venir parce que ce qui se fait ici mérite d’être soutenu et encouragé.»a déclaré le Chef de l’état congolais à nos confrères de Deutsche well.

Sous Laurent Désiré Kabila, le Burundi faisait parti du trio régional aux côtés du Rwanda et de l’Ouganda, accusés de déstabiliser l’Est de la RDC. Depuis le changement du régime à Gitega, le Burundi veut se rapprocher de la RDC en vue de normaliser ses relations avec Kinshasa depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Œuvrer pour la Paix dans toute la région

Avec Félix Antoine Tshisekedi, Evariste Ndayishimiye a affirmé que son pays aussi veut voir revenir la paix dans toute la région. «Le Congo et le Burundi sont des frères. Le malheur de l’un est le malheur de l’autre, le bonheur de l’un est le bonheur de l’autre.

C’est pour cette raison que nous sentons la douleur quand on se rend compte que l’Est du Congo est dans l’instabilité. Mais nous encourageons Félix Tshisekedi pour le processus de paix et de réconciliation qu’il a entamé avec les pays voisins.

Mais aussi et surtout les négociations que vous avez entamées. Nous avons beaucoup à contribuer que ce soit au processus DDR (désarmement, démobilisation et réintégration, ndlr) ou à la réconciliation.», a déclaré le président Evariste Ndayishimie a nos confrères de Deutsche well.

La prise de position de l’actuel pouvoir burundais devant favoriser des tractations avec ses rebelles positionnés à l’Est n’enchante pas Kigali tenant à éloigner davantage ses Hutu. Ceux ci peuvent se retrouver dans le convoi des Burundais à l’exil, si jamais ces arrangements aboutissent. Les tutsis rwandais qui s’étaient retrouvés dans la même situation en Ouganda craignent une réplique similaire.

Pour rappel, lors d’une récente rencontre au Kenya en avril dernier, les présidents des pays est-africains, dont Felix Tschisekedi et Evariste Ndayishimiye se sont convenus de mettre en place une force militaire régionale en vue de lutter contre les mouvements armés qui sévissent dans l’Est du Congo afin de stabiliser l’ensemble de la région.

Initiative qui met en mal Kigali accusé d’appuyer et soutenir les rebelles du M23 qui sèment la terreur et désolation à Rutshuru, plus précisément à Tchanzu, Runyonyi, Jomba…Mais l’offensive de l’année Nationale appuyée par la Monusco a mise en débandade ce mouvement rebelle pro Kigali.