Culture
D’origine congolaise et diplomate à la retraite, Alphoncine Nyélénga Bouya vit en Belgique. En ce mois de mars, elle publie un roman sur les violences faites aux femmes.
Dès l’incipit, la mécanique du suspense et de l’angoisse ne s’arrête plus. « L’invitation m’a été remise par une petite fille en robe bleue et rouge à franges. […] Elle me tend un bout de papier duquel se détachent ces lettres griffonnées d’une main ferme : "Nous t’attendons à Monben Kwochi, samedi au lever du soleil". On s’immerge alors dans ce ruissellement limpide ; l’on veut savoir la suite. Pourquoi une invitation au Mombin-Crochu ? Après moult hésitations, la narratrice décide de s’y rendre en compagnie de ses deux amies, Timie et Somathe. Ce qu’elles ignorent, c’est qu’elles vont à la rencontre d’elles-mêmes, de leur moi intérieur… Le voyage sera long, semé d’embûches. Une odyssée. Enfin, presque. Une fois à Mombin-Crochu, elles rencontrent des femmes venues de tous les coins, des femmes ayant subi des violences de toutes sortes. La prêtresse va les aider à les liquider, par une initiation au Vaudou, comme pour leur rappeler que sans la spiritualité, il n’est point de salut de l’âme". Je vous ai fait venir, pour vous aider à faire exploser le silence, à libérer la parole pour que vous vous retrouviez, pour que vous sachiez qui vous êtes, pour que vous ne vous laissiez plus valdinguer dans tous les sens sous les coups de ce que vous appelez le destin, le destin des femmes ». (Page 157)
En quelque sorte, c’est à une mort symbolique que notre narratrice est conviée afin de « redevenir ». Bien sûr, cette mort ne constitue nullement le but, mais le chemin à emprunter pour parvenir à soi. La violence que l’on se fait sert à exorciser les démons, à se libérer de leurs humiliations contenues. Des humiliations qui concernent toutes les femmes du monde, que l’on soit au Congo (au Nord-Kivu où la Bruxelloise d’adoption a rencontré des femmes violées), en Haïti ou en Belgique.
Le rythme est soutenu ; le style cathartique. Une maîtrise parfaite de la construction. Il se dégage de ce roman de la dureté, mais aussi de la poésie et de l’amour. Car chez Alphoncine Nyélénga Bouya, « le travail littéraire est toujours solidaire d’une recherche poétique et spirituelle. Le récit s’élève au rang de poésie et ouvre sans qu’on s’en aperçoive à d’autres dimensions de l’esprit ».
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