Société
En RDC, des investigations sont en cours concernant de possibles détournements de fonds autour des chantiers dits des sauts-de-mouton à Kinshasa. Deux entrepreneurs étrangers sont en détention de même que le directeur général de l'office des routes. Au sein du FCC, la coalition politique de l'ancien président Joseph Kabila, on s'interroge sur la régularité des procédures.
En République démocratique du Congo, des voix s’élèvent pour dénoncer des irrégularités dans les interpellations des responsables d’entreprises exécutant les travaux du programme d’urgence du président Félix Tshisekedi. Deux entrepreneurs expatriés, dont un Libanais et un Américain, sont détenus à la prison centrale de Kinshasa. Le directeur général de l’Office des routes est lui aussi détenu. Ils sont soupçonnés de détournement de plusieurs millions de dollars destinés à des travaux.
Ce lundi, dans la capitale Kinshasa, maître Papy Niango avocat et député du camp du FCC de l’ex-président Joseph Kabila, a fustigé des irrégularités qui risquent de donner une mauvaise image du pays auprès des investisseurs étrangers : « Tantôt c’est pour abus de confiance, mais malheureusement on évoque des sommes perçues pour réaliser les travaux publics alors qu’ils sont interpelés et emprisonnés, on leur rajoute l’argent pour poursuivre les travaux pendant qu’on les poursuit pour abus de confiance. En fait, c’est tellement ambigu, et ça parait clair que le parquet cherche autre chose que l’instruction d’un dossier classique.
Sur les personnes interpelées, vous avez des gestionnaires d’établissements publics à qui on demande de justifier également des sommes, mais qui demande qu’on justifie des sommes ? C’est un magistrat de parquet ordinaire qui n’est pas juge des justifications des sommes. Les politiques s’y sont mêlés pour que certains diables soient dénichés. Si la République voulait comprendre mieux la consommation de fonds mis à la disposition du programme d’urgence du président de la République, qu’ils rentrent auprès des juges de compte. Celui-là peut mieux nous éclairer, tant sur la consommation de ses crédits, sur la qualité des ouvrages, sur leurs coûts, sur les tarifs de tel ou tel autre service. C’est que nous craignons que l’on dise encore que la République ne sécurise pas les opérateurs économiques. »
Fin février, le président Tshisekedi a déploré que certains magistrats soient l’objet de « menaces et des manipulations ».
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