Style et Beauté
L'Afrique est envahie de plastiques en tous genres, et les initiatives de recyclage se multiplient, nous vous en parlions déjà lundi. Le secteur de la mode s'empare aussi du problème. Et les matières plastiques se recyclent dans l'industrie de la chaussure ou dans celle des accessoires.
Fela Akinsé est un jeune entrepreneur nigérian. Il est le fondateur de la marque de baskets Salubata, une « marque de chaussures durables fabriquées à partir de plastiques recyclés », présente-t-il.
Fela Akinsé, spécialiste de la pollution urbaine, formé à l’université de Lagos, voulait un produit qui ait un impact sur l’environnement. Sa basket est non seulement durable, mais elle présente l’avantage d’être modulable. On peut changer le revêtement, changer le design donc, et garder la semelle plus longtemps. Car la semelle, c’est ce qui pollue le plus.
Répondre à une urgence environnementale
Si la basket de Fela Akinsé entend réduire son empreinte carbone, les produits de la Capverdienne Helena Moscoso apportent une réponse à un problème extrême grave de pollution maritime. « On travaille avec les femmes de Salamas, c’est une petite communauté de pêcheurs au Cap-Vert, dans l’île de São Vicente, et l’on ramasse les filets sur les plages pour les transformer en tissus », détaille-t-elle.
Car il faut savoir que les Capverdiens sont les victimes collatérales de la pollution marine. Les courants atlantiques apportent sur les plages du nord de l’archipel, des tonnes et des tonnes de filets de pêche en fibre de plastique. Ces filets représentent la moitié de la pollution des océans. Helena Moscoso a créé Simili, une marque de produits en tissus recyclés, fabriqués à partir de ces filets de pêche. Elle transforme donc le plomb en or.
« C’est vraiment un problème écologique, et avec Simili, on essaye de faire quelque chose pour le minimiser, créer des emplois, employer des femmes et aider les communautés. L’idée, c’est d’amener des projets aux autres communautés du pays », explique Helena Moscoso.
Un chemin semé d’embûches
Simili emploie quatre personnes, mais a du mal à développer une vraie industrie du recyclage plastique en raison du manque d’eau douce au Cap Vert. Difficile aussi pour Helena Moscoso de trouver des investisseurs. « On arrive à payer nos employés, mais c’est un projet encore en développement. On a besoin d’une voiture pour ramasser les filets par exemple. C’est des petites choses comme ça qui nous aideraient beaucoup là-bas », dit-elle.
Si les déchets plastiques peuvent trouver une nouvelle vie grâce à l’industrie de la mode, les initiatives ont encore besoin d’être soutenues et financées. Car le business vert est d’abord une question de prise de conscience avant d’être une affaire de profits.
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