Dossier
Une épaisse colonne de fumée teintée d’un halo jaune orange s’élève dans le ciel, en pleine nuit. La scène se déroule samedi 22 mai 2021 à Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu. Le volcan Nyiragongo, considéré comme le plus dangereux du continent africain, venait d'entrer faisant à l'heure actuelle, selon le bilan officiel, au moins 32 décès et des centaines de bâtiments ont été détruits. Voici à quoi ressemblait l’éruption de ce volcan.
Conséquence du phénomène, deux coulées de lave ont dévalé les pentes de la montagne qui culmine à 3 470 mètres d’altitude dans les montagnes des Virunga. L’une d’elles s’est immobilisée juste au niveau des faubourgs de la grande ville de Goma tout en demeurant incandescente à certains endroits et laissant échapper des fumées toxiques.
Et depuis le mardi 25 mai de violents tremblements de terre se font ressentir dans cette métropole de près de 5 millions d'habitants qui craignent une nouvelle reprise d’activité du volcan.
Face aux risques d'une nouvelle éruption secondaire qui seraient pourraient être causée par l'écoulement souterrain de lave dans la ville, voire au fond du lac Kivu, les autorités n'ont eu d'autres choix que d'ordonner, en prévention d'une nouvelle catastrophe, l'évacuation d'au moins 10 des 18 quartiers de Goma créant soudain un exode des dizaines de milliers de personnes vers Sake, Rutshuru au nord, le Rwanda ou encore vers le Sud-Kivu par voie lacustre.
Tandis que la population locale s'enfuit, l’observatoire vulcanologique (OVG), chargé de surveiller l’activité du volcan, est accusé de ne pas avoir rempli sa mission. Même si pour le directeur , la faute n'incombe pas à l'OVG puisque « le Nyiragongo n’était plus sous surveillance depuis sept mois : à cause d’une facture de 10.000 dollars demeurée impayée, la connexion Internet a été suspendue ! » Bref, des manquements dans la chaine de responsabilité commencent à être évoqués mais aussi des faits de détournements de matériels et des fonds alloués à cet organisme. Sans oublier le manque de contrôle de la part des décideurs au niveau du Parlement et du gouvernement.
Aux catastrophes naturelles succèdent donc des catastrophes humaines faute de prévoyance, d'organisation et faits de corruption. Voici donc à quoi ressemble l’éruption du volcan Nyiragongo qui, après avoir offert un spectacle magnifique mais également de terreur de la part de la nature avec sa coulée de lave et ses séismes, s'apprêtent également à sécouer toute la chaine de gestion de l'OVG et faire remonter à la surface, des dossiers qui jusque-là semblaient enfouis...
Vue sous cet angle, le Nyiragongo est effectivement le volcan le plus dangereux du continent africain à condition, juste pour cette fois, qu'il ne s'arrête pas en chemin...
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