”La vierge sera enceinte ; elle mettra au monde un fils…” Mt 1. 23



Au temps de Jésus, les parents arrangeaient le mariage de leurs filles quand celles-ci atteignaient l’âge de 13 ou 14 ans, c’est-à-dire dès qu’elles pouvaient concevoir. Les garçons étaient un peu plus âgés, au moins 17-18 ans, mais souvent plus âgés. Pourquoi ce détail est-il intéressant pour nous aujourd’hui ? Parce que Marie avait à peine atteint l’adolescence quand l’ange Gabriel vint lui annoncer qu’elle allait être enceinte de Jésus, alors qu’elle n’était pas encore mariée légalement. Et pourtant elle fit preuve de beaucoup de maturité spirituelle en répondant comme elle le fit à l’annonce de l’ange. D’un côté son jeune âge la rendait probablement plus apte à croire ce que venait de lui dire Gabriel, d’un autre côté elle comprit vite que son statut de jeune fille non-mariée la plaçait dans une situation délicate.

Elle risquait au mieux d’être mise au ban de sa société, au pire d’être lapidée. Si Dieu l’avait choisie c’est précisément pour ces deux aspects de sa personnalité. Sa foi correspondait ce que Dieu recherchait : “Mettre sa foi en Dieu, c’est être sûr de ce que l’on espère, c’est être convaincu de la réalité de ce que l’on ne voit pas” (He 11. 1).

Sa foi était la simple foi d’un enfant, telle celle dont Jésus parla plus tard : “si vous ne changez pas pour devenir comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux” (Mt 18. 3). Quelle leçon pour nous aujourd’hui ! Comme Marie, notre foi doit ressembler à celle d’un enfant capable d’accepter l’invraisemblable sans sourciller mais en même temps de faire preuve de la maturité spirituelle suggérée par l’auteur de la Lettre aux Hébreux : “la nourriture solide est destinée aux adultes qui, par la pratique, ont les sens habitués à distinguer le bien du mal” (He 5. 14).

(La Bonne semence)