Santé
Une étude récente compare les anticorps contre le SARS-CoV-2 issus de l'infection naturelle à ceux produits par la vaccination avec une formule à ARNm.
Il existe deux moyens pour que l'immunité produise des anticorps contre le SARS-CoV-2 : être vacciné ou être infecté naturellement par le virus. Les deux réponses immunitaires ne sont pas équivalentes ; la nature des anticorps, leur quantité ou encore leur pouvoir neutralisant sont autant de paramètres étudiés et comparés par les scientifiques. Le but n'est pas de déterminer laquelle est la meilleure mais de comprendre ce qui les différencie.
Infection naturelle et vaccination, deux réponses immunitaires face au SARS-CoV-2. © Bikej Barakus, Adobe Stock
Des anticorps vaccinaux plus nombreux et plus neutralisants
Une étude récente, parue dans Scientific Reports et menée au sein de l'hôpital du National Institutes of Health, à Bethseda, a étudié les niveaux d'anticorps anti-RBD et leur pouvoir neutralisant dans le sérum d'individus vaccinés ou infectés naturellement. Il apparaît que le titre en anticorps anti-RBD après l'injection d'un vaccin à ARNm est 17 fois plus élevé qu'après l'infection naturelle. Leur pouvoir neutralisant est aussi 17 fois plus important face à un variant comportant la mutation N501Y, connue pour augmenter l'affinité du SARS-CoV-2 pour son récepteur présenté sur la cellule hôte.
Nombreux et très neutralisants, les anticorps vaccinaux semblent les plus efficaces pour lutter contre les variants du SARS-CoV-2 malgré les capacités d'échappement de ces derniers. Néanmoins, l'étude souffre de plusieurs manques : les tests de neutralisation sont simplifiés et ne prennent pas en compte des paramètres complexes impliqués dans l'interaction SARS-CoV-2 - cellule hôte (nombre de récepteurs à la surface de la cellule, par exemple).
De plus, l'analyse concernant les variants se concentre sur l'unique mutation N501Y. Si cette mutation a un rôle central dans l'échappement au système immunitaire des variants qui la porte, ce n'est pas la seule. Uniques ou combinées, d'autres mutations influent sur la reconnaissance des anticorps et leur pouvoir neutralisant.
L'immunité après une infection naturelle varie beaucoup entre les individus, certains développent de grande quantité d'anticorps, d'autres non. Dans les échantillons analysés ici, l'immunité naturelle persiste environ neuf mois contre six mois pour l'immunité vaccinale. Mais, pour se prémunir de la Covid-19, la vaccination est toujours la solution la plus raisonnable ; ses effets secondaires graves sont rares et temporaires. L'infection naturelle expose, elle, à des risques importants de Covid-19 sévères, mais aussi à des symptômes handicapants sur le long terme encore mal pris en charge par les médecins.
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