Léopards football : la marque Puma pour succéder à O’Neills ?

Les derniers rounds qualificatifs pour le mondial Fifa 2022 prévu au Qatar en décembre prochain arrivent à grand pas. Concernés, les Léopards vont croiser, le 26 mars prochain à Kinshasa, les Lions de l’Atlas du Maroc, avant le match retour le 29 mars en terre chérifienne. Un éventuel succès des Léopards marquera leur retour dans le gotha du football mondial, 48 ans après la première participation en 1974, la première pour un pays subsaharien. Pour cette septième confrontation officielle entre les deux pays, se demande-t-on, quelle marque arboreront les Léopards habillés par l’Irlandais O’Neills depuis 2015 ?

L’Allemand Rudolf Dassler (frère aîné d’Adolf Dassler, fondateur de la marque Adidas) est en passe d’entrer dans la danse pour entretenir l’armure des fauves de la République démocratique du Congo (RDC). D’après Leopardsfoot.com, « Puma » est en bonne posture pour convoler en justes noces avec les Léopards comme en 1985 (avec des joueurs tels Eugène Kabongo, Santos Muitubile, Kongolo Kalombo Aimedo, Nkanu, Kalau, Kingambo, etc.) lors des derniers matchs des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 1986, et ce fut à l’époque contre la même sélection marocaine avec des joueurs comme Timoumi, Bouderbala, Badou Zaki, Merry Mustapha, El Hadaoui Mustapha, Dolmy Abdelmadjid, etc.

« Le contact entre la marque du félin bondissant et les Léopards de la RDC semblerait être conduit par le ministère des Sports selon certaines sources. Et, un haut cadre de l’effectif actuel semblerait mordre sur l’hameçon et encouragerait ce contact avec l’équipementier de l’Olympique de Marseille, Stade Rennais, Manchester City, Borussia Dortmund, la Nati de la Suisse et la Squadra d’Azzura de l’Italie champion d’Europe, sans compter plusieurs sélections africaines dont le dernier champion en titre de la CAN, les Lions de la Teranga du Sénégal », indique Franklin Mahuku, journaliste et analyste sportif à Kinshasa, dans une tribune de presse. Et il ajoute que la RDC, avec sa sélection suivie par une population estimée à près de cent millions d’âmes, constituerait un marché gigantesque pour la multinationale dirigée par Björn Gulden qui, selon les indiscrétions, aurait déjà conçu des tenues pour les prochaines sorties des Léopards, en attendant la finalisation et l’officialisation du dossier.

La Fécofa botte en touche...

Mais du côté de la Fédération congolaise de football association (Fécofa), l'on botte en touche à ce sujet. Selon le chargé des médias de l’organe faîtier du football congolais, le contrat avec O’Neills court encore, aussi ne peut-on pas parler d’autres marques, et cela n’est du reste pas du ressort du ministre des Sports de prendre contact avec un équipementier pour le football congolais. Seul le comité exécutif de la Fécofa dispose des prérogatives d’engager la fédération pour un partenariat technique. Mais, note-t-on, l’actuel comité exécutif est en fin de mandat et quasiment mis sous tutelle de la Confédération africaine de football et la Fifa pour mauvaise gestion financière avérée des subsides envoyés par ces instances du football continental et mondial. L’organe congolais du football fonctionnait avec des textes surannés, taillés sur mesure en déphasage de la donne actuelle et surtout non conformes aux statuts types des associations nationales édictés par la commission juridique de la Fifa.

Le comité ad intérim actuel de la Fécofa expédie donc les affaires courantes en attendant l’organisation des élections et ne peut donc pas engager le pays par la signature d’un quelconque contrat. Est-ce au ministre des Sports de prendre ce relais et contracter avec Adidas, par exemple ? « Il y a un régime d’exception dans le football qui permettrait au ministre de prendre une telle initiative puisque la nature a horreur du vide, selon les observateurs avertis. Et d’ailleurs, ce fameux contrat avec la marque irlandaise, personne n’en connaît les tenants et les aboutissants, à part les bonzes de la fédération ; ni le ministère des Sports, ni la Primature, personne, alors personne, n’a vu ces accords. Si cela existe, ça doit être écrit avec de l’encre noire sur un papier noir », soutient Franklin Mahuku dans sa tribune.

Or, souligne-t-il, la Fécofa fonctionne sur les bases légales léguées par l’Etat, notamment le ministère des Sports et Loisirs qui, par délégation de pouvoir, permet à la Fédération de représenter le football congolais dans le concert des nations en cette matière… Tout contact pris par la Fécofa doit être connu par l’Etat qui est le vrai patron de l’équipe nationale. Wait and see.