Afrique
Déjà miné par les divisions entre institutions concurrentes de l’est et de l’ouest, le pays se retrouve depuis début mars avec deux gouvernements rivaux.
A lors que la Libye est en pleine crise politique, avec deux gouvernements concurrents revendiquant le pouvoir exécutif, l’ONU a mis en garde contre toute « provocation », jeudi 10 mars, à la suite d’informations sur une mobilisation de groupes armés autour de la capitale, Tripoli.
La Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) a affirmé qu’elle « suit avec inquiétude les informations sur la mobilisation de groupes armés et de convois » militaires, ce qui « accroît les tensions à Tripoli et dans ses environs ». Elle a renouvelé son « appel au calme » et souligné « l’importance de préserver la stabilité », exhortant « toutes les parties à s’abstenir de toute action susceptible d’engendrer des affrontements armés ».
« J’exhorte à la retenue et à s’abstenir de toute provocation, en paroles et en actes, y compris par la mobilisation de forces » armées, a pour sa part tweeté Stephanie Williams, l’émissaire du secrétaire général de l’ONU pour la Libye. Le 4 mars, Mme Williams avait proposé une médiation entre camps rivaux pour faciliter la tenue d’élections, dont le report en décembre a aggravé les divisions dans le pays.
Pick-up et mitrailleuses
La Manul a exhorté jeudi les rivaux libyens à « coopérer » avec Mme Williams dans le cadre de cette médiation, « afin de parvenir à une sortie de crise négociée ». L’ambassadeur des Etats-Unis en Libye, Richard Norland, a affirmé sur Twitter soutenir « pleinement le message de la Manul » et a appelé les différents protagonistes libyens à « saisir l’occasion de rechercher une solution politique plutôt que de risquer une escalade ».
Déjà minée par les divisions entre institutions concurrentes de l’est et de l’ouest, la Libye se retrouve depuis début mars avec deux gouvernements rivaux, comme elle l’a été entre 2014 et 2021, alors en pleine guerre civile après le renversement du régime de Mouammar Kadhafi. Un gouvernement formé par l’ancien ministre de l’intérieur Fathi Bachagha, approuvé par le Parlement siégeant à l’est, est en concurrence avec le cabinet en place à Tripoli, issu des accords politiques parrainés par l’ONU et dirigé par Abdelhamid Dbeibah, qui refuse de céder le pouvoir.
M. Bachagha n’a toujours pas pu installer son gouvernement dans la capitale. Mais des images et vidéos de convois de véhicules de milices qui lui seraient loyales, mobilisés à l’est de Tripoli et préparant vraisemblablement leur entrée dans la capitale, circulaient jeudi sur les réseaux sociaux. A hauteur du barrage dit de « kilomètre 27 », à l’entrée ouest de Tripoli, des dizaines de pick-up équipés de mitrailleuses et d’armements moyens et légers étaient stationnés en file sur la route côtière, selon un journaliste de l’AFP.
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