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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Tchanzu-Runyoni : Guerre du M23 ou agression planifiée du Rwanda ?

2022-03-29
29.03.2022
2022-03-29
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C’est la guerre ! Le M23 réel ou artificiellement rwandais venait de prévenir Kinshasa à travers un communiqué du 25 mars 2022. Pour cette rébellion tolérée pendant neuf ans, la guerre reste l’unique option de revendication audible.

Les armes lourdes et légères crépitent depuis 3h00 du matin sur les collines congolaises de Tchanzu groupement de Jomba dans la chefferie de Bwisha, territoire de Rutshuru. Des images de détresse circulent sur les réseaux sociaux. Femmes, enfants, vieillards et malades obligés de se déplacer pour la énième fois dans leur propre pays. D’autres déplacés sont signalés en Ouganda. Les villageois de Tchanzu, Gisiza et Runyoni se déplacent massivement vers Kinyamahura et Tchengerero pour tenter d’y trouver un refuge sûr. Cette nouvelle crise intervient au moment où Kinshasa et Kigali donnent officiellement l’impression de coopérer à merveille.

Pousser Kinshasa à la faute pour relancer la guerre

De prétexte en prétexte, le mouvement du 23 mars 2009 appelé “M23” vient de reprendre sa rhétorique de guerre et de menaces contre le gouvernement de la République. Dans un communiqué datant du 25 mars 2022, ce groupe armé devenu mouvement politico-militaire avant de se muer théoriquement en parti politique, est resté des années durant la symbolique d’une résistance échappatoire de Kigali vis-à-vis de son juteux voisin la RDC. En réalité, le M23 fut défait par les Forces armées de la République démocratique du Congo le 5 novembre 2013 à la suite d’intenses combats dans la zone charnière entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda. C’est l’histoire de Chanzu. Une victoire qui fut confirmée par Bertrand Bisimwa, leader du groupe. Curieusement, les forces du M23 ne se rendirent pas toutes, les unes ayant opté pour la traversée des frontières. Ainsi, le Rwanda et l’Ouganda entretiennent ces combattants dangereux dans leurs territoires sans en donner une justification claire. Plusieurs tentatives de rapatriement desdites forces ont été organisées. Certains officiers anciennement rebelles ont même intégré les FARDC. Malheureusement, le M23 s’organise toujours pour donner de la voix, prendre position sur la situation politique du pays et même, comme dernièrement, menacer la République de déstabilisation. D’après certains analystes de la question des Grands lacs, par cette nouvelle guerre, le Rwanda et l’Ouganda tentreraient de justifier de nouvelles opportunités de négociation avec Kinshasa afin de s’assurer que même en cas de non reconduite de Félix Tshisekedi en 2023, la RDC soit dans une position de redevabilité par rapport aux États voisins. Tout se jouerait donc sur la présidentielle de 2023 en RDC pour laquelle les deux puissances régionales décident de taire la polémique qui les a caractérisée depuis la guerre de 6 jours à Kisangani du 5 au 10 juin 2000 sous la forme meurtrière d’une succession d’affrontements à l’arme lourde entre l’armée ougandaise et rwandaise et qui causèrent environ 1.000 morts et au moins 3.000 blessés dont la majorité dans la population civile.
 
Ukraine, Europe, Afrique et RDC
 
Rwandais et Ougandais savent pertinemment que les Européens actuellement préoccupés par la crise qui menace la fonction existentielle de leur continent, ne peuvent se mêler d’un nouveau bourbier sécuritaire comme celui qui s’ouvre aujourd’hui en République démocratique du Congo. Mesurant parfaitement la position stratégique de la RDC dans toute guerre mondiale en raison de ses minerais stratégiques, les deux voisins voudraient se rassurer que le moment venu, ils feront bel et bien partie de la négociation en vue de la stabilisation du grand Congo afin de garantir davantage de survie à la planète. Le monde comprend l’activisme politique et militaire de la Russie en Afrique. Les Russes qui s’installent en Centrafrique n’ont qu’une seule visée, pénétrer l’Eldorado RDC afin d’y négocier des gisements miniers stratégiques pour le développement de leurs arsenaux nucléaires et balistiques. Or, une présidentielle congolaise (2023) qui échapperait aux grandes puissances ferait émerger la RDC sans elles. D’où, cette agitation régionale qui subitement met Kigali et Kampala d’accord et permet de réouvrir leur frontière commune. Des opérations de charme s’intensifient entre les deux capitales. Le fils de Museveni désignera Paul Kagame “mon oncle” avant de se faire recevoir deux fois par ce dernier à Urugwiro Village, le palais présidentiel rwandais. Leur dernier tête-à-tête s’est déroulé dans une ferme bovine à quelques kilomètres de Kigali. Les deux pays (Rwanda et Ouganda) veulent étendre leur pacte stratégique jusqu’à Bujumbura afin de préserver les atouts liés aux accords conclus sous Félix Tshisekedi.

Félix Tshisekedi courcircuité par ses alliés ?
 
La guerre dite du M23 présente plusieurs facettes visibles et non visibles. Toutes les dernières incursions de ce groupe rebelle ont été neutralisées par l’armée congolaise. A chaque fois, les rebelles se replient sur le Rwanda. Ce qui questionne sur la véritable opinion du Rwanda par rapport à cette force déstabilisatrice de la RDC. Puisque si cette situation était opposée à Kigali, le Rwanda réactiverait son argumentation du siècle à savoir qu’elle va appliquer son “droit de poursuite des génocidaires”. C’est ici que le bât blesse. Tolérer une force négative hostile aux institutions d’une République voisine pendant 9 ans sans se soucier de nombreuses victimes de l’insécurité dans les zones frontalières. Ceci rappelle les différents contrats signés tambour battant entre Kinshasa et Kigali, Kinshasa et Kampala et finalement entre Kinshasa et Bujumbura. Si Kigali et Kampala ne contribuent en armes, minutions et effectifs dans les rangs du M23, comment comprendre qu’à chaque fois que cette prétendue rébellion défaite, puisse revenir en force et conditionner des déplacements massifs des populations congolaises. Ce qui fait dire à certains spécialistes que le Rwanda chercherait à accaparer son espace à l’instar de l’Ouganda déployé officiellement à Beni et dans l’Ituri avec la bénédiction de Kinshasa au nom de l’État de Siège. Kigali chercherait à contrôler le Rutshuru et le Nyiragongo, proche de Goma.
 
Kagame et Museveni en fin carrière dans les grands lacs
 
Poids de l’âge. Accumulation des conflits régionaux notamment avec la République démocratique du Congo. Et surtout, l’émergence au Rwanda et en Ouganda d’une nouvelle génération d’officiers supérieurs suffisamment formés dans les grandes académies militaires du monde a énormément contribué à faire évoluer la politique diplomatique des deux États vis-à-vis de la République démocratique du Congo. Longtemps considérés comme des États prédateurs de la RDC et auteurs de plusieurs massacres perpétrés dans l’Est du pays, les vieux (Kagame et Museveni) voudraient baliser le terrain aux plus jeunes. Leurs successeurs seront tous des militaires. Peut-être même leurs fils respectifs. Le général Muhoozi Kainerugaba, fils du président ougandais Yoweri Museveni et commandant de l’armée de terre ougandaise, a déjà annoncé sa retraite militaire à l’âge de 47 ans, depuis le mardi 8 mars 2022. Toutes les sources de la société civile ougandaise soupçonnent Museveni de préparer son fils à le succéder à la présidence de la République. Du côté du Rwanda, le sujet reste un peu tabou. Même l’ancien chef d’État-major James Kabarebe passé ministre de la Défense avant d’être remplacé par le général Albert Murasira, issu comme lui des rangs de la rébellion du Front patriotique rwandais (FPR) qui mit fin au génocide de 1994 en s’emparant de Kigali puis du reste du pays. Ce que l’on sait est qu’un fils du président Paul Kagame a été nommé au conseil d’administration de l’organe de développement du Rwanda, RDB. Ivan Kagame, 30 ans, est l’aîné d’une fratrie de quatre enfants – trois fils et une fille. Ce dernier serait le plus porté à la fonction suprême, même si rien d’officiel ne l’indique jusqu’à présent. La guerre lancée ce lundi 28 mars 2022, même si elle ne s’intensifie pas encore, est un signe à prendre au sérieux. Nous apprenons que des renforts FARDC seraient déjà en position pour la contre-attaque.

Kalala Katengu Justin, expert des questions sécuritaires
Ouragan FM / MCP, via mediacongo.net
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