Politique
Si rien n’est fait pour respecter l’esprit et la lettre de la proposition de loi du G13, il y a risque de revivre pour la énième fois, des élections chaotiques.
Le processus électoral connait une descente aux enfers avec ce qui se passe à l’Assemblée nationale avec l’examen de la loi électorale initiée par le G-13. Ses membres ont claqué la porte de l’hémicycle pour protester contre le fait que leurs innovations pour garantir la crédibilité et la transparence des scrutins ont été rejetées par la plénière avec son écrasante majorité parlementaire de l’USN.
Sur les 18 innovations proposées par le G-13 dans leur proposition de loi électorale, seules 4 ont été retenues. Entre autres, la principale de contraindre la CENI à publier les résultats des élections par l’affichage des PV, bureau par bureau et subsidiairement, celle d’empêcher le cumul de mandant, c’est-à-dire, le même candidat aux provinciales, aux législatives nationales et aux sénatoriales tout comme les suppléants qui sont des membres de famille de candidats.
A Lamuka de Martin Fayulu, l’ambiance est au deuil à cause de ces mauvaises nouvelles qui tombent de l’Assemblée nationale où la loi électorale du G-13 a été vidée de toute sa substance et ses initiateurs eux-mêmes sont en train de fulminer en dehors de l’Assemblée nationale où ils ont rejoint les autres opposants qui étaient déjà en boycott. Ce qui n’augure rien de bon. Une situation qu’à Lamuka, on juge de très dangereuse et qui peut dégénérer à tout moment eu égard au fait que les Congolais sont divisés en deux camps antagonistes, d’un côté l’USN de Félix Tshisekedi et de l’autre, les autres dont le FCC de Joseph Kabila et Lamuka de Martin Fayulu Madidi.
Lamuka, par la voix de son communicateur Prince Epenge, interpelle la patronne de la Monusco Bintou Keita en lui demandant d’anticiper en faisant les bons offices entre ces différents acteurs politiques avant que le chaos ne tombe. La démarche c’est d’arriver à tout prix à un consensus sur les réformes électorales à mener mais en dehors des institutions. Le cadre serait un dialogue politique où se retrouveraient autour d’une même table les trois familles politiques à savoir l’USN de Félix Tshisekedi, le FCC de Joseph Kabila et Lamuka.
Comme ils ne parviennent pas à accorder les violons, il n’y a que l’ONU, c’est-à-dire la Monusco peut les y amener en jouant le rôle de facilitateur. C’est du reste dans sa nature de faire les bons offices entre acteurs politiques de divers bords, c’est prévu dans son mandat. Même si, Bintou Keita, l’actuelle Représentante spéciale de Secrétaire général (SG) de l’ONU semble assez discrète et réservée par rapport aux questions liées à la crise politique. Ce, contrairement à ses prédécesseurs qui, eux, étaient actifs et on les sentait au four et au moulin pour mettre un terme à différentes crises politiques qui n’ont pas commencé aujourd’hui mais bien depuis le cycle électoral de 2006 avec la guerre de Kinshasa entre les troupes de Jean-Pierre Bemba Gombo et Joseph Kabila, Président de la république où la Monusco a joué un rôle de médiateur entre les deux belligérants.
De la même manière, aujourd’hui Bintou Keita, la patronne de la Monusco devrait descendre de son piédestal et devenir proactive en répondant à l’appel de Lamuka pour faire les bons offices entre acteurs politiques congolais qui ne regardent pas dans la même direction et les amener à une entente, chacun mettant de l’eau dans son vin.
Car, jusqu’à ce jour, les manifestations du » Bloc patriotique » qui sont toujours réprimées dans le sang, ne sont pas parvenues à faire plier l’USN. Mais, bien au contraire, et à l’Assemblée nationale, la proposition de loi électorale du G-13 qui est envoyée pour 10 jours, à dater d’aujourd’hui lundi à la Commission PAJ (Politique, administrative et judiciaire), dans sa dernière formulation validée par la plénière souveraine de l’Assemblée nationale réunit toutes les conditions des élections bâclées qui vont encore conduire à des situations imprévisibles et des crises de légitimité comme par le passé.
Plus grave, on n’a pas entendu Christophe Mboso Nkodia Mpwanga puiser dans un trésor de sagesse pour faire revenir les députés du G-13 dans l’hémicycle où leur présence est indispensable car il s’agit quand même de leur propre proposition de loi, ne fut-ce que symboliquement. Mais le président de l’Assemblée nationale a préféré faire droit à une disposition du Règlement intérieur (RI) qui stipule que lorsque la plénière a déclaré recevable une proposition de loi, celle-ci n’appartient à ses initiateurs mais plutôt à l’Assemblée nationale qui peut la modifier à souhait.
De la même manière, Christophe Mboso a laissé évoluer en dehors de l’hémicycle les députés de l’Opposition parlementaire sans même tenter de nouer le fil du dialogue avec eux. Mais il a continué à les énerver davantage en leur demandant d’envoyer leurs amendements portant réforme, sur la loi électorale. Tout ceci réunit les conditions d’un cocktail détonnant en RDC.
Côté Société civile, c’est le Coordonnateur de l’ONG NSCC (Nouvelle société civile du Congo), Jonas Tshiombela qui est sorti du bois samedi dernier en appelant à une mobilisation générale des Congolais contre la forfaiture qui est en train de se dérouler dans la loi électorale du G-13.
Que devient-elle si on enlève l’obligation faite à la CENI de publier les résultats des élections bureau par bureau ? Ce qui est le seul gage de transparence ? Si rien n’est fait pour respecter l’esprit et la lettre de la proposition de loi du G13, il y a risque de revivre pour la énième fois, des élections chaotiques.
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