La ministre du Genre, de la Famille et de l’Enfant, Bijou Kat Mushitu, a expliqué mardi à Kinshasa à la presse, la nécessité de réviser le Code de la famille dont la pratique judiciaire accuse les faiblesses de certaines de ses dispositions qui sont inadaptées aux réalités actuelles. Mme Kat, qui s’exprimait à l’ouverture de l’atelier de briefing sur la révision de ce code organisé à l’intention des médias sur le thème : « L’égalité homme et femme contribue à la stabilité de la famille », a indiqué que cela permettra de verrouiller les brèches des incohérences de ce document avec les instruments juridiques internationaux ratifiés par la RDC.
Ces instruments recommandent aux Etats parties de prendre toutes les mesures nécessaires pour éliminer toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme, a-t-elle rappelé. Mme Kat a toutefois reconnu que ce document est considéré comme un monument juridique congolais qui, non seulement marque l’unification et l’adaptation des règles relatives aux droits de la personne et de la famille aux valeurs culturelles congolaises, mais aussi traite et organise la cellule de base de la communauté humaine, à savoir la famille.
Elle a enfin appelé la presse à vulgariser cet instrument juridique pour la promotion du statut de la femme. La représentante de l’UNICEF a, pour sa part, noté que ce Code promulgué en 1987 est confronté à plusieurs pesanteurs socio-culturelles fondées sur les traditions et coutumes dont certaines dispositions ne favorisent pas la stabilité, la cohésion de la famille et l’application du droit à l’égalité, l’équité et la parité entre l’homme et la femme.
Les travaux d’harmonisation de ce document menés par des experts multidisciplinaires avec les ministères techniques avaient produit un projet de loi portant modification et complétant le Code de la famille, a-t-elle rappelé.
Ce projet de loi, constitué de plus de 400 articles dont 320 modifiés, 7 nouvelles dispositions et 35 articles abrogés, a été examiné en plénière et adopté par le Sénat. Cette loi, a poursuivi la représentante de l’UNICEF, est actuellement en discussion au niveau de la commission socio-culturelle du Parlement. Au cours de cet atelier, deux intervenants ont fait des exposés axés sur « Le contexte et la nécessité de révision du code de la famille, selon le genre » et « Le profil genre dans 4 provinces de la RDC ».
Organisé par le ministère du Genre avec l’appui de l’UNICEF, cette rencontre a regroupé les chevaliers de la plume de Kinshasa.