Guerre à l'Est: Kigali et Kampala en difficulté face à l'opinion internationale

En investissant Bunagana avec l'appui de Kampala, Kigali ne croyait pas s'attirer tant d'ennuis. Le ton est monté d'un cran du côté de la RDC où personne ne veut entendre parler de cette aventure rwando-ougandaise dans cette partie du Nord-Kivu.

Le mercredi 15 juin, les Gomatraciens ont manifesté leur colère à travers une marche pacifique en tentant même de traverser la frontière du côté de Rubavu à Gisenyi.

Le mardi 14 juin, l'Assemblée nationale s'est montrée très ferme à l'endroit des instigateurs de la déstabilisation du pays cher à Patrice Emery Lumumba. Les députés nationaux ont demandé au gouvernement de dénoncer l'Accord, très avantageux au Rwanda dans l'achat, la raffinerie et l'exportation de l'or congolais.

Les trois accords commerciaux, aujourd'hui mis en cause,  offraient d'énormes avantages à ce pays de près de USD cinq milliards de budget avec la traçabilité dans l'exploitation de l'or, la mise à l'écart de l'imposition et la prévention de l'évasion fiscale ainsi que la promotion et la protection des investissements. Les débrouillards rwandais sentent déjà les méfaits de cette invasion en étant dans l'impossibilité d'exercer leurs activités lucratives à Goma.

Toujours le 14 juin, un autre acte s'est produit contre Kigali. Le vol devant transporter des migrants du Royaume-Uni vers le  Rwanda a été simplement annulé en dernière minute par la Cour européenne de Droits de l'homme. Une décision qui ne manque pas d'entamer le moral du président rwandais,  très critiqué à travers le monde pour avoir attaqué la RDC derrière le M23.

L'Assemblée nationale n'a pas épargné Kampala en dénonçant l'hypocrisie du fils de Museveveni, le nommé Muhoozi Karnerugaba, pour avoir permis l'invasion de Bunagana à partir du territoire ougandais.

La chambre basse a aussi ordonné la suspension de la ratification des accords avec l'Ouganda, concernant la construction et la modernisation de 1182 km de réseau routier.

Mis à découvert dans cette sale besogne, l'héritier du pouvoir ougandais crie partout son innocence sans vraiment convaincre. A travers un compte Twitter lui attribué, il souhaite " rencontrer mon grand Président en RDC bientôt. Je suis son petit frère. Nous pouvons facilement résoudre ces problèmes. Nous ne devrions servir que les intérêts de Dieu Tout Puissant et de nos peuples". Il termine par dire sa détermination à protéger la RDC comme tout autre pays de la Communauté de l'Afrique de l'Est.

Difficile de lui faire confiance, tant il est connu que par la même voie des réseaux sociaux, Muhoozi Karnerugaba avait manifesté son intention de venir à la rescousse de Kigali qu'il a considéré sous menace des FDLR. Et même en réagissant à la prise de position du président de l'Assemblée nationale, on sent une sorte de moquerie de sa part.