Lubumbashi : résistance à la vaccination des enfants dans la périphérie

Avoir accès aux soins médicaux est un souhait pour tout citoyen congolais. Cependant, le milieu de vie de chaque personne peut avoir de l’influence sur la qualité des soins. Ainsi donc, la population qui vit dans les quartiers semi-urbains n’apprécie pas les soins de santé moderne. Minée par des croyances, elle a parfois horreur des hôpitaux. Les professionnels de santé ont un autre constat, cette population résiste à la vaccination de leurs enfants.

Pour aider les parents à faire vacciner leurs enfants et atteindre le plus grand nombre d’enfants dans son quartier, Kisimba Marguerite, une jeune femme infirmière, fait du porte-à-porte. ”Chaque mercredi, il y a la vaccination dans notre structure de santé et cela est gratuit. Parfois, je reçois seulement cinq enfants. Mais ce nombre n’est pas suffisant pour ouvrir, par exemple, un flacon de BCG qui compte vingt doses. Comme je ne peux pas priver le vaccin aux enfants présents. Je suis obligé d’aller chez toutes les femmes du quartier qui ont déjà accouché, mais qui n’amènent pas leurs enfants à l’hôpital pour écouler les quinze doses restantes”.

Une tâche pas si facile pour Kisimba Marguerite. ”C’est vraiment compliqué pour convaincre des habitants du quartier. Ils n’acceptent pas facilement qu’on donne le vaccin à leurs enfants. Si ce dernier fait de la fièvre après avoir été vacciné, les parents reviennent à  l’hôpital, nous menacent soi-disant que le vaccin provoque des maladies”.

L’hôpital, un dernier recours après l’échec de l’automédication

Léon Kabuya détient un centre de santé dans la commune Annexe. Il parle des difficultés liées aux soins médicaux en milieu reculé. ”Nous recevons des patients seulement si le cas devient grave. Ceci après plusieurs automédications. Nous, on n’a pas d’autre choix que de les transférer. Nous enregistrons aussi des cas de rougeole chez les moins de cinq ans. Parmi eux, d’autres n’ont jamais reçu aucun vaccin depuis la naissance. Mais par chance, nous récupérons d’autres”.

Il faut dire que ce scepticisme envers les vaccins mérite une attention particulière. Car la vaccination peut sauver des vies surtout des enfants. Parce que la vaccination reste le moyen efficace de prévention contre différentes maladies.