Provinces
Les pays membres du Comité de l’Afrique de l’Est (EAC), à savoir : le Kenya, le Burundi, la Tanzanie, l’Ouganda, le soudan du Sud, le Rwanda et la RDC, ont à l’unanimité, décidé de déployer dans l’Est de la RDC, une force régionale pour mettre fin à l’activisme des groupes armés, qui écument cette partie du pays. Cette force sera déployée dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri, où une dizaine de groupes armés locaux et étrangers continuent à commettre des exactions.
Mais la constitution de cette force ne rencontre pas l’unanimité au sein de l’opinion publique congolaise. De la politique passant par la société civile jusqu’au commun des mortels, les avis restent divergents.
Au sein de la société civile du Nord-Kivu, le déploiement d’une force militaire de l’EAC est une force de trop, étant donné que plusieurs autres opèrent déjà sur le territoire congolais à l’instar des forces de la Mission des Nations-Unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco) qui regroupent les contingents kenyan et tanzanien dont les pays sont déjà membres.
D’autres sont les forces de défense du peuple Ougandais (UPDF) qui opèrent sur le sol congolais depuis novembre 2021. Même si la cellule de communication de la présidence de la RDC a annoncé que les forces de défense du Rwanda ne feront pas partie de cette mission militaire suite à son soutien présumé aux rebelles du M23 pour la déstabilisation de la province du Nord-Kivu, nombreux habitants souhaitent que d’autres pays pointés dans la déstabilisation de la RDC soient écartés aussi de ces opérations.
Le Rwanda et le M23
Depuis plus de 25 ans, ce n’est plus un secret, même des enfants qui naissent au Congo, sont informés de l’implication du Rwanda dans le conflit qui déstabilise la RDC.
De la rébellion du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) passant par le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) jusqu'au mouvement du 23 mars (M23), le Rwanda est toujours pointé du doigt accusateur de livrer une guerre par procuration à la RDC, en fournissant des ressources humaines, matériels et financières aux groupes armés.
Le M23 défait depuis 2013 par les Forces armées de la RDC (FARDC) appuyées par la brigade d’intervention des Nations-Unies (FIB) ont refait surface dans leur ancienne zone d’agissement : le territoire de Rutshuru et Nyiragongo, avec l’objectif d’asphyxier ou s’installer dans la ville de Goma, selon les Fardc.
Kinshasa dit détenir les preuves avérées de l’implication de Kigali dans cette répartition des rebelles, s’appuyant sur l’arrestation de 2 militaires de l’armée régulière du Rwanda dans le territoire de Nyiragongo. La RDC, à travers le ministère des affaires étrangères, n’a pas cessé de présenter ouvertement le Rwanda, dans la sphère de la politique internationale comme son agresseur pour que des sanctions sévères soient prises à son égard afin de rendre justice à son peuple.
Ouganda, le « héros controversé » du peuple meurtrie de Beni-Ituri
La coopération militaire entre la RDC et l’Ouganda, à travers la force conjointe Fardc-UPDF, était signée dans l’objectif d’anéantir les rebelles Ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF), actifs sur le sol congolais depuis plus de 20 ans. Cette mutualisation des forces a été envisagée après l’attentat attribué aux ADF qui a eu lieu à Kampala, tuant des personnes. Une attaque revendiquée quelques jours plus tard par le groupe Etat-Islamique.
L’entrée des militaires ougandais en RDC en novembre 2021 était saluée par bon nombre de congolais, surtout ceux de la partie Nord qui espéraient à la fin de l’activisme des personnes à qui l’on attribue les massacres des civils depuis près d’une décennie. Le commandant de l’armée de terre et fils du président Ougandais, le général Muhoozi Kainerugaba, a été le plus enthousiaste de ces opérations dénommée « Shujaa », qui selon lui est une réussite.
Il a publié sur son compte Twitter qu’un millier de rebelles ADF ont été tués dans ces opérations, notamment dans des bombardements de leurs différents sanctuaires par les forces conjointes. Des communiqués conjoints des deux forces et des reportages des journalistes intégrés à ces opérations, faisant état de l’héroïsme de ces armées ont été publiés. Les Forces armées de la RDC faisaient savoir que les rebelles « aux abois » qui continuent à commettre des exactions sont ceux qui se sont dispersés en plusieurs petits groupes pour échapper aux frappes militaires.
Même si des attaques sporadiques des ADF étaient rapportées dans la zone d’agissement d’UPDF, les civils, surtout les habitants du territoire d’Irumu en province d’Ituri et ceux de la collectivité-chefferie de Watalinga au Nord-Kivu, gardent encore un espoir en ces opérations. Lors de l’annonce de l’éventuelle fin de ces opérations (Shujaa), la population du groupement Banande-Kainama a manifesté son désaccord, affirmant que ce sont les UPDF qui leur ont ouvert au reste du territoire. D’autres sont ceux du secteur de Rwenzori, par le biais de leur président Ricardo Rupande, qui s’est dit satisfait de la prorogation des opérations, lors de l’annonce par le coordonnateur de ces dernières, le général Camille Bombele dans la ville Ougandaise de Port Forty.
Un partenaire au visage de caméléon
Les espoirs ont commencé à s’éloigner lorsque les discours de méfiance se sont accentués. D’abord, les déclarations « choquantes » du fils du président Museveni, le général Muhoozi Kainerugaba et son intense rapprochement avec le président Rwandais Paul Kagame, qui n’est pas en odeur de sainteté avec Kinshasa.
Ces déclarations, visiblement qui n’engagent que lui, ont non seulement renforcé la méfiance au sein de la population mais aussi découragé les troupes engagées dans la mutualisation des forces. M
Alors que les accusations du soutien de l’armée ougandaise au M23 dans la prise de Bunagana ont semblé tout biaiser. L’opinion se lamente d’une « coopération à l’orient et d’une trahison à l’occident ».Tout compte fait, cette méfiance a été même constatée au sien de l’Assemblée nationale lorsque le président de la chambre basse du parlement congolais a parlé d’une « trahison » de l’Ouganda dans la situation du M23.
Le soudan du sud et les Mbororo
Depuis maintenant plus de 5 ans, la société civile des provinces d’Ituri et du Haut-Uele dénonce l’invasion de leurs terres par les éleveurs Mbororo en provenance du Soudan du Sud. Ces derniers sont accusés de plusieurs exactions envers la population civile et s’affrontent le plus souvent avec les Forces armées de la RDC.
Le Burundi et le FNL
Dans la province du Sud-Kivu, les rebelles Burundais du Front national pour la libération se sont toujours affronté aux Forces armées de la RDC et sont accusés de commettre des exactions sur les populations civiles, notamment dans le groupement Muhungu. D’autres sont des RED-Tabara, souvent traqués sur le sol congolais par l’armée Burundaise, dans la même province, considérée comme base arrière de ces miliciens.
Toute cette situation mise à la lumière, pousse nombreux au sein de la population de souhaiter à ce que seules les forces de la Tanzanie et le Kenya qui ne sont pas citées dans des différentes violences en RDC y soit déployées. Au vue de la particularité de la situation sécuritaire, les opérations de la force régionale risqueraient de se heurter à cette attitude de méfiance.
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