« L’impact environnemental est pris en compte dans l'appel d'offres des blocs pétroliers et gaziers" (Budimbu)

"Il existe, aujourd'hui, plusieurs façons d'extraire le pétrole. Avec les nouvelles technologies, actuellement, en usage, il y a moyen d'exploiter notre pétrole sans impact direct sur l'environnement", rassure Didier Budimbu, ministre des Hydrocarbures, dans le magazine "ÉDITION SPÉCIALE de TOP CONGO, à la veille du lancement de l’appel d’offres pour des droits d’exploitation de 27 blocs pétroliers et 3 gaziers du lac Kivu.

"En plus de cela, après attribution des blocs, il y aura un rapport stratégique sur l'impact environnemental et cet avant toute opération sur le terrain. Ce rapport sera public, ce n'est que si nous nous rendons compte qu'il n'y a pas de gros risque, qu'on pourra continuer l'exploitation", renchérit le Ministre alors que nombre de scientifiques et ONG dénoncent un "projet suicidaire" pour la forêt tropicale du bassin du Congo, qualifiée de "poumon de l'humanité".

Ces personnalités et organisations, dont Greenpace ont, d'ailleurs, déposé à la présidence de la République, pas plus tard que mardi 26 juillet, une pétition signée par plus de 100 000 personnes opposées à cette adjudication.

100 000 signatures vs 100 millions de vies

"Quand on parle de 100 000 signatures, nous nous parlons de 100 millions de congolais qui doivent manger, accéder aux soins de santé et à l'éducation", rétorque, un Didier Budimbu très combatif.

"Nous voyons et ces Ong avec nous, ce que le M23 fait matin, midi, soir dans le parc des Virunga où tombent des bombes. Mais personne ne monte au créneau. Là, on ne parle pas de protection du poumon de l'humanité. Et nous nous demandons si les roquettes tirées et qui tuent nos gorilles ne sont pas dangereuses", formule, critique le ministre des Hydrocarbures.

"C'est seulement quand on veut exploiter notre pétrole pour pouvoir augmenter notre capacité financière, rehausser notre économie que ça devient un problème. On se pose des questions", peste-t-il.

Certes, reconnait Didier Budimbu, "il y a des blocs qui chevauchent 5 à 10 % des zones protégées. Mais ces blocs sont plus vastes que Rwanda ou la Belgique. Pourquoi irions-nous, alors, forer là où se trouvent nos gorilles. Prenons l'exemple, le bloc 4 et 5 qui chevauchent, en partie le parc des Virunga. Je vous garantis qu'on ira pas forer dans le parc, on ira loin. C'est ce qui est prévu et c'est ce qui sera fait", tranche-t-il.

En sus, "le Congo n'a jamais renié ses engagements internationaux. Nous avons promis un reboisement de 800 000 hectares de forêts et nous sommes justement en train de le faire. C'est même le Chef de l'État en personne qui avait lancé ce projet. Nous avons encore promis de réduire de 25% la production de gaz à effet de serre, on le fait aussi", indique le ministre des Hydrocarbures qui assure travailler "en étroite collaboration avec le ministère de l'Environnement, la vice-Première ministre Eve Bazaïba, l'Institut Congolais de conservation de la nature (ICCN) et même avec le ministère du Tourisme.

"Nous sommes en position de faiblesse économique malgré tous les efforts fournis par le Chef de l'État et le gouvernement", plaide Didier Budimbu.

"Cette manne pétrolière pourra faciliter beaucoup de choses, car notre pays est vraiment en difficulté", en conséquence, pointe-til, "arriver à octroyer ces blocs et ceux-ci puissent produire pourra énormément aider le pays".