« La modification du système de gouvernance du Kongo Central est possible » (Baby Vangu)

"C'est possible dans le temps qui nous est imparti (18 mois), non pas de faire des miracles, mais de modifier, tant soit peu, le système de gouvernance et particulièrement en matière des finances publiques, centre névralgique de toute l'action du gouvernement Guy Bandu et de tout autre gouvernement qui lui succédera", déclare, invité de l'Édition Spéciale sur Top Congo FM, Baby Vangu, ministre du Budget et Finances de la province du Kongo Central, qui d'emblée, se définit comme un "possibiliste".

Et pourtant, consent l'argentier local, "les sources de financement des provinces sont tout à fait aléatoires". Alors, comment dans ce contexte, parvenir à cette "modification du système ?".

Réformer le système fiscal

"Il faudrait un travail de réforme en profondeur du système fiscal au niveau du Kongo Central", entrevoit le ministre volontariste.

Celle-ci, commence-t-il, "passe par quelques axes dont le plus important est la restructuration de la Direction générale des recettes du Kongo central (DGRKC), de manière que la conformation des organes réponde à ses missions".

Et pour cause, ça doit faire 8 ans, que cette (Régie financière) ne réalise encore et toujours que les mêmes assignations : 2 millions de dollars le mois.

"Ça n'a jamais changé et c'est justement ce qui nous intrigue", commente Baby Vangu.

"C'est qu'il faudra faire dans un premier temps, c'est la restructurer. Il faudra, par la suite, renforcer les capacités des agents. (Enfin), il y a plusieurs axes générateurs qui ne sont pas activés, qu'il faudra mettre en mouvement", préconise-t-il.

Mais en attendant, fait savoir le ministre, "les recettes de la DGRKC reposent à plus de 60 % sur la taxe d'embarquement (embarquement et débarquement)".

Or, "au niveau national, on propose la révision de certaines taxes dont celle-là (taxe d'embarquement) pour alléger la fiscalité par rapport au climat des affaires. Donc, si cette perception est supprimée, c'est 65 % des recettes de la province qui vont disparaître", alerte-t-il.

Cela n'irait pas beaucoup mieux dans l'hypothèse où "elle venait à être réduite".

Il s'agira alors d'"une quotité qui faudra défalquer de maigres 2 millions dont on se contente pour gérer la province", s'alarme le ministre provincial du Budget et Finances.

"La pondération de cette taxe traduit (donc) la fragilité de la province. En cas de choc exogène ou endogène, la province sera en difficulté", note-t-il, avant de pointer l'exploration des "autres axes générateurs qui ne sont pas encore activés ou qui sont activés mais pas optimisés".

Et de souligner : "je peux donner l'exemple de la taxe conventionnelle spéciale pour la reconstruction que les cimentiers paient et que doivent payer tous les opérateurs qui participent à l'activité économique dans cette province.
C'est une niche très, très importante à explorer".

"La seconde piste, c'est l'impôt foncier. C'est en fait l'impôt qui devait nous donner la majeure partie de nos ressources", estime Baby Vangu. Mais, "il se pose déjà un problème de répertoire. Il faut identifier".

Récemment, raconte-t-il, "nous avons échangé, utilement, avec le ministre national des Finances Nicolas Kazadi autour d'un partenariat entre le pouvoir central et la province du Kongo Central sur l'optimisation de la perception de l'impôt foncier. On va imaginer un mécanisme qui partira de la cartographie des quartiers, etc., pour avoir un répertoire fiable", annonce-t-il.

L'autre piste, "c'est l'impôt sur le revenu locatif, il y a également la vignette. Ce sont les 3 vieilles ressources qui ont bâti les pays occidentaux. Donc, s'il y a un effort à déployer, c'est ce domaine qu'on doit exploiter", conclut-il.