Nord-Kivu : Les victimes des manifestations anti-Monusco enfin enterrées après une discorde entre la population et les autorités

Les dix civils ayant perdu leur vie durant les manifestations contre la MONUSCO viennent d’être mis en terre ce samedi 30 juillet au Cimetière de Kitatumba dans la ville de Butembo. Alors que leur enterrement était prévu pour le vendredi, la foule composée des membres de familles des victimes, militants mouvements citoyens et membres d’autres organisations de la société civile venait de la morgue a été interceptée par la police.

Elle s’est arrêtée au niveau du rond-point VGH où elle a continué la veillée Mortuaire jusqu’à deux heures du matin lorsque les forces de l’ordre sont venues la disperser et partir avec le corps.

Cette répression est condamnée par les militants du mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA).

« Nous sommes sortis de la morgue avec les corps pour l’enterrement hier vendredi, mais les éléments de l’ordre ne nous ont pas permis de dépasser au niveau du rond-point VGH. C’est ainsi que nous avons décidé d’y rester pour compatir avec les familles éprouvées. Nous nous sommes bien comportés durant la veillée, mais chose étonnante était de voir les militaires et policiers qui sont venus nous disperser avec des bombes à gaz lacrymogènes aux environs de deux heures du matin. Tout le monde voulait sauver sa peau ainsi parmi nous, il y a eu des blessés encore, nous condamnons ce comportement de nos autorités qui pensent faire des choses pour s’attirer la sympathie de la MONUSCO alors c’est elle qui a tué nos concitoyens. », déplore Anelka, militant de la LUCHA, section Butembo.

Pour cette même occasion, la LUCHA demande aux autorités congolaises de rompre tout accord qui donne droit à cette force onusienne de rester encore sur le sol congolais.

Pour sa part, le député provincial élu de la ville de Butembo Promesse Matofali déplore cet acte indigne qui a encore engendré des morts et blessés.

« Les services de sécurité ont réprimé violemment des manifestants réunis en veillée mortuaire. Il y eu des morts et blessés ! Cet acte horrible qui viole l’article 26 de notre Constitution, consacrant la liberté des manifestations en RDC est alors très condamnable à notre égard. Ces services de sécurité nous ne cessons de leur rappeler leur rôle qui est de protéger la population et ses biens », a-t-il déclaré.

À lui d’ajouter : « Délibérément, nos services de sécurité ne sont forts et violents que face à une population sans défense qui a tout perdu durant les massacres et insécurité sans fin ».

Par ailleurs, il appelle les autorités congolaises au sens de responsabilité et au respect des textes légaux dont la Constitution de la RDC à son article 26 ainsi que l’édit provincial portant protection des défenseurs des droits humains en province.