Kenya : la jeunesse se désintéresse du scrutin présidentiel

Au Kenya, le positionnement des jeunes électeurs est une des inconnues du scrutin présidentiel.

Le 9 août, 22 millions d'électeurs sont appelés aux urnes, dont un peu moins de 40% de jeunes, selon la commission électorale. Beaucoup, parmi eux, se détournent, d'un jeu politique qu'ils jugent miné par la corruption.

Ils sont 5% de moins qu’en 2017 à s'être inscrits sur les listes électorales cette année, contrairement aux plus de 35 ans dont le nombre a augmenté.

"Nous voulons que le meilleur candidat gagne la présidence et aussi que partout la situation reste calme. J'espère que chaque personne viendra voter demain pour le candidat qu’il juge être le meilleur et nous prions pour qu'il n'y ait pas de chaos par la suite ", explique Joshua Koech, habitant de la ville d'Eldoret.

La jeune génération, réputée moins encline à voter sur la base d'appartenance tribale, pourrait apaiser les tensions politico-ethniques qui secouent souvent le Kenya en période électorale, veulent croire des analystes.

"Ici à Eldoret, j'ai vu que les résidents ont atteint la maturité en politique. Lors des élections précédentes, il arrivait que certains incitent les gens à se battre les uns contre les autres pour obtenir des avantages politiques, mais cette fois-ci, les gens sont devenus politiquement matures", souligne Erick Siror, conducteur de véhicules de service public.

Malgré les efforts de la commission électorale pour mobiliser la jeunesse, notamment par biais des réseaux sociaux, le désintérêt pour la politique domine. Dans un contexte de corruption, d’inflation et de chômage, le scrutin suscite peu d’espoir.

Cinq millions de jeunes sont sans emploi au Kenya, selon des chiffres officiels publiés en 2020.