Lualaba : opération zéro délinquant, les enquêtes sont en cours

La province du Lualaba est en pleine opération de nettoyage de tous les jeunes désœuvrés dite ”opération zéro délinquant”. La dernière opération a été à la base des bavures policières. Une enquête a été diligentée. Depuis mardi dernier, la commission d’enquête chargée de recueillir les éléments d’information sur ce dossier reçoit différentes couches des populations civiles et militaires ainsi que les autorités impliquées dans cette affaire.

Cette opération qui a fait au moins trois morts à Kolwezi, selon le bilan officiel, vise à offrir la chance à ces jeunes d’apprendre des métiers pour leur indépendance et de résoudre tant soit peu la délinquance juvénile à la base de plusieurs cas d’insécurité dans cette province. Sur un total 246 jeunes arrêtés, environ 181 ont été transférés au Service national à Kanyama Kasese, d’autres ont été relâchés après vérification de leurs identités.

Cette opération a suscité plusieurs réactions. La société civile a été parmi les premiers à se prononcer et a dénoncé la violation des droits de l’homme dans son exécution. C’est ainsi qu’elle a exigé une enquête objective et transparente pour établir la responsabilité de chacun. Elle a ainsi souhaité que la commission d’enquête de l’Assemblée provinciale du Lualaba soit multipartite pour raison de légitimité, d’efficacité, de crédibilité et de confiance.

Germain David Kabeya, journaliste à la télévision Yalisano de Kolwezi, parle de l’exagération dans le bilan de la société civile. Cette dernière parlerait de 15 morts. ”S’il y avait autant de morts sur la ville que ce qu’elle a donné sur RFI, on allait quand même le savoir. Il devrait y avoir des deuils un peu partout, mais ce n’est pas le cas”.

Dégradation de la relation police-population

La méthode utilisée dans l’exécution de cette opération est décriée. ”Tout ce que je sais est que les bavures, il y en a eu dans la procédure d’arrestation de ces délinquants. Ainsi, certains jeunes étaient arrêtés sans vérification de leurs identités. Une pratique qui a créé une crise de confiance entre la police et la population. Aujourd’hui, dans le Lualaba, la population ne supporte plus la police comme avant. Il faudra que les autorités provinciales parviennent à rétablir entre ces deux parties la confiance. La proximité n’existe plus entre les deux”.

Les familles ont quant à elles reçu l’assurance de la part des autorités. Munies des identités de leurs enfants, elles peuvent les récupérer sans condition. Cela est valable même pour les élèves et les étudiants et autres personnes non concernées. Les petits enfants sont actuellement gardés dans des orphelinats.

Entre temps, il faut souligner qu’il y a une opération d’enregistrement volontaire des jeunes à la police. Il y en a qui ont été même enregistré pour aller travailler au Service national.