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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Sud-Kivu : « Des manifestants contre la Monusco sont morts pour quelque chose qui est déjà acquise » (Essoh Essis)

2022-08-29
29.08.2022
2022-08-29
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Essoh Essis, Coordonnateur de la section des Affaires Civiles au sein du Bureau de la Monusco au Sud-Kivu, affirme que les personnes décédées lors des manifestations contre la Monusco, sont « morts pour quelque chose qui est déjà acquise. Selon lui, le retrait de la Monusco est déjà effectif depuis 2013.

Il l’a dit lors d’un café de presse organisé ce vendredi 26 août 2022 avec des responsables des médias de Bukavu, pour un partenariat « responsable et engagé » avec la Monusco.

Au cours de cet échange, Cécilia Piazza, Cheffe de Bureau de la Monusco au Sud-Kivu et au Maniema, a appelé les journalistes à s’engager à demeurer « neutres et impartiaux » dans l’accomplissement de leur mission d’information de la population, y compris en ce qui concerne la question de la Monusco.

De sa part, Darius Kitoka, président de l’UNPC au Sud-Kivu, a salué le travail qu’accomplissent les journalistes tous les jours, ajoutant au passage qu’aucune manifestation contre la Monusco n’a été enregistrée récemment à Bukavu, notamment grâce au professionnalisme de la presse.

Dans son intervention, Essoh Essis a indiqué que le retrait de la Monusco est déjà en cours, mais de manière progressive, vu qu’elle s’est retirée de l’Ouest du pays en 2013, de Kisangani en 2019, du Kasai en 2021, et du Tanganyika en juin dernier.

« Ils sont morts pour quelque chose qui est déjà acquise. Laissez-moi vous parler du retrait de la Monusco. Il n’a pas commencé aujourd’hui. L’une des dates les plus fondamentales c’est 2013, lors que la Monusco a quitté tout l’Ouest du pays, pour se concentrer dans les provinces de l’Est. On a appelé cela la reconfiguration. Parce qu’on a pensé qu’après la Monuc, qui voulait recoudre les parties d’un pays qui était en voie de dislocation ; il faudrait aider le Gouvernement à amener sa capacité de gestion des problèmes de tous les jours à un niveau qui correspond à celui où un l’État peut gérer sans la Monusco », indique-t-il.

Et d’ajouter : « En 2017, une insurrection a éclaté dans la province du Kasai, celle du Kamuina Nsapu, qui a menacé d’embraser le pays. Et donc on rouvre la base de la Monusco à Kananga qui était déjà fermée. On a mis deux ans, mais oui on a réussi, avec l’accord de tous les congolais de bonne volonté. En 2021, on va fermer Kananga, Mbuji-Mayi et Tshikapa. En 2019 on a aussi décidé que du côté de Kisangani ça allait mieux, et on y a quitté. On a aussi fermé le Tanganyika, en juin 2022. Nous on veut sortir. Et ce retrait a été formalisé en 2021 par un accord avec le Gouvernement de la RDC, qui a élaboré avec la Monusco, un plan de retrait,» a déclaré Essoh Essis.

«Si le Gouvernement prend une décision de faire partir la Monusco, la Monusco est partie »

En ce qui concerne les habitants récemment tués par des éléments de la Monusco à Kasindi, au Nord-Kivu, Essoh Essis a indiqué que cet incident « grave » ne cadrait pas avec la politique de la Monusco.

«La question c’est de savoir si ce qui s’est passé à Kasindi c’est quelque chose que la Monusco soutient, accepte ou demande ? Et la réponse est venue dans les minutes qui ont suivi, dans la déclaration de la représentante spéciale du Secrétaire général. Cette déclaration contient le mot grave trois fois. Un incident grave, injustifiable. La Monusco a tout un ensemble de valeurs. Et si elle pensait différemment, je n’allais pas la servir. Parce que moi aussi je suis un militant du progrès, de l’égalité, de la souveraineté des africains, et tout ce que vous pouvez penser,» indique-t-il.

Essoh Essis pense que si la majorité de la population était d’accord avec le départ « immédiat » de la Monusco, elle l’exprimerait à travers les institutions légalement reconnues, qui feraient partir la Monusco immédiatement.

«Vous dites que la majorité de la population veut que la Monusco puisse partir. Ce serait intéressant si on pourrait faire un sondage là-dessus, pour savoir si c’est la majorité de la population de Bukavu, de l’Est ou de la RDC qui demande ça. Mais cette question a été réglée en décembre 2018. Un Chef de l’Etat a été élu, il a formé un Gouvernement, et vous avez une Assemblée Nationale. Ceux-ci représentent, jusqu’à preuve du contraire, la majorité, pour ne pas dire la totalité de la population congolaise. La volonté de la population peut être portée utilement et efficacement par ces institutions. Si ce Gouvernement prend une décision, dans l’esprit de la souveraineté de l’Etat, de faire partir la Monusco, la Monusco est partie. Ce ne sont pas les morts qu’il y a eu à Uvira qui vont chasser la Monusco,» soutient-il.

Le Gouvernement congolais est bel et bien capable de régler ses problèmes sécuritaires

Professeur d’Universités, Essoh Essis indique que le Gouvernement congolais est bel et bien capable de régler ses problèmes sécuritaires. Mais selon lui, il a besoin d’un appui, comme tous les autres États du monde.

«Le Gouvernement congolais est capable de régler le problème de la protection des civils. Mais je ne connais aucun pays dans le monde où le Gouvernement est capable de régler tous les problèmes. Il n’existe pas. La RDC est un pays relativement neuf. Avec un territoire qui est l’équivalent de plusieurs continents. Avec une administration qui est entrain de faire ses marques. Vous ne pouvez pas être pressés comme ça. Vous pensez que les pays européens ont réussi à 60 ans ? La première constitution des Etats-Unis s’appelle les articles de la confédération. Pourquoi ils ont fait une constitution fédérale ? C’est parce que pendant environ 13 ans, à la fin de la guerre de l’indépendance, le Gouvernement était incapable de faire quoi que ce soit d’utile. C’est pour ça qu’ils l’ont reformé. La révolution française de 1789 est le plus grand echec d’une insurrection populaire. Parce qu’elle a supprimé la royauté, et 10 ans après, Napoléon a créé un empire. Il a fallu jusqu’en 1870 pour avoir un semblant d’institution. Les Africains sont trop pressés. Il faut qu’on arrête. Chacun de nos pays a des problèmes. C’est-à-dire que si on enlève les actions des puissances extérieures, gérer un nouvel État, c’est déjà un casse-tête incroyable, quand on ajoute menant les intérêts croisés des uns et des autres,» a-t-il indiqué.

Pour lui, ceux qui manifestent contre la Monusco, doivent être « réalistes ».

«Tout est à bâtir. Engageons-nous dans l’effort pour bâtir notre pays et avoir un pays plus beau qu’avant, tout en restant réalistes. L’État congolais est capable de régler ses problèmes. Mais les moyens, les méthodes et les ressources doivent être raffinés au fur et à mesure pour nous permettre d’arriver là-bas. Ça ne se fera pas en un jour,» a déclaré le Coordonnateur des Affaires Civiles à la Monusco au Sud-Kivu.

Pour rappel, en août 2021, la MONUSCO et le Gouvernement congolais ont validé un « Plan de transition conjoint, qui programme le retrait de la Monusco de manière « échelonnée, responsable et durable » d’ici 2024. Ce plan adopté par l’Assemblée Nationale le 26 avril dernier, tiendra également compte de l’évolution de la situation politique et de la sécurité dans le pays.

Il comprend notamment des indicateurs concernant la protection des civils et la neutralisation des groupes armés, le renforcement de l’état de droit, en mettant en œuvre la politique nationale de réforme de la justice, la pleine mise en œuvre du nouveau Programme de désarmement, démobilisation, réintégration communautaire et stabilisation (PDDRCS), la tenue d’élections crédibles, transparentes, inclusives et pacifiques en 2023.

Mais aussi la promotion de la participation pleine, égale et significative des femmes aux processus politiques, des mesures de protection pour les victimes et les témoins, en particulier les femmes et les enfants, avant, pendant et après les procédures judiciaires, et la conception et mise en œuvre des programmes de justice transformatrice qui s’attaquent non seulement aux violations singulières, subies par les femmes et les enfants, mais également aux inégalités sous-jacentes qui rendent les femmes, les filles et les garçons vulnérables en période de conflit.

Museza Cikuru (Correspondant au Sud-Kivu)
Congo Press / Prunelle RDC
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