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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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La reine d'Angleterre, Elizabeth II, s'est éteinte

2022-09-08
08.09.2022
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2022-09-08
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Elizabeth II, née en 1926, reine depuis 1952, s'est éteinte ce jeudi après-midi dans sa résidence de Balmoral en Ecosse. Portrait d'Elizabeth Alexandra Mary Windsor.

Elizabeth Alexandra Mary Windsor s'est éteinte ce jeudi 8 septembre 2022 à l'âge de 96 ans. Pour plusieurs générations à travers le monde, elle fut « la reine », sans besoin de préciser de quel pays alors même qu'elle était celle de pas moins de seize.

Au-delà des statistiques - le règne le plus long de l'histoire de l'Angleterre, la femme la plus photographiée au monde…  et alors que la Grande-Bretagne s'apprête à lui offrir des funérailles qui rejoindront dans les annales celles de son arrière-arrière-grand-mère, Victoria, Elizabeth II demeure une énigme.

Fidèle à la devise de Disraeli adopté par la famille royale - « never explain, never complain » (ne jamais s'expliquer, ne jamais se plaindre) -, elle fut une grande muette, aux discours publics policés par le Cabinet et à la parole privée toujours préservée. Alors que son règne est célébré, sa réalité historique et personnelle tient sans doute dans son nom : Elizabeth Alexandra Mary Windsor.

https://twitter.com/RoyalFamily/status/1567928275913121792?s=20&t=S3lZJ4sSiKQS6MXgREiCvQ

Alexandra, son deuxième prénom dit d'où elle vient. C'est celui de son arrière-grand-mère, une (très belle) princesse danoise, tendance Andersen du XIXe siècle. Femme d'Edouard VII, respectée pour sa résistance aux frasques de son époux et à la rigueur de sa belle-mère Victoria, elle compensa ses infortunes par un goût marqué pour les perles, dont hérita Elizabeth II.

Soeur de l'impératrice de Russie, du roi de Danemark et de celui de Grèce, mère de la reine de Norvège, tante du Kaiser et de la reine d'Espagne, elle fut le symbole du système Victoria, ce réseau d'alliances familiales qui devait prévenir l'Europe contre toute guerre. Celle de 1914 et la révolution d'Octobre qui tua son neveu, Nicolas II, firent voler en éclat ce fantasme du Gotha.

Entrée dans la modernité

Demeure qu'Elizabeth II est issue de cette croyance dans la grande famille des rois, et dans le caractère sacré de la monarchie. Elle sut faire entrer cette mystique dans la modernité dès son couronnement en 1953 en autorisant les caméras dans l'abbaye de Westminster. Sauf au moment de l'onction qui la créait reine par la grâce de Dieu, défenseuse de la foi et cheffe de l'Eglise anglicane.

Une incarnation qui compliqua sa vie, lorsqu'il fallut gérer les intermittences de coeur de sa soeur, la princesse Margaret - qui ne put épouser son amour de jeunesse, Peter Townsend -, et les palinodies matrimoniales de ses enfants.

Continuant de cousiner avec toute l'Europe monarchique - les ex-souverains étaient bienvenus à Buckingham de Constantin de Grèce à Siméon de Bulgarie -, elle fut un continuum historique que ses gouvernements successifs surent utiliser.

Ainsi, quand elle se rendit pour la première fois en Russie, en 1994, y fut-elle reçue autant comme chef d'Etat du Royaume-Uni que comme petite-cousine du tsar, dans un moment où l'ex-URSS tenait à se réconcilier avec son passé… Un pedigree d'un autre temps qui fit d'elle un pont entre le XIXe et le XXIe siècle.

Foyer royal au service du pays

Mary, son troisième prénom est celui de sa grand-mère, femme de George V, dont la vie et la conduite inculquèrent à Elizabeth le sens du devoir - « duty first, self second ». Un mot qui aurait pu être inventé par cette « granny ».

Devoir de petite princesse de seconde zone - ses parents, les Teck, firent banqueroute  qui épousa sans sourciller le frère cadet et ennuyeux de son flamboyant fiancé d'origine, foudroyé en quelques jours avant leurs noces, l'énigmatique duc de Clarence - réputé homosexuel et soupçonné un moment d'être Jack l'Eventreur.

Devoir qui lui fit supporter les sautes d'humeur légendaires de son bourru de mari, George V donc, qu'Elizabeth II surnommait « gran'pa England ». Devoir qui lui fit incarner les vertus domestiques somme toute très « middle class » du même époux - avant leur accession au trône, ils vécurent dans un cottage aux proportions plus que modestes.

Elle façonna ainsi l'image d'un foyer royal au service du pays, quitte à sacrifier au passage une vie de famille. Une antienne reprise par sa petite-fille, corgis et lunettes National Health Service en sus. Devoir d'humilité qui la vit sacrifier en 1917 les cousins Romanov, en leur refusant l'asile politique proposé par le Cabinet, afin de n'attiser aucun sentiment antimonarchique dans le pays.

Elle en profita pour racheter aux survivants leurs joyaux désormais dans l'incroyable écrin de la souveraine - riche de 20 tiares et plus de 116 broches. Devoir toujours qui lui fit préférer la dignité du trône à son propre fils, l'éphémère Edouard VIII, dont l'abdication en 1936 propulsa Elizabeth de statut de petite princesse d'York à héritière de la Couronne.

Un traumatisme institutionnel tout autant que familial qui explique la raideur de la Couronne face au divorce et aux écarts de Charles, Andrew ou Diana. Et éclaire le serment que fit la jeune princesse lors de son 21e anniversaire.

Elle promit alors de consacrer sa vie au service de ses peuples - le pluriel désignant l'Empire puis le Commonwealth auquel elle fut profondément attachée.

Elizabeth II honora ainsi jusqu'à 90 ans plus de 25.000 engagements et plus de 200 visites d'Etat, où elle côtoya aussi bien les Ceausescu que Paul VI, le shah d'Iran, JFK ou François Mitterrand, sans doute son président français favori. Le tout en ne négligeant jamais la parure, qui devint un de ses signes distinctifs.

Elizabeth II fut en effet dans sa vie publique une icône de mode, connue pour son sac et ses souliers vernis, ses chapeaux coordonnés à des tenues jouant la carte du monochrome flashy. Elle sacrifia ainsi sur l'autel de la représentation son goût personnel pour des tenues plus simples, entre carré Hermès, bottes de caoutchouc Hunter et vieux Barbour rapiécé de country woman…

Elizabeth II ne fut jamais l'image de la mère

Elizabeth, enfin, le nom de sa propre mère, qui avant d'être la très populaire Queen Mother fut une aristocrate écossaise, première non « royale » à entrer dans la famille. Quand bien même on compte dans sa parentèle la psychanalyste Marie Bonaparte, on peut être rétif à toute analyse.

Demeure que la figure maternelle fut accaparée par cette femme morte à plus de 100 ans, adorée du public malgré ou grâce à une propension avérée pour le gin and tonic  Elizabeth II préférait, elle, le Dubonnet coupé de gin , sa passion des chevaux  un virus familial dont hérita la reine  et des déficits abyssaux, reflet inversé des difficultés de la ménagère britannique à boucler ses fins de mois.

A contrario, Elizabeth II ne fut jamais l'image de la mère - son fils aîné, Charles, s'en fit parfois l'écho. Elle réussit plutôt du côté « grand-mère ». Sans doute son attitude protectrice vis-à-vis de ses petits-enfants, William et Harry, lors de la mort de sa bru, Diana, lui valut dans un premier temps les foudres de Fleet Street, la sommant de revenir à Londres alors qu'elle barricadait les siens à Balmoral, sa résidence écossaise.

Finalement, en faisant passer au premier plan les vertus familiales - et sans doute aussi un rien d'incompréhension du monde médiatique contemporain -, elle gagna ses galons de granny. Un rôle qui fit d'elle la plus populaire des souveraines… et assura à son nom, Windsor, une pérennité résistant aux jeunes générations de « royals ».

Un couple resté très privé

Windsor, donc un nom de famille récent puisqu'il date de la Première Guerre mondiale. En pleine paranoïa anti-allemande, le nom du vaste château fort se substitua au véritable patronyme de Saxe-Cobourg-Gotha, jugé trop germanique. Un nom qu'elle rend intact à la postérité. Après son mariage et l'accession au trône de son épouse, Philippe d'Edimbourg, né Mountbatten - anglicisme également du très allemand Battenberg - espéra que la souveraine adopterait son nom, ainsi que leurs enfants.

La bataille fut portée devant le Cabinet qui trancha en faveur du statu quo, créant une crise conjugale que les journaux d'alors eurent la dignité de taire.

Contrairement à son aïeule Victoria, Elizabeth II n'associa, d'ailleurs, jamais son époux aux affaires de l'Etat, et reçut toujours seule ses 16 Premiers ministres, de Winston Churchill à Liz Truss. Demeure qu'Elizabeth II eut toujours pour son mari les yeux de Chimène pour le Cid, malgré les saillies drolatiques dont Philip fit sa marque de fabrique, au plus grand émoi de Whitehall.

Il faisait en tout état de cause rire son épouse dotée elle-même d'un sens de l'humour very british. Demeure finalement un couple qui jusqu'au bout fut la part privée d'Elizabeth II, qui ne se rêvait sans doute qu'Elizabeth Alexandra Mary Windsor. Et honi soit qui mal y pense.


Les Echos / MCP , via mediacongo.net
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