Politique
Le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’est exprimé, ce mardi 20 septembre, du haut de la tribune des Nations Unies pour dénoncer notamment la énième agression de la République démocratique du Congo par le Rwanda sous couvert du M23 et par des incursions directes de ses forces armées, les RDF. Il a réitéré la demande du gouvernement congolais au président du Conseil de Sécurité « de distribuer officiellement aux membres du Conseil le dernier rapport des experts de l’ONU sur la situation sécuritaire à l’Est de la RDC et de le faire examiner avec diligence par lui afin d’en tirer toutes les conséquences qui s’imposent sur le plan du droit de la paix et de la sécurité internationale ».
« L’implication du Rwanda et sa responsabilité dans la tragédie que vivent mon pays et mes compatriotes des zones occupées par l’armée rwandaise et ses alliés du M23 ne sont plus discutables dès lors que plus d’une fois aussi bien les groupes d’experts dument mandatés par l’ONU et le mécanisme conjoint de vérification élargi de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs, CIRGL, que des organisations non gouvernementales humanitaires et des droits de l’Homme crédibles les ont établies dans des rapports documentés et objectifs, à la limite du scientifique », a déclaré le président Tshisekedi.
Pour le Chef de l’Etat, le Conseil de sécurité des Nations Unies n’a d’autre choix que de prendre en compte le dernier rapport de ses experts sur la situation sécuritaire à l’Est de la RDC au risque de confirmer les suspicions dont il fait l’objet principalement au sein de la communauté congolaise. « Procéder autrement serait, d’une part, encourager le Rwanda à poursuivre son agression, ses crimes de guerre et ses crimes contre l’humanité en RDC et, d’autre part, nourrir davantage la suspicion légitime des Congolais sur l’impartialité de l’ONU ainsi que la complicité de certains de ses membres dans ces crimes ».
Par ailleurs, Félix Tshisekedi a relevé « que la prétendue « collaboration » que certains officiels congolais entretiendraient avec les opposants rwandais des Forces Démocratique pour la Libération du Rwanda, FDLR, dont se servent les dirigeants rwandais pour justifier les agressions répétées de la RDC est un alibi qui n’est corroboré par aucun fait avéré sur le terrain ». Quoi qu’il en soit, a-t-il précisé, la RDC reste disponible pour toute action répressive contre tout groupe armé qui tenterait de troubler la paix et la sécurité dans un pays voisin et dans la région des Grands Lacs.
Exprimant le vœu du Peuple congolais, le Président Tshisekedi a exhorté les Nations Unies, l’Union Africaine, les communautés régionales africaines et les partenaires de la RDC à ne plus à se fier aux dénégations des autorités rwandaises, mais de contribuer plutôt au rétablissement de la sécurité, à la construction d’une paix durable et à la création des conditions nécessaires à une coopération fructueuse dans la région des Grands Lacs pour le bien de tous.
Selon le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, la communauté internationale devrait donc s’activer à « rendre effectifs le retrait immédiat du M23 des localités occupées, le retour des déplacés congolais de ces localités à leurs domiciles et la cessation sans condition du soutien de l’armée rwandaise à ce groupe terroriste, selon l’esprit et la lettre de la feuille de route de Luanda ». Elle doit également « multiplier les pressions sur le Rwanda et le M23 dont les dirigeants sont, du reste, sous sanctions de l’ONU, et montrer plus de fermeté à leur égard, pour qu’ils respectent les positions prises par les organisations internationales précitées ».
Entre autre action souhaitée par la RDC, il y a la nécessité d’ « appuyer la poursuite du processus de paix de Nairobi, les discussions de Luanda RDC-Rwanda et le déploiement de la Force régionale de l’Afrique de l’Est » et de « lever tout obstacle à la restructuration par la RDC de ses Forces Armées et à la montée en puissance de celles-ci pour mieux remplir ses missions régaliennes, notamment par la levée pure et simple de toutes les mesures restrictives de l’acquisition des équipements militaires, quelle qu’en soit la forme édictée par le Conseil de sécurité de l’ONU ».
Félix Tshisekedi a noté que le maintien de la paix et de la sécurité internationales, cristallisé actuellement sur la lutte contre le terrorisme et l’extinction des foyers de tension, qui constitue le fondement et l’objectif primordial de la création de l’Organisation des Nations Unies doit se défaire de l’indifférence, de l’immobilisme, de l’attentisme qu’il juge admissibles face à toute menace contre la paix et la sécurité internationales. Il a interpelé les Nations Unies et les a exhorté à s’impliquer activement dans la mise en œuvre des recommandations de cette Coalition globale contre l’Etat islamique et de celles du processus d’Aqaba. « Les déclarations d’intentions et les proclamations de foi sans action collective vigoureuse sur le terrain ne suffiront jamais pour éradiquer le terrorisme », a-t-il dit.
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