Activisme politique et opacité de gestion interne : le Groupe d’Etude sur le Congo remet en question la pertinence de l’influence de l’église catholique dans la poursuite de la démocratie en RDC (Rapport)

Dans un communiqué de presse publié ce lundi 03 octobre, le Groupe d’Etude sur le Congo (GEC) et son partenaire de recherche Ebuteli, basé à Kinshasa, critiquent en profondeur la pertinence de l’activisme politique de l’église catholique en RDC.

Intitulé, « Église catholique en RDC : au milieu du village ou au cœur de la contestation ? », ce rapport peint une image pleine d’objectivité sur le rôle de l’église catholique dans la sphère politique du pays. À en croire Jason Stearns, Directeur de cette institution, l’Église catholique s’est trop penchée sur les questions électorales sans tenir compte des autres domaines relatifs à son organisation interne qui demeure une source de conflits.

« L'Église s'est concentrée de manière relativement étroite sur les élections, négligeant d'autres questions importantes, et doit travailler davantage pour être plus transparente et redevable à ses membres », estime Jason Stearns avant d’ajouter : « même si tout le monde peut reconnaître l’activisme politique courageux de l’Église catholique congolaise, celle-ci n’a cependant pas mis une énergie similaire pour des questions non liées aux élections, à l’instar de celles relatives à justice sociale ».

Pour le GEC, l’Eglise catholique, au travers de ses organes tels que le Comité laïc de coordination, (CLC), et le Conseil de l’apostolat des laïcs du Congo, (Calcc), devrait recourir davantage aux mécanismes de démocratie directe.

« Quant aux mouvements laïcs, particulièrement le CLC et le Conseil de l’apostolat des laïcs du Congo (Calcc), ils ont certes été incontournables pour les manifestations de rue, ils doivent cependant recourir davantage aux mécanismes de démocratie directe en leur sein afin de faire participer de plus en plus le citoyen au processus de prise de décision », recommande le GEC à travers son rapport.

Par ailleurs, le GEC soutient l’idée d’une centralisation des décisions au sein de l’église catholique. Pour les chercheurs du GEC, la décentralisation de l’église catholique en RDC fait partie de ses obstacles internes sur le plan démocratique. « La décentralisation ne lui permet pas toujours de faire émerger un point de vue commun et cohérent entre les évêques. Aussi, faudrait-il ajouter la problématique de la redevabilité au sein de l’Église, ses dirigeants n’étant pas élus par des paroissiens et ne rendant qu’exceptionnellement compte à ces derniers » expliquent-ils.

Pour rappel, le GEC est un projet de recherche dédié à la compréhension de la violence qui affecte des millions de congolais. Basé au Centre de recherche sur la coopération internationale installé à l’Université de New York, aux États-Unis, le GEC travaille avec Ebuteli comme son partenaire de recherche ici en RDC.