Marché congolais du cobalt : un concurrent de Glencore arrive désormais en tête

Le chinois Cmoc deviendra pour la première fois le meilleur mineur de cobalt de la République démocratique du Congo, reléguant à la seconde place le géant anglo-suisse de négoce, courtage et d'extraction de matières premières. Avec l’entrée en ligne d’une autre énorme mine de Kinsafu, son objectif principal est de doubler sa production annuelle en 2023.

La transition écologique mondiale conduit à une course effrénée pour le contrôle des métaux essentiels à la fabrication des batteries électriques en RDC. Selon des informations en provenance du secteur minier, un changement imminent devrait avoir lieu dans le positionnement des meilleurs mineurs de cobalt du pays. En effet, le chinois Cmoc, jusque-là concurrent direct de Glencore, devrait y prendre la tête dès le second trimestre de l’année en cours. Il y a sept ans, cette entreprise chinoise a acquis la mine de Tenke Fungurume, se hissant ainsi pour la première fois au plus haut niveau, parmi les meilleurs mineurs de cobalt du pays. À titre d’information, Tenke a produit plus de 20 000 des 25 000 tonnes de la production générale de la province cuprifère du Haut-Katanga.

Pour l’exercice actuel, Cmoc compte effectivement doubler sa production annuelle, avec l’acquisition d’une autre énorme mine en ligne dès le deuxième trimestre. Les chiffres disponibles indiquent que la mine de Kinsafu fera de l’opérateur chinois le meilleur mineur de cobalt du pays, devant Glencore. L’opérateur a réalisé des progrès significatifs dans le développement de la mine de cuivre et de cobalt de Kinsafu. Le projet est estimé à 1,8 milliard de dollars américains US (mars 2021). Le rapport 2022 indique également que la production de cuivre devrait atteindre jusqu’à 30 000 tonnes en 2023.

Pour nombre d’experts, CMOC doit surmonter quelques obstacles de taille. On cite notamment le conflit très médiatisé avec l’État congolais, à travers la Générale des carrières et des mines (Gécamines). L’objet du différend est lié au paiement des redevances. Cette crise a conduit à l’interruption des exportations de la mine de Tenke Fungurume depuis juillet dernier. Au sujet de cette question, des sources relayées par des médias étrangers spécialisés dans les mines indiquent qu’une solution serait possible d’ici à fin mars. Pour l’heure, les stocks de cuivre et de cobalt s’accumulent dans l’espoir d’un compromis rapide. Le même optimisme d’un dégel de la crise a été exprimé par les autorités congolaises lors du Financial Times Commodities Global Summit en Suisse. Nous y reviendrons.