Beni : crainte d'enrôlement des étrangers dans les zones situées à la frontière avec l'Ouganda

La population du territoire de Beni, province du Nord-Kivu, craint que les étrangers se fassent enrôler en RDC, dans les zones situées à la frontière entre la RDC et les pays voisins.

C'est pourquoi, elle interpelle les agents de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et les services de sécurité affectés dans les zones situées à la frontière entre la RDC et l'Ouganda.

L'administrateur de territoire de Beni, Ehuta Omeonga Charles s'est déplacé à Nobili, une entité située à la frontière entre la RDC et l'Ouganda, du mardi 21 au vendredi 24 mars 2023. Il dit avoir été alerté sur le risque d'enrôlement de certains Ougandais dans cette entité.

Il a réuni les services de sécurité commis à la frontière de Nobili et les services de renseignement. Il a ensuite visité quelques centres d'enrôlement, notamment à l'école primaire Nsungu et Kombo, situés dans le groupement Bawisa, où il s'est imprégné du déroulement des opérations d'enrôlement, tout en appelant les agents de la Ceni et la population à redoubler la vigilance pour empêcher les étrangers de se faire enrôler en RDC.

"On a des on-dit qu'il y a des Ougandais qui traversent pour venir s'enrôler au Congo. C'est pour cela que je me suis déplacé pour m'imprégner du déroulement de l'opération d'enrôlement, parler aux services de sécurité et au mwami [chef de chefferie] pour leur dire qu'il ne faut pas donner aux étrangers la nationalité congolaise comme de la cacahuète...", a-t-il expliqué.

La société civile de la chefferie des Watalinga, par le biais de sa présidente Odette Zawadi, salue l'implication de l'autorité territoriale dans cette situation, car le mouvement de la population est très intense à la frontière de Nobili. La population de Nobili et de la chefferie des Watalinga se ravitaille en grande partie à partir de l'Ouganda, depuis l'instabilité de la situation sécuritaire sur la route reliant cette dernière aux villes de Beni et de Butembo (des grandes agglomérations).

Chaque jour, les populations des deux pays, à savoir la RDC et l'Ouganda, traversent la frontière pour les affaires. Certains Congolais ont même érigé leurs résidences en Ouganda alors qu'ils travaillent en RDC. La société civile craint que les étrangers profitent de cette situation pour obtenir les cartes d'électeurs.