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Les indépendantistes écossais ont choisi lundi Humza Yousaf pour succéder à Nicola Sturgeon et devenir le nouveau premier ministre, avec la promesse de conduire l’Écosse vers l’indépendance dès cette génération.
Âgé de 37 ans, M. Yousaf, proche de Nicola Sturgeon, hérite de la délicate mission de succéder à celle qui a porté pendant huit ans avec charisme et détermination la cause indépendantiste avant de jeter l’éponge en février en expliquant ne plus avoir l’énergie nécessaire. Il devra ainsi relancer un mouvement en perte de vitesse, qui se heurte au refus obstiné de Londres d’autoriser la tenue d’un nouveau référendum d’autodétermination.
Jusqu’alors ministre de la Santé, ce petit-fils d’immigrés pakistanais a été élu lors d’un scrutin interne par les membres de la Scottish National Party (SNP), majoritaire, et doit être officiellement élu mardi premier ministre par le Parlement local à Édimbourg. Il devient le premier musulman à diriger un important parti politique au Royaume-Uni et une des nations constitutives du pays, ce qui a été salué comme un événement « considérable » par le British Council of Britain.
« Nous serons la génération qui obtiendra l’indépendance pour l’Écosse », a lancé Humza Yousaf après sa victoire, soulignant que « le peuple » écossais à « besoin de l’indépendance dès maintenant, plus que jamais ».
À Londres, Downing Street a cependant répliqué que les Écossais voulaient des responsables « qui se concentrent sur les problèmes les plus importants pour eux : réduire l’inflation, traiter la crise du coût de la vie et réduire les listes d’attente » dans le système de santé.
Le chef de l’opposition travailliste, Keir Starmer, a félicité Humza Yousaf, mais a estimé que seul son parti, le Labour, pouvait « apporter le changement dont l’Écosse a besoin ».
Continuité
Au sein du SNP, Humza Yousaf s’est imposé face à la ministre des Finances Kate Forbes, aux positions conservatrices controversées, et à Ash Regan, une ancienne membre du gouvernement local, obtenant 52 % des voix au second tour.
Un temps favorite, Kate Forbes a eu un démarrage de campagne difficile en raison de ses opinions conservatrices. Elle est membre de l’Église libre d’Écosse, qui est opposée au mariage homosexuel et à l’avortement.
Humza Yousaf incarnait la continuité avec des positions progressistes sur les questions de société et ancrées à gauche sur l’économie, souhaitant par exemple augmenter les impôts des plus riches. Il était critiqué pour son bilan dans ses différents postes dans le gouvernement de l’Écosse, territoire qui compte 5,5 millions d’habitants.
Ce dernier est compétent sur de nombreux sujets, dont l’éducation, la santé et la justice. Plus largement, ce scrutin est potentiellement lourd de conséquences pour l’avenir du Royaume-Uni, dont les divisions entre les quatre nations constitutives (Angleterre, Écosse, pays de Galles et Irlande du Nord) ont été aggravées par le Brexit.
Changement de genre
Lors du référendum organisé en 2014, 55 % des Écossais avaient voté contre l’indépendance, mais le débat a été relancé par la sortie de l’Union européenne : 62 % des Écossais s’y étaient opposés, une rupture avec Londres qui est devenue un moyen de revenir dans l’Union.
Mais le soutien à l’indépendance, au cœur du programme du SNP, ancré à gauche, stagne actuellement, et le départ de la charismatique Nicola Sturgeon laisse planer le doute sur l’avenir.
Selon une enquête d’opinion YouGov du 13 mars, 46 % des sondés se prononcent pour l’indépendance (contre 50 % le mois dernier). En incluant les indécis, la proportion chute à 39 %.
Selon Humza Yousaf, trop de temps a été consacré à souligner les échecs du gouvernement britannique à Londres et pas assez à créer une vision pour une Écosse indépendante. Il s’est engagé lundi à lancer un mouvement populaire en faveur de l’autodétermination.
Nicola Sturgeon, 52 ans, a annoncé sa démission le 15 février à la surprise générale, expliquant qu’elle ne disposait plus de l’énergie nécessaire.
Elle s’était aussi retrouvée en difficulté après que Londres a bloqué une loi controversée facilitant le changement de genre. Cette loi devait permettre la reconnaissance du changement de genre sans avis médical et dès 16 ans.
La Cour suprême britannique a, de plus, jugé l’an dernier que le gouvernement écossais ne pouvait pas organiser un nouveau référendum sans l’accord de Londres.
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