Politique
La République Démocratique du Congo fait partie des pays qui ont décidé d’éradiquer la corruption dans la gestion des finances publiques. La coalition de la société civile congolaise ‘’ Le Congo n’est pas à vendre’’ (CNPAV)a tenu une conférence de presse le vendredi 02 juin 2023 à la résidence Saint-Pierre Claver, sur l’avenue Justice, dans la commune de la Gombe.
Au menu de ces échanges avec la presse, on a noté la thématique de la corruption dans les secteurs ci-après : mines et hydrocarbures (Sicomines, Dan Gertler, TFM, Primera..); les élections, le train de vie des institutions, etc.
Cette conférence de presse était animée par Jean-Claude Mputu: porte-parole de CNPAV (en vidéo-conference), Fabien Mayani, Membre CNPAV (centre carter), Jimmy Munguriek Membre CNPAV(CDC/Rn Ituri), Emmanuel Umpula, membre de CNPAV (Afrewatch), Lewis Kola, membre de CNPAV (Lucha) et Jolino Malukisa, membre CNPAV (GEC). Tous les intervenants à cette rencontre avec la presse ont prêché la même évangile : redoubler de vigilance, renégocier certains contrats, surtout avec l’homme d’affaires Dan Gertler et revoir le dossier sur les blocs pétroliers.
Élections : là où les politiques en profitent pour s’enrichir
Se référant aux cycles électoraux passés, le constant à faire que l’année électorale a toujours été une aubaine pour les politiciens pour renflouer leurs poches afin de bien financer leurs campagnes électorales. C’est pour cette raison que, « Le Congo n’est pas à vendre » en appelle à une surveillance accrue des finances publiques et des recettes du secteur extractif à l’aube des élections. Cette plate-forme de la société civile exhorte l’ensemble des parties prenantes, à savoir la population, les autorités politico-administratives, les gestionnaires de l’argent de l’État, à une vigilance accrue dans la gestion des finances publiques au courant du cycle électoral en cours, afin d’éviter des détournements, qui ont marqué déjà l’histoire électorale de ces dernières décennies en République Démocratique du Congo...
A l’instar des précédents cycles, le financement du processus électoral constitue une ligne budgétaire dépassant le milliard de dollars. Le Président de la République a d’ores et déjà annoncé vouloir financer sur fonds propres l’ensemble des dépenses qui y sont liées. Les décaissements en faveur de la CENI et la passation des marchés nécessitent une attention accrue pour éviter les tripatouillages et les erreurs du passé.
Les précédents cycles ont également été marqués par des flux financiers extrêmement opaques, notamment dans le secteur extractif. Ainsi, entre 2016 et 2018, plusieurs centaines de millions de dollars de la Gécamines avaient disparu du circuit financier public au titre d’avances fiscales que l’IGF et la Banque Centrale ne sont pas parvenues à retracer jusqu’à aujourd’hui.
Plusieurs négociations stratégiques en cours pourraient générer des recettes sans précédent en un temps record. Ainsi, dans le cadre des renégociations du contrat Sicomines, la RDC demanderait un total de 8 milliards de dollars. De même, au courant de la renégociation du
contrat de Tenke Fungurume Mining, la partie congolaise a exigé 7 milliards de dollars de son partenaire chinois CMOC. Les deux négociations pourraient être finalisées avant la fin de cette année. Selon plusieurs sources, le gouvernement serait également en train de renégocier l’accord signé il y a plus d’un an avec la société Ventora de Dan Gertler. Par ailleurs, la société Primera Gold a exporté pour plus d’un demi milliard de dollars d’or, générant des flux de trésorerie dont la destination n’a pas encore été éclaircie. Enfin, la procédure d’octroi et de renouvellement des blocs pétroliers et gaziers suscite des questionnements sérieux.
« Le Congo n’est pas à vendre » exige la transparence à l’issue de ces diverses renégociations, afin de s’assurer que les retombées serviront à améliorer les conditions de vie de la population, non celle des politiciens.
Par ailleurs, « Le Congo n’est pas à vendre » dénonce la récente décision d’octroyer une rémunération mensuelle aux mandataires non actifs, qui siègent dans les organes des entreprises du portefeuille de l’Etat. Il s’agit là d’un énième exemple de faveurs illégales
octroyées aux dirigeants, et ce, alors que deux tiers de la population vivent dans une pauvreté qui ne dit pas son nom. Le souci majeur de cette plateforme est que les richesses du pays profitent aux Congolais.
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