Société
La période électorale est un moment de joutes pendant lequel, comme le claironnent les politiciens, ”tous les coups sont permis”. C’est dans cet écosystème que prolifèrent également les discours de haine, et les plateformes digitales amplifient ces types de discours car perçus comme un espace de liberté où il n’existe pas les normes sociales.
Sur cette base, une conférence animée ce mardi 18 juillet sur le thème "Discours de haine en période électorale : de quoi parle-t-on ?", évoque la ”dangerosité potentielle” de ce type de messages.
Dans son intervention, le professeur ordinaire Jean-Claude Matumueni a relevé que ”le discours de haine peut ne pas passer aux actes. Dans ce cas, le potentiel danger est dormant”. Celui-ci, dans un contexte propice, ”se cristallise en préjugés et stéréotypes selon les opinions”, et s’avère une bombe à retardement car, constitue une source d’informations pour les consommateurs qui pourraient s’en servir plus tard et porter préjudice à la société.
Les discours de haine les plus répandus sont politiques et communautaires à 70 % xénophobes. ”Dans un pays où il existe plus des partis politiques que d’entreprises”, soutient le professeur et expert en numérique Bobo Kitumu Mayimona, il est tout à fait contextuel de voir les discussions politiques devenir le centre d’intérêt de plusieurs personnes. Après la rue et les tours des tables, celles-ci se sont accommodées, sans éthique pour la plupart, aux nouvelles technologies de l'information et de la communication. Leurs messages ou la majorité des commentaires qu’elles y postent révèlent plusieurs caractères dont l’incitation au meurtre, la stigmatisation, la déshumanisation et la mouvance identitaire qui renvoie à une positition extrémiste poussant au rejet des personnes que l’on considère ne pas appartenir à sa communauté, a expliqué le professeur Kitumu.
C'est ainsi que le président de Médias d’informations en ligne (MILRDC) responsabilise les médias sur la toile, première cible de cette campagne, à filtrer les messages diffusés sur les différentes plateformes. Israël Mutala appelle les responsables, rédacteurs et secrétaires de rédaction, à travailler dans le respect de l’article 5 du code de déontologie et d’éthique du journaliste congolais.
En dehors de ce cadre de responsabilités, les auteurs des messages comportant des discours de haine devront subir la rigueur de la loi. Dans l’immédiat, la sanction est la solution que propose le professeur Jean-Claude Matumueni pour remédier aux discours de haine (dès lors que le cadre réglementaire le préconise). Ensuite, il propose la meilleure éducation civique, la connaissance des communautés et la résolution des crises socio-économiques qui feront développer une bonne culture dans le chef des populations.
Notez que par extension, les Nations unies définissent le discours de haine comme ”tout type de communication, orale ou écrite, ou de comportement, constituant une atteinte ou utilisant un langage péjoratif ou discriminatoire à l’égard d’une personne ou d’un groupe en raison de leur identité, en d’autres termes, de l’appartenance religieuse, de l’origine ethnique, de la nationalité, de la race, de la couleur de peau, de l’ascendance, du genre ou d’autres facteurs constitutifs de l’identité”.
Cependant, c’est au quotidien que l’on côtoie les discours de haine comme on peut les voir revenir en boucle sur certains réseaux sociaux prisés par la population où les vidéos font étalage de la tare socioculturelle. Ils ne sont pas réservés qu’au seul domaine politique quoiqu’ici, il soit utilisé pour manipuler la population à des fins purement égoïstes et personnelles. Les exemples sont légion. Partant de la haine tribale à la xénophobie, le discours de haine devient un phénomène presque cyclique, qu’à chaque période électorale l’on devient plus regardant sur les types des messages que reprennent les plateformes numériques en vue de limiter l’expansion du mal.
Faire le monitoring et lutter contre les discours de haine, c’est ce que poursuit cette campagne en ligne que vient de lancer Next Corp, société éditrice d’Actualite cd, sur une période de 24 mois. Ce, pour contribuer à favoriser un climat de paix avant, pendant et après les élections.
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