Le comité de politique monétaire (CPM) de la Banque centrale du Congo (BCC) a décidé de maintenir le taux directeur à 2%, conformément aux dispositifs actuels de politique monétaire, indique un communiqué de cet institut d’émission remis mardi à l’ACP.
Cette institution d’émission a pris cette décision au cours de sa huitième réunion ordinaire de l’année présidée par son président, Déogratias Mutombo Mwana Nyembo, gouverneur de la BCC.
Celui-ci a indiqué que le coefficient de la réserve obligatoire sur les dépôts en devises à vue et à termes, reste respectivement à 8 et 7% tandis que celui sur les dépôts en monnaie nationale à vue se situe à 2% et à terme à 0%.
Le CPM a analysé, en outre, l’évolution de l’économie récente au plan national et international avant de donner une orientation conséquente de politique monétaire de la BCC.
Cette structure a noté que les estimations de la croissance économique sur base des données de production à fin juin 2015 indiquent un recul de la croissance à 8,4% après 9,2% en mars 2015 contre une réalisation de 9,5% en 2014.
Cette situation, souligne la source, s’explique par le ralentissement des activités dans la branche extraction dont la contribution à la croissance s’est repliée à 3,0 points de pourcentage contre 4,7 points en 2014.
Stabilité du marché des biens et services
S’agissant du marché des biens et services, le CPM a relevé que celui-ci est caractérisé par la poursuite de la stabilité, précisant que le taux d’inflation mensuel s’est situé à 0,063% contre 0,077% en juillet, avant d’ajouter que toute proportion gardée, l’année pourrait se clôturer avec un taux d’inflation de 0,66% contre un objectif de 3,5%.
Le marché des changes, quant à lui, poursuit sa stabilité sur les différents segments du marché, et que le taux interbancaire s’est établi à 927,65 CDF le dollar contre 933,00 CDF sur le marché parallèle, accusant ainsi les dépréciations mensuelles respectives de 0,4%
et de 0,1%.
Quant aux réserves de change à fin août, le CPM a fait savoir qu’elles se sont établies à 1,6 milliard d’USD, soit 6,5 semaines d’importations des biens et services sur les ressources propres.
Il a noté également que sur le marché monétaire les opérations se sont dénouées au taux moyen de 1,7% à l’interbancaire et de 4,5% au guichet des facilités permanentes.
La BCC a dans ce cadre poursuivi et maintenu une politique monétaire prudente qui a favorisé une évolution contrôlée des agrégats monétaires, avant que le CPM rappelle la nécessité de mettre en œuvre des politiques macroéconomiques efficaces en vue de préserver la résilience de l’économie nationale.
Ces politiques consistent en la mise en place d’un plan de développement économique intégré et cohérent à moyen et à long termes basé sur la relance des infrastructures et du secteur agricole, en vue de la diversification de l’économie nationale.
L’économie internationale impactée
Par ailleurs, le CPM a noté que l’économie mondiale a ressenti des effets des signes de ralentissement de l’économie chinoise qui a conduit la Banque populaire de Chine à dévaluer sa monnaie pour soutenir ses exportations.
A cet effet, l’interdépendance des économies et l’importance stratégique et économique de la Chine, vont impacter le commerce international dans le mois, relevant en même temps que les perspectives de croissance mondiale restent moroses sur fond notamment d’un trend baissier des cours de matières premières.
Le CPM note que les variations annuelles ont atteint une baisse du cuivre et du pétrole respective de 20 et de 9%, constituant un signal d’alerte notamment pour la croissance de l’économie congolaise. Quant aux cours des produits agricoles, la tendance s’inscrit également à la baisse.